Les meilleurs albums de 2016 selon nos mordus de musique – Bible urbaine

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Les meilleurs albums de 2016 selon nos mordus de musique

Les meilleurs albums de 2016 selon nos mordus de musique

Une année de révélations et de deuils

Publié le 19 décembre 2016 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Gracieuseté

5 – «Gesamtkunstwerk» de Dead Obies – Suggestion d’Isabelle Lareau

Un groupe en voie de devenir une formation culte, il représente leur génération avec justesse, offre un rap actuel, ancré dans la réalité montréalaise. De plus, leur flow est fluide et habile. Le rythme est accrocheur et les diverses personnalités des membres contribuent à donner une identité unique à leur musique. Personnellement, j’ai un plaisir immense à écouter Dead Obies: je ne peux que me réjouir du côté sale et irrévérencieux de leur approche, qui capture parfaitement ce qui se passe ici et maintenant. Leur énergie est fantastique! Mais, aussi, on apprécie le fait qu’il y a un véritable effort dans la façon de construire les chansons. Comparativement à Montréal $ud, Gesamtkunstwer ne constitue peut-être pas une entité aussi fluide, mais il est plus accessible et il s’écoute avec autant de plaisir, sinon davantage.

4 – «L’étoile thoracique» de Klô Pelgag – Suggestion d’Alice Côté Dupuis

On a l’impression que la belle folie de Klô Pelgag est inépuisable, que son terrain de jeu est vaste et ne cessera jamais de nous intriguer et de nous surprendre. Avec L’étoile thoracique, elle ne fait que consolider cette idée et pousser plus loin encore sa théâtralité et son originalité, grâce à des compositions bien ficelées musicalement, aux nombreuses cordes majestueuses – un apport non-négligeable à sa musique – et aux textes toujours aussi énigmatiques. Pour moi, c’est toujours un bonheur de prendre connaissance de ses paroles, d’abord loufoques, puis se révélant avec profondeur une fois le second degré assimilé, et si en plus elles sont livrées d’un air entraînant et dynamique comme la majorité des pièces de ce nouvel opus, on obtient décidément une combinaison des plus intéressantes.

3 – «Nord-Est» de Rosie Valland – Suggestion d’Alice Côté Dupuis

Après un album très mélancolique, voilà une percée vers la lumière pour cette auteure-compositrice-interprète à la voix éraillée et à la poésie toute personnelle. Cet EP a étonné de par sa luminosité nouvelle, ses arrangements audacieux et même sa voix qui emprunte de nouvelles avenues, tout en conservant sa grande sensibilité et son émotion, et on apprécie que la jeune artiste explore ainsi et ne s’assoit pas sur le succès de son premier disque. On sent Rosie Valland plus sereine sur ce mini-album, et ça me donne envie de l’écouter davantage, de la suivre plus loin, de profiter pleinement d’être sorti de la pénombre de Partir avant.

2 – «Love Suprême» de Koriass –  Suggestion d’Alice Côté Dupuis

Le rappeur a toujours tangué entre les textes personnels, et ceux plus coup de poing, acerbes, inspirés du rap américain. C’est à travers son alter égo, Korey Hart, que Koriass laisse aller toute cette vulgarité et cette hargne, et il faut dire que ce personnage prend beaucoup de place sur Love Suprême, mais ça a définitivement comme effet de créer un album qui rentre dedans et qui ne laisse pas indifférent. Ses textes se font ici plus maîtrisés, sa poésie plus fine, ses propos parfois même plus engagés; et il les livre avec une assurance nouvelle et une détermination manifeste à être de son temps, à emprunter des avenues différentes et à représenter toute une génération. Car c’est bien ce qui est en train de se produire : Koriass est devenu un modèle positif à suivre, et il faut avouer qu’il a un grand rôle à jouer dans l’épanouissement actuel du milieu du rap québécois.     

1 – «Effets Spéciaux» d’Avec pas d’casque – Suggestion de Mathieu St-Hilaire

Il y a de ces artistes qui possèdent plusieurs talents, mais qui me laissent un peu indifférent. Stéphane Lafleur n’en est pas un. Qu’il signe des films ou des albums, son univers artistique vient toujours me chercher. Effets Spéciaux n’y fait pas exception, et l’album se retrouve même au sommet de ma liste des meilleures offrandes francophones en 2016. L’approche personnelle et intimiste d’Avec pas d’casque sur ces neuf chansons est subtilement somptueuse. Album qui me fait penser au Sea Change de Beck de par son ambiance apaisante mais pas déprimante et ses arrangements de cuivres et ses touches de claviers. À sa sortie, je m’étais dit que c’était parfait pour l’automne. Trois mois plus tard, je me rends compte que c’est parfait pour l’hiver, aussi. Garanti que le printemps et l’été vont suivre. Intemporel.

Consultez notre Top 10 des albums anglophones à la page suivante!

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