«L’entrevue éclair avec…» Catherine Pinard, qui nous fait vivre ses aventures boréales dans le Grand Nord

Catherine, c’est un plaisir de faire ta connaissance! Toi qui as vécu une vie citadine à Montréal pendant tes vingt premières années, d’où t’est venue l’envie dévorante de vivre en nature, de parcourir les grands espaces et de côtoyer l’Arctique?

«C’est un peu un mystère. J’ai toujours été attirée par la nature, même si je n’avais pas une famille “plein air”. On passait une semaine par année au chalet de mon père et, pour moi, c’était la plus belle semaine de l’année.»

«Et, pour ce qui est de l’Arctique, c’est à force de lire des récits d’aventuriers qui s’y sont rendus que j’ai eu envie d’y aller moi aussi. J’étais fascinée par les paysages et par le défi de vivre dans ces endroits extrêmes.»

Il paraît que, quand tu étais en 5^e année, l’explorateur Michel Denis est venu présenter dans ta classe un film sur une expédition qu’il avait faite en traîneau à chiens, au Nunavik et au Labrador, et que ça a été une rencontre déterminante dans ton chemin de vie! Voudrais-tu nous en dire un peu plus sur le déclic que tu as ressenti cette journée-là, ainsi que sur la façon dont ce désir de vivre dans le Grand Nord s’est révélé à toi?

«Je le raconte un peu plus en détail dans mon livre, mais j’avais 10 ans quand Michel Denis est venu dans ma classe. À partir de ce jour là, j’ai eu envie de faire du traîneau à chiens moi aussi, et d’explorer le Nord.»

«Pour l’anecdote, j’avais mentionné cette rencontre dans un article d’une revue qui racontait mon premier Yukon Quest, et Michel Denis est tombé dessus et a par la suite réussi à me contacter.»

«C’était plus de 15 après, mais ça a été un réel plaisir de pouvoir jaser avec lui au téléphone. Toutefois, il y a une autre rencontre encore plus surprenante en lien avec l’expédition de Michel Denis, mais celle-ci, il faudra la lire dans mon livre…»

Le 10 novembre, ton livre Aventures boréales: Mémoires d’une musheuse dans le Grand Nord est paru aux Éditions de l’Homme. En plus de partager des promenades fascinantes avec tes chiens sous les aurores boréales et d’aborder les défis de diriger un chenil au quotidien, tu y «racontes les hauts et les bas de [tes] extraordinaires aventures nordiques». Qu’est-ce qui t’a donné envie de parler de ton expérience et de faire vivre ces moments à ceux et celles qui te liront?

«Ça m’a pris bien des années avant de me replonger dans mes souvenirs, parce que ça n’a pas été facile de laisser aller mes chiens et le mode de vie que j’aimais tant.»

«Il y a eu tant d’aventures extraordinaires avant d’en arriver là, que j’ai eu envie de les partager. J’avais déjà écrit la plupart des histoires dans un journal ou dans des courriels, donc ça n’a pas été bien difficile de tout mettre ça ensemble et d’en faire un livre. Et heureusement que j’avais déjà tout écrit, puisque jamais je n’aurais pu me souvenir de tous les détails. J’ai parfois ri aux larmes en relisant des histoires que j’avais complètement oubliées!»

En tant que musheuse (pour ceux qui l’ignorent, le mushing est une méthode de transport avec des chiens de traîneau aux commandes), tu as participé à diverses compétitions et fait la connaissance «de personnages colorés, légendaires – mushers, trappeurs, chercheurs d’or, Inuits, etc.» Voudrais-tu nous partager une rencontre particulièrement marquante dans le cadre de ta passion? 

«Ouf, pas facile de choisir une seule rencontre… Il y en a eu tellement. C’est certain que ça a été incroyable de me retrouver sur les mêmes courses que des mushers légendaires.»

«Mais pouvoir parcourir l’Arctique avec des chasseurs inuits, passer du temps avec eux et découvrir leur culture, ça aussi ça a été extraordinaire… tout comme me retrouver dans mon rêve d’enfant.»

Et alors, pour terminer, quelles grandes aventures t’attendent dans un futur proche? On est bien curieux de savoir!

«Dans les quelques années avant la pandémie, j’ai beaucoup voyagé à vélo en Asie, en Afrique et en Europe.»

«Puis, en 2019, je suis partie du nord de l’Alaska pour me retrouver au sud de l’Argentine. Je me suis rendue à la frontière du Mexique, juste avant que la COVID vienne changer radicalement mon mode de vie.»

«Avec maintenant un poste permanent au gouvernement, les longs voyages à vélo ne sont plus possibles, mais je fais des plans de voyage en moto avec mon conjoint!»

Pour lire nos précédents articles «L’entrevue éclair avec» et faire le plein de découvertes, consultez le labibleurbaine.com/nos-series/lentrevue-eclair-avec.

*Cet article a été produit en collaboration avec les Éditions de l’Homme.