«True Romance» de Charli XCX – Bible urbaine

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«True Romance» de Charli XCX

«True Romance» de Charli XCX

Un avenir prometteur pour la jeune Anglaise

Publié le 18 avril 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Warner Music

Charli XCX, née Charli Aitchison, est cette jeune Anglaise toute de noir vêtue que les spectateurs du Centre Bell avaient pu apercevoir en première partie de Marina and the Diamonds et Coldplay les 26 et 27 juillet dernier. Après une courte performance plutôt timide, voilà qu’elle nous présente True Romance, un premier album synth-pop qui la hissera assurément dans la cour des grands.

Son amitié avec Marina and the Diamonds perdure toujours, puisqu’en effet les deux chanteuses sont actuellement en tournée et s’arrêteront le 24 mai au Métropolis de Montréal pour nous présenter leur musique pop assez aux antipodes. Marina and the Diamonds, très colorée dans son style et ses mélodies, ressemble davantage à Ellie Goulding ou Natalia Kills, alors que Charli XCX représente bien le côté sombre de l’Angleterre, avec ses rythmiques tantôt synth-pop, tantôt industrielles, puis son chant très vaporeux et puissant, alternant la douceur de Lana Del Rey et le coffre de Florence + the Machine.

À l’écoute de True Romance, il ne faut aucunement s’étonner si Charli XCX nous transporte sans cesse vers différents territoires musicaux. Au contraire de sa prestation statique l’année dernière au Centre Bell, la jeune Anglaise, originaire d’Herfordshire, nous dévoile avec cet opus une facette qu’elle n’avait pas réussi à dégager sur scène: tout l’éclectisme et la complexité de sa musique, qui ressemblait à tout et à rien, à la fois.

Synth-pop à la base, les mélodies de Charli XCX possèdent chacune des couches de synthétiseurs se superposant pour offrir une pop dynamique et ressentie. Musicalement près de Cold Cave et Grimes, Charli XCX séduit d’entrée de jeu avec une pièce comme «Nuclear Seasons», qui ressemble drôlement à «It’s My Life» de No Doubt, alors que même le chant de Charli XCX tend à imiter à celui de Gwen Stefani.

Son succès «You’re the One» et son plus récent single, «You (Ha Ha Ha)», retiennent rapidement l’attention par leur caractère mélodieux aux limites de l’univers accrocheur de Kills et Gaga. Car, contrairement à des formations comme Cold Cave ou Trust, Charli XCX n’hésite pas à mettre son grain de sel pour nous tenir éveillés, et ce, dès la première écoute.

Le titre «Could Aura», qui comprend une collaboration avec la rappeuse et mannequin Brooke Candy, vient modifier le paysage de la pop avec une rythmique davantage hip-hop que pop, et un chant modifié qui nous rapproche plus de la pop moderne, style Britney Spears sur Femme Fatale.

Il faut définitivement aimer les claviers lorsqu’on écoute Charli XCX, car ce sont leurs textures électroniques qui composent la chair des chansons, alors que la jeune Anglaise s’occupe de dynamiser l’ensemble avec son chant qui, heureusement, s’adapte à toutes les sauces musicales.

La chanson «Set Me Free (Feel My Pain)» est celle qui rejoint le plus Marina and the Diamonds, car Charli XCX adopte ici un chant très émotif et sincère, en plus d’un sujet plus personnel, l’amour dévorant: «You’ve gotta set me free / You devored my soul / ‘Cause I can taste your lips on my lips / Your kisses make me out of control».

Certes, ses paroles sont parfois un peu clichés, manquant gravement de profondeur, mais il faut avouer que Ariel Reichstadt (Solange, Usher, Major Lazer) et Patrik Berger (Icona Pop, Robyn, Lana Del Rey) ont fait un travail de maître en studio, élevant de fait la musique de Charli XCX vers un degré supérieur. Définitivement une nouvelle artiste de la pop à surveiller de près.

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