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Crédit photo : 4AD
Et on lui pardonnerait sans doute un certain laisser-aller: l’auteur-compositeur souffre du syndrome de Marfan, qui lui laisse une allure squelettique, et a frôlé la mort il y a à peine dix mois après s’être fait renverser par une voiture. Pourtant, Cox n’a perdu de temps avant de reprendre son arsenal et démontre toujours une énergie quasi anormale. Bien entendu, les récents évènements ont eu pour effet d’influencer les paroles et son attitude en général. Fading Frontier a une approche beaucoup plus pop et une réalisation plus aérée que son prédécesseur, le très sous-estimé Monomania (2013).
«Living My Life» est sans doute le plus bel exemple de ce renouveau, la pièce respirant une énergie nouvelle qui marque certes un changement de cap musical et un message moins cryptique. «Take Care» fait aussi partie des belles surprises avec ses synthétiseurs dream pop, Cox rendant sans doute un hommage non subtil au duo Beach House.
Les deux singles aussi sont excellents. «Snakeskin» fait partie des chansons les plus rythmées et ensoleillées que le groupe ait composées. «Breaker» est une sublime pièce pop qui montre une évolution certaine pour Cox. Il y chante à la toute fin: «And when I die / There will be nothing to say / Except I tried». Le Bradford Cox d’il y a quelques années aurait sans doute arrêté sa réflexion ici, sauf qu’aujourd’hui il ajoute: «Not to waste another day / Trying to stem the tide».
À la toute fin, Cox n’oublie tout de même pas ses éternelles angoisses et préoccupations. Il est trop intelligent pour faire un album portant uniquement sur son nouveau profond respect pour la vie. Ainsi, nous avons droit à la bizarroïde «Leather and Wood» et la sublime finale «Carrion», dont le seul défaut est de ne pas s’étirer pendant quelques minutes de plus.
Fading Frontier est donc un peu comme l’image de l’horizon sur la pochette de l’album: on peut y voir un espoir ou un vide. Cox hésite toujours entre ces deux perceptions, séparées souvent par une bien mince frontière.
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de la rédaction