Littérature3 bonnes raisons de
Crédit photo : Illustration de la couverture: Marie-Eve Turgeon @ Éditions Hurtubise
Retrouver l’univers de Sophie et connaître les réponses à nos questions laissées en suspens
Dans Le désordre naturel des choses, Sophie vivait une crise existentielle lorsqu’elle s’est rendu compte qu’elle ne voulait pas d’enfant. Cette décision lui a valu de nombreuses disputes et le jugement de la part de plusieurs membres de son entourage, et même d’inconnus. Se sentant ainsi dévalorisée, elle s’est beaucoup remise en question à savoir quels seraient ses projets.
Léa, son amie d’enfance, l’a recueillie chez elle à bras ouverts et lui a fortement suggéré d’aller faire du bénévolat à la résidence pour personnes âgées pour laquelle elle travaille dans le but de se ressourcer — offre qu’elle n’aurait probablement jamais acceptée dans d’autres circonstances. Sans le savoir, cet élan de générosité aura complètement changé sa vie!
À la toute fin, on se demande où mèneront ses nouvelles rencontres si spéciales, quelle marque laissera Mme Mador dans sa vie, et si elle réussira à retrouver l’amour…
Si vous n’avez pas lu ce premier roman, ça vaut le coup de mettre la main dessus avant de plonger dans Là où les tornades nous mènent. Avec les retours en arrière, vous comprendrez tout de même l’histoire, mais vous risqueriez de passer à côté de l’importance de certains personnages et du bagage émotionnel de Sophie.
Ce duo de livres vous charmera à coup sûr!
S’ouvrir aux différences sans porter de jugement
Dans ce roman, les sujets délicats abordés mettent en lumière un problème sociétal toujours non résolu: les préjugés. Ces idées préétablies en tout genre construisent d’immenses barrières entre les gens, ce qui engendre des conflits, des malentendus et beaucoup de déception.
Le personnage de Sophie a vécu cette problématique au sein de sa famille. Après plusieurs querelles avec sa mère qui ne la comprenait pas, elle parvient à la convaincre que sa nouvelle réalité la rendra heureuse même si ça prendra du temps. Emparée d’une vague de bienveillance, celle qui lui a donné la vie fait finalement preuve d’empathie et se montre plus compréhensive.
«Je ne sais pas si c’est le sixième sens des mamans, mais cet appel tombe étrangement à point. J’hésite néanmoins à être complètement honnête avec elle: dans le passé, ça m’est souvent retombé sur le nez. Je n’ai pas envie d’entendre que j’ai “choisi” cette vie-là, que si j’avais décidé d’avoir une famille je me serais pas seule et patati et patata. Comme si chaque choix ne venait pas avec ses difficultés! Tant pis, je décide de saisir la main tendue.»
Ce dénouement familial donne espoir qu’il est possible de passer par-dessus des croyances ancrées et d’accepter le changement et l’évolution de la pensée.
S’inspirer de la beauté et de la maturité des relations entre les personnages
Malgré ses mésaventures, Sophie s’entoure aussi de personnes généreuses qui débordent de compassion et avec qui elle partage des moments précieux. Par exemple, elle vit une amitié privilégiée avec Jacob, le petit-fils de Madame Mador, avec qui elle a gardé contact: il s’élance toujours pour la défendre et pour l’aider lorsqu’elle en a besoin.
Grande confidente, sa coloc et amie Léa n’est jamais bien loin pour la faire bénéficier d’une oreille attentive, et elle ne rate aucune occasion de l’épauler et de lui réserver des surprises. Sa collègue Anne-Élisabeth, quant à elle, remarque souvent ses émotions négatives et lui propose des tas de solutions, toujours avec une compassion naturelle.
Malgré les chicanes passées, sa sœur Jeanne et elle se serrent les coudes et se soutiennent mutuellement dans leurs épreuves. Son ex, lui, reste disponible pour l’écouter et pour prendre de ses nouvelles, même s’il a refait sa vie avec une autre femme.
La relation la plus inattendue et la plus touchante est probablement celle qu’elle entretient avec sa nouvelle voisine, Monique. Plutôt âgée, cette dernière lui tient compagnie dans ses moments de solitude et prend plaisir à lui raconter des histoires de son passé. Du même coup, elle l’inspire à se sentir bien avec ses choix et à élargir ses intérêts.
Une belle complicité naît entre elles, comme dans l’extrait suivant: «Je scrute le visage de Monique comme à l’affût d’un haussement de sourcils, d’un pincement de lèvres. Elle se contente de me regarder avec douceur, accueillant cette information dans l’ouverture.»
Chacune de ces relations interpersonnelles fictives amène du positif et peut mener vers une réflexion sur ce que l’on pourrait améliorer dans notre comportement envers nos proches, afin d’être plus réceptifs et compatissants.
Tout compte fait, ce roman vous apportera un peu de lumière et de réconfort dans vos propres tempêtes.