Marilyn Manson et Butcher Babies au Métropolis de Montréal: puissant retour? – Bible urbaine

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Marilyn Manson et Butcher Babies au Métropolis de Montréal: puissant retour?

Marilyn Manson et Butcher Babies au Métropolis de Montréal: puissant retour?

Publié le 28 janvier 2013 par Éric Dumais

C’est hier soir que l’effroyable et provocant Marilyn Manson, de son vrai nom Brian Hugh Warner, a pris d’assaut la scène du Métropolis de Montréal afin de présenter, dans un tourbillon musical ayant duré à peine une heure, ses vieux succès ainsi que les nouveaux morceaux qui composent Born Villain, son huitième album studio.

Le dernier passage de Marilyn Manson au Métropolis de Montréal remonte à novembre 2004, il y a déjà huit ans, où l’artiste, aujourd’hui âgé de 44 ans, était en effet venu présenter l’un de ses meilleurs albums en carrière, The Golden Age of Grotesque (2003).

Hier soir, le nouveau spectacle de la tournée nord-américaine 2013 n’offrait rien de novateur en soi, outre peut-être une mise en scène glauque aux allures de cimetière, qui laissait entrevoir quatre croix doublées, symboles de la «Celebritarian Corporation», un nom donné par Marilyn Manson à son mouvement artistique instauré en 2000 à l’époque de Holy Wood (in the Shadow of the Valley of Death).

En réalité, la double croix est composée de deux croix catholiques qui ont été inversées et superposées. Sinon, le reste du décor, en fausses pierres, était surtout surchargé des multiples babioles de Manson (châles en fourrures blanc ou rose, pistolet qui provoque de la fumée, etc.) avec lesquelles il s’est amusé pendant tout le spectacle.

Après s’être fait attendre pendant plus de 45 minutes après la prestation électrisante des Butcher Babies, Marilyn Manson est apparu derrière un grand rideau noir, tenant à bout de bras son pied de micro comme si c’était un trophée. Bougeant sans cesse, il s’amusait à aller et venir sur la scène pour créer un jeu d’ombrages avec les éclairages d’un rouge sang. Lorsque le rideau s’est affaissé d’un coup, c’est «Hey, Cruel World», la pièce inaugurale de Born Villain, qui a marqué le début du spectacle. Enfin.

«Disposable Teens» a suivi, cassant la rythmique langoureuse du morceau précédent. Manson semblait en pleine forme et très près de ses fans. Il a d’ailleurs passé une bonne partie du spectacle par terre, à genoux, couché sur le dos ou à plat ventre, tendant ses mains en offrande à un public avare de toucher son idole. Alternant les costumes tel un Arturo Brachetti en version gothique, Marilyn Manson est arrivé vêtu d’une soutane de Pape, marquant ainsi la cadence pour l’excellente et brutale «The Love Song».

C’est sans grand artifice que Manson a poursuivi avec «No Reflection», «mOBSCENE», «The Dope Show», «Slo-Mo-Tion», «Rock is Dead», alternant ainsi les costumes et les chapeaux, puis il a offert ses deux meilleurs reprises à vie, soit «Personal Jesus» et «Sweet Dreams (Are Made of This)», avant de conclure sauvagement avec «Coma White» et la très courte «King Kill», qui a donné le ton à «Antichrist Superstar», alors que Marilyn Manson est monté sur une tribune comme s’il allait prononcer un discours.

Plusieurs moments au cours de la soirée nous laissaient en tête une impression de déjà-vu, comme si l’antéchrist du rock n’avait pas trouvé le moyen de se renouveler pleinement après autant d’années. Toujours en forme, Manson semblait toutefois las, mâchant souvent ses mots et se traînant tel un corps sans colonne, et cette impression s’est renforcée lorsqu’il est revenu brièvement pour un rappel, offrant sans détour «The Beautiful People», quittant la scène après une gigantesque averse de confettis.

Dans d’autres villes, Marilyn Manson a offert un plus long rappel, mais malgré sa joie d’être à Montréal, il a semblé vite fatigué, d’un coup. L’excellente pièce «You’re So Vain» a démarré, mais hélas!, c’était la version de l’album qui jouait, laissant perplexe le public quant à un éventuel retour sur scène. Mais, le spectacle était bel et bien fini, malheureusement.

À plus de 70 $ le billet, le spectacle de Marilyn Manson a coûté un peu plus de 1 $ la minute à quelques centaines de personnes hier soir. C’est cher payé pour un spectacle qui a duré, au bout du compte, à peine une heure. Mais, voilà, on est fan ou on ne l’est pas.

Butcher Babies

La formation californienne Butcher Babies, formée par les leaders Carla Harvey et Heidi Shepherd, a connu une ascension fulgurante depuis son contrat avec le label Century Media. Figure de respect sur la scène métal hollywoodienne, le quintette, en plus de participer au célèbre Hell & Heaven Metal Fest 2013, a prouvé hier soir qu’il avait réellement sa place aux côtés de Marilyn Manson. Leur prestation du tonnerre en a surpris plus d’un, surtout pendant l’excellent single «Mr. Slowdeath», où le groupe a prouvé de quel bois il se chauffait. Une formation à retenir, fan de métal mélodieux.

Liste des chansons:

1. Hey, Cruel World
2. Disposable Teens
3. The Love Song
4. No Reflection
5. mOBSCENE
6. The Dope Show
7. Slo-Mo-Tion
8. Rock is Dead
9. Personal Jesus
10. Sweet Dreams (Are Made of This)
11. Coma White
12. King Kill 33 degrees
13. Antichrist Superstar

Rappel:

14. The Beautiful People

Appréciation: ***

Crédit photo: Éric Dumais

Écrit par: Éric Dumais

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