La journée du dimanche à Osheaga 2012: de la pluie, de la bouette, des percées de soleil et du fun en masse! – Bible urbaine

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La journée du dimanche à Osheaga 2012: de la pluie, de la bouette, des percées de soleil et du fun en masse!

La journée du dimanche à Osheaga 2012: de la pluie, de la bouette, des percées de soleil et du fun en masse!

Publié le 6 août 2012 par Éric Dumais

C’est avec une alternance de soleil, de vents parfois intenses et d’averses de pluie précipitées que s’est déroulée la troisième et dernière journée de cette 7e édition du festival de musique rock indé Osheaga. Au menu, beaucoup de diversité musicale, mais il va sans dire que plusieurs groupes étaient plus attendus que d’autres, notamment Passion Pit, Austra, Bloc Party, M83, Metric et, bien sûr, The Black Keys.

On ne devait absolument pas manquer la prestation de Passion Pit, qui a annulé quelques dates de concerts cet été en raison des problèmes mentaux de Michael Angelakos, le «frontman» de la formation. Ceux qui ont fait paraître l’excellent Gossamer, sorti fin juillet, s’en sont donc donné à cœur joie dimanche en interprétant leurs morceaux les plus groovy, dont évidemment l’excellente «Take a Walk», qu’ils ont joué en ouverture du concert, ainsi que «I’ll Be Alright», «Carried Away» et «Mirrored Sea», notamment. Bien qu’il pleuvait parfois intensément durant le spectacle, le public ne s’est pas empêché de chanter à tue-tête les refrains les plus enlevants, faisant fi de la pluie qui battait la cadence en même temps. Le chanteur s’est même écrié, presque découragé: «Fuck the Rain!», mais les gens étaient si beaux à voir, trempés mais le sourire aux lèvres, que les membres de Passion Pit ont semblé rassuré et ont poursuivi leur prestation à coup de claviers pop et de rythmiques électro ensoleillées.

Britannique d’origine, Michael Kiwanuka est avant tout un grand amoureux des musiques alternative et punk rock. Ses coups de cœur, Nirvana, Radiohead, The Offspring et Blur lui ont permis d’apprécier la musique, mais Jimi Hendrix et Bob Dylan lui ont plus précisément permis de se découvrir sa véritable passion: la guitare. Hier, Michael Kiwanuka était de bonne humeur et son exaltation transpirait dans chaque chanson qu’il interprétait. De fait, celui qui a grandi dans le nord de l’Angleterre s’est permis une redécouverte de son album Home Again, dont il a interprété les meilleurs titres dans un court lap d’à peine 30 minutes. Accompagné d’un seul musicien sur scène, Michael Kiwanuka a offert, malgré sa réserve évidente, un bon spectacle, quoique très smooth, qui a peut-être perdu de son ampleur en raison de sa simplicité trop évidente. Peut-être qu’avec une mise en scène plus travaillée et appropriée le chanteur anglais aurait eu droit à une réception beaucoup plus bruyante de la part du public. Au final, une voix intense un rien éraillée, une musique bluesy vieillotte d’une beauté inéluctable à l’oreille, décidément un artiste à surveiller de près ou à écouter tranquillement sur album.

Né à Dublin, l’auteur-compositeur-interprète irlandais James Vincent McMorrow semblait en excellente forme hier après-midi lors de sa prestation à la Scène des Arbres. L’amoureux de Donny Hathaway, grâce auquel il s’est développé une passion pour le folk, n’a pas lésiné sur l’animation avant de se lancer corps et âme dans l’interprétation de ses plus récents succès, dont «If I Had a Boat», «Hear the Sound that Moves So Soft and Low, «Sparrow & the Wolf», «Breaking Hearts», «From the Woods!!» et «We don’t Eat», avec laquelle il a clôturé le spectacle. Le public était en véritable transe devant la voix envoûtante et posée de cet excellent chanteur que vous devez absolument découvrir si ce n’est déjà fait. Accompagné de ses cinq musiciens, James Vincent McMorrow a livré un très beau spectacle, qui a par contre été sans cesse interrompu par des problèmes au niveau sonore, que ce soit par un micro qui grésille, un fil qui se débranche, ou encore un instrument que l’on entend plus du tout. Au moins, McMorrow semblait amusé par ces petits désagréments qui lui ont permis, de fait, de sympathiser un peu plus longuement avec son public, malgré sa timidité évidente. N’hésitez pas à découvrir sa musique folk intimiste sur l’excellent opus Early in the Morning, une perle rare pour les amateurs du genre, ou à aller l’écouter en salle lorsqu’il reviendra dans la métropole.

