«Carnets noirs» de Stephen King – Bible urbaine

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«Carnets noirs» de Stephen King

«Carnets noirs» de Stephen King

Jouer avec le feu… et sa propre vie

Publié le 27 mai 2016 par Éric Dumais

Crédit photo : Albin Michel

Avec sa première réelle incursion dans le thriller policier avec Mr. Mercedes, Stephen King a réussi à prouver qu’il avait d’autres qualités et que, lui aussi, il était capable d’offrir une écriture à suspense pouvant accrocher son lecteur dès les premières pages. L’auteur de 68 ans, avec Carnets noirs, présente de nouveaux pions se mouvant sur l’échiquier où a sévi le Tueur à la Mercedes et réussit à nous attirer l’œil jusqu’à la toute fin. Décidément, rien n'est à son épreuve!

Il était d’ailleurs grand temps que King nous entraîne dans les contrées majestueuses de son imagination insatiable, car son dernier-né Revival, publié chez Albin Michel, n’a pas réellement fait vivre d’émotions fortes au lecteur, avec cette finale sans surprise et d’une pauvreté digne d’un novice. En plantant le décor, cette fois, quatre ans après la tragédie locale ayant fait des ravages dans le stationnement du City Center de Marlborough Street, et en nous redonnant notre dose de détective Bill Hodges et de ses acolytes Jerome et Holly, Stephen King s’est donné toutes les chances du monde de susciter notre intérêt. Surtout en replongeant, après toutes ses années, dans l’un des thèmes ayant fait sa renommée à l’époque de Misery: l’obsession maladive d’un fan envers son auteur fétiche.

À certains moments, au cours de la lecture, et en voyant à quel point Morris Randolph Bellamy affectionne intensément la littérature de John Rothstein, allant jusqu’à tuer son idole suite à une déception romanesque, on ne peut s’empêcher de revoir Kathy Bates dans le rôle de cette Annie prête à tout pour donner une chance à son auteur favori d’effacer sa faute et de tout recommencer. Or, dans Carnets noirs, Rothstein ne pourra jamais saisir au vol sa chance de pouvoir se sauver de cet enfer, puisque Bellamy, en présence de ces deux potes et justiciers masqués, va mettre un point final à sa carrière d’écrivain, et à sa vie par le fait même.

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Sauf que la quête meurtrière de ce dernier ne se déroulera pas comme il l’avait espéré, puisque le coffre aux trésors rassemblant argent et carnets inédits, dont deux tomes du célèbre Jimmy Gold, devra rester cacher durant près de 30 ans suite à sa condamnation à la prison à vie le 11 janvier 1979… Pourra-t-il remettre la main sur la malle un jour?

Oscillant durant un temps entre les années 1978 et 2010, Stephen King nous raconte cette histoire en alternant deux époques, jusqu’à ce que les deux quêtes se rejoignent pour n’en former qu’une seule, où l’action deviendra le principal moteur de ce roman page turner. Carnets noirs provoque, au fil des pages, une gamme d’émotions au lecteur, de l’effroi à l’angoisse, de l’anxiété à la surprise, King n’épargnant pas ses personnages qui doivent tous faire face à des situations fort imprévues et carrément stressantes. Même si, en refermant ce roman, on peut s’avouer que la fin était légèrement prévisible, l’auteur réussi à esquiver cette impression en étirant ce mystère autour de Brady Hartsfield, que Bill Hodges continuer d’aller visiter à temps perdu à la Clinique des Traumatisés du Cerveau.

Il y a donc fort à parier qu’on n’a pas fini d’entendre parler du Tueur à la Mercedes…

«Carnets noirs» de Stephen King, Éditions Albin Michel, 34,95 $.

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