«Bar à Jus» de Sara Lewis, aux éditions Modus Vivendi

Après s’être procuré ce petit bijou coloré de littérature gastronomique, la première question qui s’impose est «Avait-on vraiment envie d’acquérir une centrifugeuse?». Si tel n’est pas le cas, l’embarras du choix entre ces propositions culinaires devient nettement plus réduit, car moins de la moitié peuvent être réalisées à l’aide d’un simple mélangeur.

La centrifugeuse étant un accessoire coûteux ayant la réputation d’accélérer l’oxydation des aliments, en plus de priver des avantages nutritifs de la pulpe, la mesure des coûts et des bénéfices de l’acquisition de l’engin est ici à considérer avec sérieux.

Mais il reste que les amateurs de fruits, et même de légumes, frais, prêts à varier leur goût selon les saisons, seront ici servis, puisque les recettes ne font pas de concessions sur le congelé et que la nouvelle tendance à marier les saveurs de fruits et de légumes est à l’honneur.

Ces assemblages inusités ont d’ailleurs suscité l’intérêt de quelques gastronomes et restaurateurs de notre entourage qui ont profité de cette appétissante publication pour satisfaire leur curiosité… mais pas nécessairement leurs papilles, puisque le mélange des saveurs d’orange et de betterave, par exemple, est de ceux auxquels on ne s’apprivoise que lentement, paraît-il.

D’autres recettes incluent à leurs ingrédients des graines et même des sources considérables de protéines, offrant ainsi d’heureuses variantes à ceux qui cherchent un complément plus solide à leur alimentation. Les textures qui en résultent sont d’ailleurs assez variables, allant du jus léger, à des allures de vichyssoise ou de compote en passant par les smoothies classiques.

Il vaut donc mieux en faire l’essai en solo avant d’en faire la base d’une soirée arrosée entre copines. Dans certains cas aussi, un temps de préparation plus long que celui de la confection d’une simple orange pressée est à prévoir, par exemple, lorsque la recette réclame de laisser bouillir des légumes ou de peler une pomme grenade.

Mais pour découvrir les secrets de ces mystérieux jus qui promettent d’être «antioxydants», «toniques», «hydratants» «énergisants» ou même «aphrodisiaques», il vaut parfois la peine de s’armer de patience… une patience d’autant plus nécessaire que les recettes sont regroupées dans le lexique selon ce type de vertus plutôt qu’en fonction des aliments qu’ils contiennent, ce qui complique la recherche.

Il faut néanmoins reconnaître que sans nous donner le détail de chaque aliment, le livre permet d’en apprendre ça et là un peu plus et en s’amusant, sur la valeur nutritive et sur des façons originales de savourer différents aliments frais.