Les sœurs Boulay sur la scène Bell des FrancoFolies

Il y avait du monde à messe devant la scène Bell et les sœurs Boulay semblaient heureuses et surtout très touchées d’avoir réussi à attirer autant de fans que de curieux. Bien préparées, avec un programme d’un peu plus de vingt chansons, Mélanie et Stéphanie Boulay ont offert une belle performance dans une formule collective ayant empêché toute intrusion de temps mort. C’est «Cul-de-sac» qui a cassé la glace, après quoi les deux sœurs ont joué «Où la vague se mêle à la grand’ route», qui figurent toutes deux sur Le poids des confettis.

Le premier invité à faire son entrée sur scène a été le chanteur country Paul Daraîche qui, avec sa voix rauque et son air discret, a chanté en tandem avec les sœurs Boulay «Ton amour est passé de mode», «À ma mère (perce les nuages)» et «Six heures moins quart». C’est ensuite Fred Fortin, bien impliqué dans Galaxie, qui s’est avancé avec sa calotte «Anti héros» pour venir ajouter une parcelle de rock sale et gras sur les mélodies des deux sœurs. Celle qui détonait le plus a été «Grandes jambes», car on se croyait partout sauf dans un concert folk… des sœurs Boulay.

Après avoir joué «Fais-moi un show de boucane», Stéphanie Boulay a fait plaisir à son public: «C’est une nouvelle chanson qui sera sur notre nouvel album disponible à l’automne, on peut enfin le dire!», nouvelle qui a provoqué une salve d’applaudissements. Tout n’était pas terminé puisqu’elles ont enchaîné avec «Mélane», succès de Fred Fortin sur son album Planter le décor, puis «Chats sauvages», une reprise folk de Marjo, interprétée avec Rosalie Ayotte, cette jeune fille de 14 ans de St-Tite découverte grâce à sa reprise de «Riptide» de Vance Joy.

Les moments d’émotions ont été à leur apogée à l’arrivée de Daniel Lavoie, qui a livré la performance la mieux sentie de la soirée. Fier, assuré, l’air confiant, le chanteur à lui aussi interprété trois chansons auprès des sœurs Boulay, dont «Je voudrais voir New York» et «Ils s’aiment», son plus gros succès. Il y avait une certaine gravité qui se dégageait de sa personne, mais avec les voix en chœur de Mélanie et Stéphanie, le rendu était chargé d’électricité.

C’est beau de voir deux jeunes filles pleines de talent se produire devant une foule aussi nombreuse. Il y a trois ans, en 2012, elles ressortaient gagnantes des Francouvertes, alors qu’elles avaient toujours cet air timide des premiers temps. Désormais, elles ont une assurance inébranlable et tout l’avenir qui leur sourit. 

Plus tôt dans la soirée: Kevin Parent

Afin de souffler sur les vingt bougies qui soulignaient le 20^e anniversaire de Pigeon d’argile, l’album ayant révélé Kevin Parent au grand public, l’auteur-compositeur-interprète de 42 ans s’est payé une chic soirée en compagnie de ses huit musiciens hier soir au Club Soda. Divisé en deux parties, son concert mettait d’abord à l’avant-plan ses succès récents, tels que «Besoin d’amour», «Fréquenter l’oubli» ou «Je me rêve», alors que la seconde partie était consacrée à son album de 1995, durant laquelle il a joué toutes les chansons dans leur ordre d’apparition. «Heille ça fait 20 ans! Ça passe vite. J’me sens adopté à long terme», s’est exclamé l’artiste, heureux d’être là.

Il régnait une belle ambiance, le public étant visiblement nostalgique de cette bonne vieille époque, où les succès de Kevin Parent avaient le plein contrôle des ondes radiophoniques. Parmi les bons moments, on retient certainement «Boomerang», durant laquelle France d’Amour a surgi des coulisses pour venir chanter sur scène. Évidemment, «Seigneur» était la plus attendue, cette chanson qu’il a écrite en 5 minutes, le public chantant toutes les paroles haut et fort. Ce fut un beau moment malgré les quelques fausses notes de la violoncelliste, qui faisaient un peu grincer des dents. Autrement, le public a assisté à un beau party entre chums et surtout de belles retrouvailles.