Les meilleurs albums de 2016 selon nos mordus de musique – Bible urbaine

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Les meilleurs albums de 2016 selon nos mordus de musique

Les meilleurs albums de 2016 selon nos mordus de musique

Une année de révélations et de deuils

Publié le 19 décembre 2016 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Gracieuseté

10 – «You Want It Darker» de Leonard Cohen – Suggestion d’Isabelle Lareau

2016, année cruelle l’où on a perdu plusieurs grands pionniers de la musique… L’homme à la voix d’or s’est éteint à 82 avec un sentiment de quiétude; il se savait prêt. You Want It Darker est son testament. Ce dernier disque s’inscrit parfaitement dans la veine de ce que Leonard Cohen avait l’habitude d’offrir; une musique qui sert à marquer les paroles (les sonorités sont, selon moi, prisonnières des années 80), des chœurs féminins, une voix grave, réconfortante, et des textes d’une justesse incroyable et d’une beauté unique. Malheureusement, la voix de Cohen n’est pas à son meilleur sur cette offrande, elle est légèrement moins claire, on devine quelques ennuis de santé. Ceci étant dit, cet opus brille par ses paroles, celles d’un écrivain extraordinaire, lucide face à la mort et partageant avec nous, pour une dernière fois, sa vision de la vie, avec toute la poésie et la tristesse qu’elle comporte. You Want It Darker, est sa lettre d’adieu. Je crois sincèrement que nous avons perdu l’un des plus grands poètes des temps modernes.

9 – «Blackstar» de David Bowie – Suggestion d’Isabelle Lareau

2016 a bien mal commencé, on apprenait la mort de Ziggy Stardust le 10 janvier. David Bowie était un artiste unique, une âme avant-gardiste et possédait un don inégalé pour la réinvention… Son talent et son originalité resteront à jamais gravés dans notre mémoire collective. Il a su, grâce à son œuvre, transcender la mort. Blackstar n’est peut-être pas le meilleur album de Bowie, ou le plus innovateur, mais il offre ceci de bien singulier; le chanteur orchestre la fin de son personnage aux multiples facettes. Il explore, avec un réalisme qui donne froid dans le dos, la conclusion de son aventure artistique. Blackstar présente une certaine dose de nostalgie; l’on reconnaît des sonorités recensées à même sa discographie, ce qui, dans ce cas-ci, convient parfaitement. Par contre, il a su nous surprendre, comme le mentionne mon collègue Benjamin, «avec un album chronologiquement inversé, allant de l’inconfort des premiers morceaux à la douceur mélodieuse d’un final à son image.»

8 – «Boy King» de Wild Beasts – Suggestion de Jim Chartrand

Changement de registre réussi pour le groupe britannique qui réveille finalement la bête sauvage qui sommeille depuis toujours dans leur nom de groupe. En continuant de gratter dans les ténèbres sexuelles et torturés de l’homme moderne, Wild Beasts incorpore ses textes troublants à des sonorités électroniques qui déménagent, notamment avec une abondance de synthétiseurs. Cela donne un soupçon des années 80, ce que l’on accueille avec un sourire et, de plus, nos corps pourraient difficilement mieux répondre à l’invitation. Selon moi, ce disque est franchement amusant; je me suis éclaté sur toutes ces pièces qui nous rappellent pourquoi on aime autant ce groupe qui n’a jamais eu peur d’oser. Si les écarts plus sensibles sont moins nombreux, on doit admettre que le groupe sait encore comment nous bouleverser, trouvant le moyen d’exhiber une vaste gamme d’émotions à leur état le plus brut, mais aussi le plus gagnant.

7 – «22, A Million» de Bon Iver – Suggestion d’Isabelle Lareau

22, A Million est le troisième opus du groupe chouchou de la scène indie. Après cinq ans d’absence, plusieurs mélomanes avaient très hâte d’entendre, enfin, du nouveau matériel. Je ne suis peut-être la plus grande admiratrice de Bon Iver, mais cet album d’exception démontre le souci du détail, mais, également, une belle dose de folie. Justin Vernon délaisse le folk et offre quelque chose de réfléchi, dont les arrangements surprenants séduisent et déstabilisent l’auditeur. Moins organique, mais tout aussi empreint de sensibilité que ses parutions précédentes, je dois dire que j’ai été très impressionnée par le côté plus expérimental dont a fait preuve Bon Iver.

6 – «Away» d’Okkervil River – Suggestion de Jim Chartrand

Conçu dans la douleur, cet épatant nouvel opus du groupe Okkervil River, qui en est déjà à leur huitième album, constitue une renaissance éblouissante qui nous impressionne par sa légèreté et sa portée d’espoir qui enveloppent nos oreilles du début jusqu’à sa toute fin. À l’aide de longues pièces concoctées avec beaucoup d’adresse et de soins, on se permet d’user d’images fortes pour titiller la douleur et la mélancolie de par la beauté. J’ai trouvé cet opus délicat, léger et aussi réconfortant que vulnérable. Will Sheff nous apparaît plus accessible et invitant que jamais, montrant son groupe sous un nouveau jour, un dont on aimerait constamment border notre quotidien.

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