LittératurePolars et romans policiers
Crédit photo : Québec Amérique
Au premier abord, et surtout avec un casting presque exclusivement constitués d’étudiants, l’on aurait pu s’attendre à un roman d’effroi pour adolescents hyper prévisible où répliques puériles (quoiqu’il y en ait quelques-unes tout de même) et péripéties à demi-épeurantes parsèment un récit que l’on oublie bien vite. Mais Véronique Drouin n’avait pas pour dessein d’imiter un Chair de poule ou encore un Frissons; avec La Guillotine, on entre dans une histoire qui prend tout son temps avant d’éclore et qui n’épargne pas les nerfs de son lecteur en fin de parcours.
D’entrée de jeu, on ne peut qu’apprécier la plume fluide et experte de l’auteure, qui offre un agencement de mots qui servent bien l’ambiance par moments étouffante et qui décrivent, par ailleurs fort bien, les sensations ressenties. Mais la qualité première de ce récit est sans contredit sa forme narrative, en deux temps, où l’action oscille entre le huis clos présent du noyau d’universitaires squattant la maison, et la lecture du journal intime de Simone, une ex-occupante par Will, qui découvrira le sombre passé de la demeure en même temps que nous.
Avec ses quelque 250 pages, La Guillotine est un court roman qui se dévore bien vite, mais qui prend peut-être un petit peu trop de temps avant de nous plonger dans l’épouvante des lieux. Toutefois, ce dernier fait montre d’une belle installation de l’horreur lorsque celle-ci se pointe enfin le bout du nez. C’est pourquoi plus d’effroi, façon La dame en noir, aurait servi à nous faire frissonner davantage en cours de route, mais Véronique Drouin avait une autre idée derrière la tête, à savoir celle de nous faire patienter jusqu’à un dénouement qui ne pardonne pas, et c’est correct.
«La guillotine» de Véronique Drouin, Éditions Québec Amérique, 280 pages, 19,95 $.
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