«The Getaway» des Red Hot Chili Peppers – Bible urbaine

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«The Getaway» des Red Hot Chili Peppers

«The Getaway» des Red Hot Chili Peppers

Briser le carcan

Publié le 30 juin 2016 par Édouard Guay

Crédit photo : Warner Bros. et Red Hot Chili Peppers

Si les périodes de crise ne sont jamais réjouissantes, elles peuvent néanmoins conduire à des positionnements plus que bénéfiques surtout pour de vétérans musiciens tels que les Red Hot Chili Peppers. Auraient-ils trouvé la voie de la sagesse?

Après le très décevant I’m With You, où les membres du groupe californien, privé de leur superguitariste John Frusciante, voulaient un peu trop désespérément nous montrer qu’ils avaient encore du mordant, une pause a été prise pour se remettre en question: comment continuer sans s’essouffler? Comment conserver son aura mythique de groupe funk rock qui a marqué une génération sans pour autant se répéter?

Avec tous ces questionnements, le groupe a fait les choix qui s’imposaient pour The Getaway, leur onzième album en carrière. Exit Rick Rubin, leur fidèle producteur, et bonjour Danger Mouse et sa nouvelle vision! Adieu les hymnes d’aréna et bienvenue le funk romantique! Habités par le feu créatif, les Red Hot Chili Peppers nous prennent ainsi par surprise avec des chansons qui, à défaut d’être toujours entraînantes, sont souvent jolies et mélodieuses. La recette funk rock, réchauffée sans cesse, a été changée: moins d’épices et plus de consistance.

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L’album commence fougueusement avec «The Getaway» et «Dark Necessities», ce dernier extrait rappelant un peu «Californication», mais qui finit par prendre une autre tournure, cette fois plus tranquille. L’opus est guidé par de jolis textes poétiques du chanteur Anthony Kiedis, sans oublier le savoir-faire de son meilleur ami, le bassiste Flea, de même que l’efficacité des arrangements de Danger Mouse lui-même.

Pianos et claviers (Elton John vient d’ailleurs en jouer discrètement sur la délicieuse «Sick Love») apportent une maturité qui fait du bien. Le côté ambitieux de Stadium Arcadium refait ainsi surface. Dommage cependant que quelques chansons plus formatées comme «We Turn Red» ou «Goodbye Angels», aux mélodies plus génériques, empêchent l’album d’aller jusqu’au bout de son potentiel.

Les excès des débuts sont maintenant loin, ce qui permet au groupe de lever un peu le pied de l’accélérateur pour maintenir une vitesse de croisière optimale. À la fois aérien (les synthétiseurs de «Go Robot» ou la trompette de «The Hunter») et énergique, The Getaway reste fidèle aux racines de ses créateurs, mais offre enfin une cohésion qui manquait dernièrement.

Les belles années sont définitivement derrière eux, mais les Peppers, maintenant cinquantenaires, peuvent au moins dire qu’ils nous offrent un divertissement funk rock honnête qui ravira à coup sûr la flamme chez leurs admirateurs.

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