«L’entrevue éclair avec…» Tristan Demers et Jean-Sébastien Girard, deux passionnés des années 1980 – Bible urbaine

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«L’entrevue éclair avec…» Tristan Demers et Jean-Sébastien Girard, deux passionnés des années 1980

«L’entrevue éclair avec…» Tristan Demers et Jean-Sébastien Girard, deux passionnés des années 1980

Plongez dans une époque créative, éclatée et libre!

Publié le 3 novembre 2021 par Mathilde Recly

Crédit photo : Julien Faugère

Dans le cadre de «L’entrevue éclair avec…», Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d’en connaître un peu plus sur sa personne, sur son parcours professionnel, ses inspirations, et bien sûr l’œuvre qu’il révèle au grand public. Aujourd'hui, on a jasé avec Tristan Demers et Jean-Sébastien Girard, les deux co-auteurs du livre «Québec 80», qui vient de paraître aux Éditions de l'Homme. Prêt.e.s pour une immersion colorée, vivifiante et (bien sûr) nostalgique au coeur de cette décennie? C'est parti!

Tristan, Jean-Sébastien, on est ravis d’échanger avec vous! Pouvez-vous nous dire d’où est né votre intérêt respectif pour la culture pop?

T. «Je suis un fan de Jean-Sébastien et de ses références nostalgiques. Je l’ai contacté après l’avoir entendu à son émission JS Tendresse [qui présente les chansons ayant marqué les palmarès sur les ondes, NDLR] pour lui proposer cette aventure d’écriture qui, pandémie oblige, s’est construite par Zoom et à coup de textos.»

J.S. «Je suis enfant unique et, petit, j’étais relativement solitaire. Je ne pratiquais aucun sport. La télé était ma meilleure amie et elle me fascinait. Le showbiz était au centre de mes passions! J’assistais à toutes les émissions de télé devant public, j’étais abonné à toutes les revues artistiques, j’allais voir plein de spectacles… Je me suis même rendu à une collecte de sang de Télé-Métropole pour récolter des autographes des vedettes de la station.»

Le 3 novembre, votre livre Québec 80 paraît aux Éditions de l’Homme. Qu’est-ce que les années 1980 représentent pour vous, et qu’est-ce qui vous fascine en lien avec cette décennie? 

T. «C’est une époque théâtrale composée d’excès. C’est un véritable laboratoire créatif où l’expression artistique n’était pas freinée par le regard de tout un chacun, puisqu’on n’avait pas encore les moyens technologiques de condamner à outrance.»

J.S. «C’est une décennie de démesure et de créativité, mais c’est surtout l’époque de notre enfance et de notre adolescence! Alors forcément, elle évoque des souvenirs puissants sur lesquels on s’est construits comme individus. Revisiter ces années-là, c’est comme retourner dans la maison de notre enfance! C’est chaleureux et ça sent bon.»

Quebec80_Couverture_JS-Girard_T-Demers

Tristan, tu es à la narration de l’ouvrage, et toi, Jean-Sébastien, aux entrevues. Qu’est-ce qui vous a menés à collaborer ensemble sur ce projet, et comment vous êtes-vous organisés pour recueillir les infos et le matériel nécessaires à l’élaboration d’un portrait coloré et vivifiant de cette période? 

T. «On a partagé et ajusté ensemble la totalité du livre, mais on a aussi délégué le boulot en fonction de nos forces respectives: JS aux entrevues et moi au récit, puisque je n’en suis pas à mon premier livre documentaire. On s’entendait sur les grandes lignes et les sujets incontournables de chacun des chapitres, je proposais ensuite quelque chose à mon collègue, et il me donnait son avis. On bonifiait le tout ensemble et on fouinait pour trouver toutes les images nécessaires.»

J.S. «Ça a été une belle collaboration pour moi! J’ai aussi eu un immense plaisir à jaser avec mes idoles d’enfance, à les entendre me parler de cette époque éclatée. Ça a donné lieu à des confidences inédites et parfois surprenantes. Quelle chance: j’ai chanté le thème de Minibus au téléphone avec Pauline Martin!»

Au sein de vos textes, vous parlez de cette décennie et de ses enjeux sociaux, ses modes et courants cool, son «kitsch assumé», ses créateurs et leurs œuvres. Et, cerise sur le gâteau, vous agrémentez votre ouvrage de photos et de symboles cultes de l’époque! Quel plaisir avez-vous tiré à vous replonger vous-même aussi intensément dans cette période?

T. «Personnellement, j’adore jouer au détective-archiviste! Le grand défi de ce bouquin était de dénicher toutes les images (parfois en achetant de veilles revues sur Kijiji ou en courant les brocantes!) et de faire libérer les droits des photos à bon prix, mais aussi d’obtenir l’accord de la succession de certains artistes décédés. C’était tout un casse-tête, mais ça valait le coup!»

J.S. «Un plaisir immense. Au plus fort de la pandémie, en pleine incertitude, il y avait un aspect extrêmement réconfortant à se replonger dans nos heureux souvenirs. Je considère que la nostalgie est un beau refuge quand tout fout le camp!»

Si tout était possible, y compris remonter le temps, quel événement des années 1980 aimeriez-vous chacun (re)vivre, et pour quelles raisons?

T. «Je passerais sûrement une journée au Parc Belmont (avant sa fermeture en 1983), et j’en veux encore à mon père d’avoir refusé de m’acheter un billet pour le show des Jackson au Stade olympique, six jours après la venue du pape au même endroit. J’aurais, de loin, préféré la grand-messe pop à celle du souverain pontife…»

J.S. «Moi (justement!) j’irais au stade voir le pape et entendre Céline Dion chanter «Une colombe» (encore aujourd’hui, je ne m’explique pas pourquoi j’ai manqué ça!) Je retournerais aussi voir (pour une troisième fois) le spectacle Incognito (encore Céline), en 1988. L’émotion que j’ai vécue pendant ce spectacle-là, l’ivresse de voir mon idole chanter aussi près de moi, ça reste encore à ce jour un des temps forts de mon existence.»

Pour lire nos précédents articles «L’entrevue éclair avec» et faire le plein de découvertes, consultez le labibleurbaine.com/nos-series/lentrevue-eclair-avec.

*Cet article a été produit en collaboration avec les Éditions de l’Homme. 

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