LittératurePolars et romans policiers
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«La terre des morts» de Jean-Christophe Grangé (Albin Michel)
Il y a un moment que je ne m’étais pas plongé dans l’univers de Jean-Christophe Grangé, auteur français de thrillers, qui prend toujours un malin plaisir à explorer les bas-fonds de l’âme humaine – un peu comme Patrick Senécal d’ailleurs – pour nous servir une trame narrative juste assez horripilante. Congo Requiem relevait du génie, L’empire des loups m’a laissé bouche bée, La terre des morts m’a bien secoué, mais les trop longues allées et venues du commandant Corso, qui accumule les erreurs de jugement à répétition, ont fini par m’étourdir, et pas à peu près!
L’entrée en matière, façon Jack L’Éventreur, semble sortie tout droit d’une scène de meurtre du Commissaire aux morts étranges d’Olivier Barde-Cabuçon à Paris: des strip-teaseuses sont retrouvées assassinées dans des positions qui relèvent presque de mises en scène morbides. Au départ, Stéphane Corso croit avoir affaire à un meurtrier animé d’un modus operandi tout ce qu’il y a de plus classique, mais il se trompe: son flair va le conduire dans un labyrinthe mental duquel il aura bien du mal à voir clair et où un suspect, le peintre Sobieski, peut en cacher un autre, et ainsi de suite, à l’instar des poupées russes…
Voilà un roman qui n’est pas de tout repos, qui demande un peu (pas mal) de patience en raison des nombreux essais-erreurs de son protagoniste, mais qui se déguste plutôt bien au final. Si vous aimez le style de Grangé, vous risquez d’apprécier aussi Patrick Bauwen, qui fut l’une de mes plus belles découvertes de 2018.