Du 25 au 28 janvier, Emile Pineault et Gabriel Cholette explorent le «rock bottom» au MAI – Bible urbaine

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Du 25 au 28 janvier, Emile Pineault et Gabriel Cholette explorent le «rock bottom» au MAI

Du 25 au 28 janvier, Emile Pineault et Gabriel Cholette explorent le «rock bottom» au MAI

Une performance multidisciplinaire et exploratoire

Publié le 17 janvier 2023 par Mathilde Recly

Crédit photo : Katie Ward

Dès le 25 janvier, le chorégraphe et danseur Emile Pineault et l’auteur Gabriel Cholette nous dévoilent leur première collaboration artistique avec «rock bottom»! Ce spectacle mêlant texte, danse et performance propose d’entrer dans le corps et d’explorer le «rock bottom» dans un désir d’émancipation et d’exploration de soi. Afin d’en savoir plus, nous avons échangé avec les deux collaborateurs autour de la genèse du projet et du travail artistique qu’ils ont mené en tandem!

Le bottom comme point de départ

D’abord parti d’une esquisse de création chorégraphique solo, Emile Pineault a vite ressenti le besoin de faire appel aux mots pour ce spectacle. C’est après avoir rencontré Gabriel Cholette, dont il connaissait déjà le projet Les carnets de l’underground (qui se décline sous forme de page Instagram et de livre), qu’il a pu adopter cette nouvelle approche.

Ensemble, ils ont décidé d’un commun accord d’orienter cette création vers quelque chose d’instinctif. «Je cherchais à ce qu’on sorte un peu de notre tête et qu’on pense le spectacle différemment», explique Emile. Et même si le concept de base pouvait, selon eux, être «spéculatif» ou «abstrait», ils ont cherché à faire parler leurs guts plutôt que leur tête ou leur intellect.

C’est ainsi que le bottom – dans tous les sens du terme – a été le point de départ d’une expérience sensorielle et physique. «Dans ce projet, on est particulièrement intéressés par nos intestins, nos guts, et on se focalise sur le lien de communication entre l’extérieur et l’intériorité, de la bouche jusqu’au cul», précise Emile.

«On parle aussi souvent du concept de bottomness, et on le définit un peu comme une manière d’être en relation avec l’autre. Ce n’est pas dans une dynamique de domination ni de contrôle, mais plus dans l’idée de prendre le risque d’être vulnérable, de s’humilier ou d’avoir honte. Donc, c’est un peu le core de notre approche, et pas juste d’un point de vue sexuel.» – Emile Pineault, chorégraphe

Et, plus qu’une simple connotation de position sexuelle, les deux créateurs voient le rock bottom comme une belle représentation du fond du baril. «Ce qu’on essaye de faire, c’est de trouver, dans cet état de rock bottom, de vulnérabilité ou d’humiliation, une sorte de force, d’inventivité et d’émancipation…», explicite-t-il.

Ce à quoi Gabriel ajoute: «Il y a aussi quelque chose qui est propre aux trajectoires d’artistes avec le rock bottom: quand on vit des moments de crises, c’est souvent là qu’on trouve l’impulsion de créer et de trouver une beauté dans les choses qui sont plus difficiles à aborder.»

Emile Pineault et Gabriel Cholette

Le chorégraphe Emile Pineault et l’auteur Gabriel Cholette. Photos: Cooper Lee Smith et Justine Latour.

Les mots en filigrane

Dans rock bottom, sur scène, les mots de Gabriel viennent se superposer en filigrane à la chorégraphie d’Emile. «On ne va pas vraiment entendre ma voix pendant le spectacle, c’est une voix robotisée», indique l’auteur. «Cette voix va partager ce que j’ai écrit, on y trouvera mes expressions, mes façons de penser.»

En fait, ce choix artistique est tout à fait conscient et sert le propos du spectacle: «On veut que la voix de Gab soit là, mais pas de façon linéaire», explique Emile. «On veut plutôt la faire parler de façon poétique, par exemple, à travers une télévision sur scène. À un moment, il y a comme un dialogue entre nous deux, mais il y a cette distance qui est technologique. Ce n’est donc pas un dialogue qui est direct, mais plus indirect à travers des actions et des gestes poétiques.»

D’ailleurs, ceci vient corroborer avec l’envie de Gabriel Cholette de faire transparaître cette sorte de solitude qu’imposent la technologie et les réseaux sociaux, y compris dans le dating. «Car il y a toujours quelque chose entre nous et la personne!», observe-t-il justement.

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Photo: Tous droits réservés

Se mettre à nu, dans tous les sens du terme

Au cas où vous vous poseriez encore la question, oui, cette exploration sensuelle et sensorielle du corps passe par des moments de nudité. À quel degré? Il semble difficile d’y répondre: «Beaucoup, je crois…» et «Un peu!» fusent en chœur de la bouche des deux créateurs.

D’après Gabriel, «il y a aussi ce désir de nudité comme symbolique: Emile voulait faire appel au texte, car ça le rendait vulnérable, puisqu’à travers les mots, on dit comment on se sent et on explicite nos émotions. Ça met vraiment à nu de parler de soi-même et de comment on se sent quand on est sur scène.»

Emile, de son côté, estime que «c’est une performance qui traduit des états vulnérables, qui peut être crue, parfois, ou vraiment explicite». Mais selon lui, «c’est fait avec beaucoup de care et de bienveillance. Ce n’est pas une performance qui est violente; il faut juste arriver avec une ouverture d’esprit…»

Et, sans qu’on leur pose directement la question, Emile et Gabriel se confient d’eux-mêmes sur leur aise à inviter (ou non) leurs proches. «Je trouve que ce n’est pas du tout une performance choquante, c’est même très doux. On m’a demandé à mon party de Noël si tout le monde pouvait venir. Les personnes avaient l’air un peu réticentes et ça m’a fait réfléchir. En fait, c’est vraiment moins choquant que mon livre, on est plus dans une exploration intime, dans le fond», confie pour sa part l’auteur.

«Et moi, je ne pense pas que je vais inviter ma famille. Je pense que je me mets trop à nu sur scène!», tranche pour sa part le danseur.

Alors, à vous de vous faire votre propre opinion et de vous ouvrir à cette exploration sensuelle et sensorielle menée par les deux artistes, du 25 au 28 janvier, au MAI – Montréal, arts interculturels! Pour plus d’information ou pour acheter vos billets en ligne, cliquez ici.

*Cet article a été produit en collaboration avec le MAI – Montréal, arts interculturels.

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