Formé en 1998 à Toronto, le groupe canadien Metric a fait bien du chemin depuis la sortie de son premier album Old World Undergroud, Where Are You Now, paru en 2003. Le quatuor a en effet brillé de mille feux hier soir alors que la chanteuse Emily Haines et ses musiciens ont donné le ton à un concert énergique ayant débuté par l’excellente «Artificial Nocturne», qu’ils ont enchaîné rapidement avec «Youth Without Youth» et «Speed the Collapse», que l’on retrouve sur leur plus récent opus. Metric a prouvé, plus récemment avec Synthetica, mais aussi avec Live it Out et Fantaisies, qu’ils étaient l’un des groupes phrases de la génération rock électro, et leur prestation d’hier en était la preuve vivante. Le public semblait littéralement envoûté par l’énergie débordante du quatuor. Metric a revisité, en l’espace d’une heure, l’ensemble de leurs albums, en interprétant, entre autres, «Synthetica», «Lost Kitten», «Help, I’m Alive», «Gold Guns Girls», «Dead Disco» et «Gimme Sympathy», avec laquelle ils ont clôturé le spectacle. En effet, Emily Haines et son guitariste Jimmy Shaw l’ont joué, en version acoustique, côte à côte à l’avant de la scène, avant que les deux autres musiciens ne les rejoignent pour chanter tous en chœur «Come on baby play me something like / Here comes the sun». Un moment tout en douceur, un baume pour le cœur, décidément l’un des meilleurs concerts à Osheaga cette année.

Depuis la sortie de Brothers, leur sixième album en carrière, Dan Auerbach et Patrick Carney de la formation The Black Keys doivent avoir encore la tête dans les nuages. Nominé à trois reprises aux Grammy Award, en plus d’avoir obtenu un MTV Music Video Award, ils se sont rapidement imposés comme étant l’une des meilleures formations blues-rock de tous les temps. Plusieurs s’étaient montrés déçus par le retour du duo de l’Ohio dans la métropole, puisqu’ils ont déjà offert deux concerts au Centre Bell peu de temps auparavant, mais l’important c’est que The Black Keys a néanmoins offert un spectacle d’une heure et demie hier soir que les langues sales doivent amèrement regretter en ce moment. En effet, Auerbach et Carney ont rocké la Scène de la Montagne tout de suite après Metric en interprétant leurs meilleurs titres en carrière, en commençant par «Howlin’ for You» et «Next Girl», qui ont donné le ton à un concert très épuré mais ô combien déjanté. Les Black Keys ont joué plusieurs des titres figurant sur Brothers, dont «She’s Long Gone» et «Ten Cent Pistol», tout en plongeant çà et là parmi leurs nouveautés telles que «Dead and Gone» et «Gold on the Ceiling», et, pour les nostalgiques, «Your Touch» de l’album Magic Potion, qui s’est avérée une véritable bombe pour les oreilles. Évidemment, plusieurs personnes avaient déjà quitté le site, fatiguées et éreintées, mais de nombreux fidèles étaient éparpillés un peu partout, en fixant les trois écrans géants, comme hypnotisés de bonheur. Les Black Keys ont un potentiel évident, une tonne de morceaux accrocheurs, et avouons-le, la formule «spectacle extérieur» leur va à merveille. En somme, c’était un très beau moment, et il est fort à parier que The Black Keys est la tête d’affiche qui s’est le mieux démarquée, aux côtés de Justice et Snoop Dog, lors du festival Osheaga 2012.

Des sources sûres ont affirmé que le prochain festival Osheaga se tiendrait du 2 au 4 août 2013, c’est donc un rendez-vous. À l’année prochaine, festivaliers!

Appréciation: ****

Crédit photo: Pat Beaudry

Écrit par: Éric Dumais

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