Sum 41 avec les invités Senses Fail et As It Is au Métropolis de Montréal

Après 15 ans de silence radio depuis la sortie du fameux album All Killer, No Filler en 2001, Sum 41 nous surprenait avec la sortie d’un nouvel opus intitulé 13 Voices. Perdant un peu du mordant auquel le groupe nous avait habitués auparavant, l’album a tout de même été accueilli à bras ouverts. Il faut souligner que le chanteur principal du groupe, Deryck Whibley, avait passé plusieurs années en désintoxication avant de se concentrer sur la production de ce petit dernier. Ses influences étaient réelles et très personnelles.

Le groupe est monté sur scène à 22h00 tapantes, hier soir, ouvrant leur prestation avec la classique pièce «The Hell Song», laquelle fait partie de l’album Does This Look Infected, paru en 2002. Le Métropolis craquait sous l’excitation de la foule qui jouait du coude ici et là. Il faut dire que la formation canadienne s’est donnée corps et âme devant une salle comble faisant honneur à la totalité de la vente des billets pour la représentation. Rien de trop beau pour les idoles d’une génération, avec un décor misant sur des effets lumineux de base, mais des explosions de fumée très intéressantes.

Il faisait chaud, il faisait humide et le son agressif de la guitare, jumelé à une batterie bien rythmée, ensevelissait la foule sous des ondes-chocs. Malgré une pauvre qualité sonore lorsqu’on était à l’arrière de la salle, il fallait être dans le feu de l’action, vers la scène, pour intercepter le maximum de leur énergie bestiale. Les pièces «Goddamn I’m Dead Again» et «Screaming Bloody Murder» n’ont fait qu’augmenter la tension au sein de la foule, créant ainsi des masses bougeant au rythme effréné de la musique.

L’énergie de la scène pour contrer un corps malade

«The time is there, the time is now», s’est exclamé alors Deryck avant de nous faire savoir qu’il allait peut-être vomir sur les spectateurs attroupés devant eux, spécifiant qu’il s’était levé dans un mauvais état cette journée-là. La foule n’avait que d’éloges à leur donné, criant à gorge déployée leur amour pour le groupe. Pendant «War», «We’re All to Blame» ainsi que plusieurs fois jusqu’à la fin du spectacle, une moumoute se promenait au gré de l’énergie de la salle. Elle faisait du bodysurfing au détriment de quelques personnes gênées.

C’est pendant presque deux heures sans pause que Sum 41 nous a fait cadeau de leur explosive performance. La foule ne se fatiguant pas, ils nous ont offert trois grosses pièces en guise de rappel, terminant la soirée en beauté en faisant un tour du chapeau à l’aide de leur succès «Fat Lip».

Un réchauffement près de l’ébullition

La formation punk canadienne avait reçu auparavant l’aide du groupe mythique originaire du New Jersey Senses Fail en début de soirée. Maniant davantage le style hardcore, le groupe, qui n’en était certainement pas à sa première expérience devant une foule «connaisseuse» peaufinant son art depuis 2002, a su réchauffer la foule avec brio et doigté.

Certains se rappellent de leur passage au fameux Taste Of Chaos en 2005, qui prenait place à l’époque au Stade Uniprix, et ces gens-là devrait se morde les doigts s’ils brillaient par leur absence hier. On en aurait certainement pris plus, car Senses Fail nous a ramenés avec eux à la belle époque, nous offrant entre autres «Calling All Cars», «Buried a Lie» et «Can’t Be Saved».

Le groupe punk provenant de l’Angleterre As It Is était aussi de la partie, performant quelques-unes de ses compositions devant une petite foule intéressée mais étonnamment calme. Leur musique était appréciée à titre d’ambiance accompagnant le remplissage de la salle, qui se réalisait alors au compte-gouttes.

D’emblée, la soirée a été à la hauteur des attentes des admirateurs présents. Leur popularité n’est plus à remettre en question. Malgré la courte période de temps séparant leurs deux visites au Québec cette année, Sum 41 a encore prouvé que les gens savent reconnaître et apprécier les groupes phares d’une génération.