«La dame en noir» – Bible urbaine

LittératurePolars et romans policiers

«La dame en noir»

«La dame en noir»

Un récit fantomatique de Susan Hill

Publié le 15 février 2012 par Éric Dumais

Crédit photo : Alliance Vivafilm

Dépoussiéré pour la grande occasion, le récit The Woman in Black (La dame en noir en version française), écrit en 1983 par l’écrivaine britannique Susan Hill, a été revampé version moderne pour suivres les traces du nouveau film de James Watkins (Eden Lake), mettant en vedette l’ex-Harry Potter, Daniel Radcliffe.

Dans le film, l’acteur de 22 ans incarne le notaire Arthur Kipps, un jeune londonien envoyé à Crythin Grifford, une petite contrée reculée de l’Angleterre, pour s’occuper des droits de succession de Mme Drablow, une riche veuve décédée à 87 ans. Kipps se rend donc au Manoir du Marais afin de récupérer les papiers de la vieille dame. Alors qu’il assiste aux funérailles de la défunte, le protagoniste voit passer l’ombre de la dame en noir, une apparition spectrale rongée par la tristesse et le remords, qui ne manque pas d’attiser sa curiosité naturelle. Abasourdi mais piqué au vif, Kipps atteint, non sans un certain mal, le manoir de Mme Drablow, dans l’espoir de mener sa mission à terme. Sur place il se rend compte, à son grand effroi, qu’il n’est pas la seule âme qui vive dans la sombre demeure victorienne. En effet, le fantôme de la dame en noir rôde dans les couloirs de la vieille demeure et Arthur Kipps, aussi bon soit-il, n’est pas préparé à subir les contrecoups de la terrible vengeance du spectre. Qui est-elle en réalité et que veut-elle?

«En attendant, là-bas près des marais, dans la pénombre si particulière qui régnait sur ce sanctuaire désolé, j’avais bel et bien vu une femme dont la silhouette était des plus tangibles, et en même temps – je n’en doutais plus, désormais – d’essence spectrale. Sa pâleur était fantomatique, son expression effrayante, elle portait des habits passés de mode, elle ne m’avait ni approché ni parlé. Mais ce qui se dégageait de sa présence figée et silencieuse, aperçue chaque fois près d’une tombe, s’était communiqué à moi avec une telle force que j’avais éprouvé une répulsion et une terreur indescriptibles.»

The Woman in Black est un récit fantastique sombre et noir, calqué sur les romans gothiques anglais du XVIIIe siècle tels que Le château d’Otrante d’Horace Walpole et Les mystères d’Udolphe d’Anne Radcliffe, et qui multiplie, pour la plus grande terreur du lecteur, les descriptions pointilleuses et les ambiances sordides. L’écrivaine Susan Hill possède une plume délicate et savante, très à l’anglaise, pensez à Jane Austen, ainsi qu’un sens de la répartie et de l’imaginaire favorisant la création d’ambiances terrifiantes à donner la chair de poule. Cependant, et il faut se l’avouer, l’action évolue à pas de tortue; il faut s’armer de patience avant de rencontrer pour la toute première fois le fantôme de la dame en noir, et les péripéties, aussi chocs soient-elles, n’ont rien de très spectaculaire, comparativement à ce qu’il nous est offert dans les salles de cinéma de nos jours.

Par contre, si vous aimez les récits fantastiques d’horreur, notamment ceux d’Horace Walpole, Jane Austen ou Edgar Allan Poe, ou plus précisément les demeures ancestrales, les planchers qui craquent, les cimetières, les marécages, les apparitions spectrales ainsi que les portes qui s’ouvrent d’elles-mêmes, vous aimerez sans aucun doute ce petit bijou de la littérature anglaise éminemment bien écrit.

«The Woman in Black»
Éditions L’Archipel
217 pages

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