«Kent Nagano et le Concerto pour violon de Beethoven» à la Maison Symphonique de Montréal – Bible urbaine

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«Kent Nagano et le Concerto pour violon de Beethoven» à la Maison Symphonique de Montréal

«Kent Nagano et le Concerto pour violon de Beethoven» à la Maison Symphonique de Montréal

La maîtrise et l’élégance du chef

Publié le 26 février 2016 par Benjamin Le Bonniec

Crédit photo : Katya Konioukhova

En novembre dernier, Kent Nagano publiait aux éditions Boréal Sonnez merveilles!, un premier livre sous forme de mémoires, comme un plaidoyer pour la musique classique. Cette semaine, le grand maestro dirigeait l’Orchestre symphonique de Montréal pour le Concerto pour violon de Beethoven, l’une de ses plus belles oeuvres. À cette occasion, c’est la violoniste russe Alina Ibragimova qui opérait en tant que soliste, une performance pénétrante, certes, mais légèrement disparate.

Voilà dix ans que Kent Nagano a rejoint la métropole montréalaise pour diriger l’orchestre symphonique. Chef d’orchestre «superstar», le directeur musical de l’OSM n’a rien perdu de sa superbe, et il nous l’a démontré une nouvelle fois dans le cadre de la série «Métro, boulot, concerto». 

Comme pièce inaugurale de la soirée, le public assistait à la première mondiale d’Ouverture de fête pour Montréal, une commande de l’OSM auprès du compositeur japonais Ichiro Nodaïra, présent dans la salle et proche de Nagano. Introduite entre deux fanfares exaltantes, la partie centrale de cette oeuvre introduisait par fragments des sonorités japonaises comme ces percussions rappelant le taiko, le tambour japonais.

La poursuite de cette première partie faisait la lumière sur le célèbre épicurien Gioachino Rossini avec deux pièces, «Sémiramis, Ouverture» et «La Boutique fantasque», un ballet composé par Respighi mais utilisant les pièces de piano «Les Péchés de vieillesse» de Rossini. Le superbe crescendo de l’ouverture de «Sémiramis», pourtant mal reçu à l’époque à Venise, réjouissait le public par la légèreté de ses violons.

C’est après l’entracte qu’Alina Ibragimova pénétrait sur la scène de la Maison Symphonique pour ce qui s’annonçait comme l’achèvement monumental de la soirée. Et la prouesse réalisée par la soliste à l’aide son violon Bellosio de 1875 ne démentait pas les attentes du public montréalais. Quelque quarante minutes plus tard, la violoniste russe sortait d’ailleurs sous les «bravos» de l’auditoire, vraisemblablement attendrie par le lyrisme rêveur du solo. Pourtant, la performance d’Ibragimova connaissait quelques flottements, notamment au regard du léger manque de souplesse de son archet.

Composition destinée au virtuose Franz Clément, ce Concerto pour violon est l’un des plus encensés, sa mélodie et son thème principal mémorables captivent assez facilement. La clairvoyance de Kent Nagano est révélée par le choix de ce magistral concerto et sa maîtrise de l’orchestre empreinte de style, de raffinement et d’intelligence.

Sans être mémorable, la soirée n’en fut pas moins marquante, et pouvoir admirer la maîtrise de Nagano, fougueuse mais harmonieuse et pleine de délicatesse, c’est une expérience en soi. Le voir à l’oeuvre dans la direction d’une oeuvre aussi monumentale reste mémorable et réjouissante.

Son mandat a été renouvelé jusqu’en 2020, donc nous, Montréalais, ne pouvons que nous enorgueillir que ce soit le cas, car du haut de son estrade, Kent Nagano nous envoie de belles promesses d’avenir.

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Par Katya Konioukhova

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