«Camp Fires» au Musée McCord du 10 avril au 16 août 2015 – Bible urbaine

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«Camp Fires» au Musée McCord du 10 avril au 16 août 2015

«Camp Fires» au Musée McCord du 10 avril au 16 août 2015

Au-delà de l’esthétique des artifices et du théâtral, les trouvailles

Publié le 16 avril 2015 par David Bigonnesse

Crédit photo : Waiting for Master, 1991, Richard Milette, Céramique, Photo: Toni Hafkenscheid

L’exubérance, l’artifice, la parodie et la grandiloquence artistique. Tous ces termes conviennent parfaitement à ce mélange Baroque Queer que nous propose l’exposition Camp Fires: le Baroque Queer de Léopold. L. Foulem, Paul Mathieu et Richard Milette au Musée McCord. Même si l’intellectualisation de l’art est en quelque sorte à proscrire ici, il n’en demeure pas moins que les références religieuses, historiques et artistiques nous offrent un autre point de vue sur les œuvres présentées. Il suffit d’y plonger…

D’emblée, tout est intriguant dans cette exposition «Camp Fires» au Musée McCord, à commencer par son titre. Les férus d’art connaissent bien le terme «baroque» et les minorités sexuelles ainsi que leurs amis ont sans doute déjà entendu plusieurs fois le mot «queer». L’expo provenant du Gardiner Museum de Toronto pique la curiosité grâce à cet art peu médiatisé, c’est-à-dire la céramique, souvent qualifié d’art mineur, voire d’artisanat. Fabuleux mélange donc de ce médium travaillé et de ces réalités excentriques que sont le baroque et le queer.

Soixante-dix œuvres de ces trois artistes canadiens sont rassemblées dans cette pièce consacrée autour du thème «Camp». Ce style méconnu de nos jours délaisse le contenu et préfère mettre en valeur la forme. Il est apparu XXe siècle, et concerne surtout une communauté d’hommes gais. Les informations du document de presse indiquent en outre que le titre «Camp Fires» fait référence au Camp Fire Girls, un organisme que l’on pourrait comparer aux bien connus Boys Scouts of America. Voilà pour le tour d’horizon historique, assez éclair.

Dès les premiers regards devant les œuvres placées sous les vitres de la pièce, on réalise qu’elles sont uniquement numérotées. Il aurait été plus judicieux de trouver une manière de placer des cartels à côté des œuvres. En prenant un cahier mis à la disposition des visiteurs à l’entrée, vous pouvez évidemment lier les réalisations en céramique aux numéros désignés. S’ajoutent aussi des pages d’explications et de mises en contexte.

La première création, celle de Léopold L. Foulem, intitulée Paire de deux couples masculins dans un décor pseudo-romantique (2012), est un peu à l’image des figurines sur les gâteaux de mariage, le tout orné des fleurs diverses et colorées. On apprend en fait que le jeune personnage incarne le «Blue Boy» du portraitiste britannique Thomas Gainsborough et que l’homme à la moustache n’est nul autre que le Colonel Sanders! Des références directes à la culture populaire et à l’art dans une perspective de parodie, puisque coupler ces deux hommes favorise la subversion, en plus que le «Blue Boy» dévoile ses organes génitaux.

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