Kandle au O Patro Vys: folk-rock feutré et fumée à volonté! – Bible urbaine

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Kandle au O Patro Vys: folk-rock feutré et fumée à volonté!

Kandle au O Patro Vys: folk-rock feutré et fumée à volonté!

Publié le 30 mai 2012 par Éric Dumais

Hier soir avait lieu au O Patro Vys le spectacle-lancement de Kandle Osborne, cette jeune blondinette nouvellement montréalaise qui s’est attiré les regards et les critiques élogieuses avec la sortie, en juillet dernier, d’un EP de six chansons tout aussi belles qu’harmonieuses.

Âgée de 21 ans et originaire de Victoria, Kandle est décidément l’une des nouvelles coqueluches de la scène folk-rock indé. Son père, Neil Osborne, leader du groupe britanno-colombien 54-40 et réalisateur de son EP, a sans doute été, tout comme Sam Goldberg, ex-Broken Social Scene, à l’origine du succès qu’a connu Kandle jusqu’à maintenant. Toutefois, il y a une espèce d’aura mystique qui se dégage de sa charmante personne et qui nous force à croire que le buzz qui gravite autour d’elle est bien là pour durer.

C’est d’abord la chanteuse Louise Burns qui a ouvert le bal avec une courte prestation en formule duo à tendance folk-pop. La jeune femme, grande amie de Kandle, a livré devant un public attentif une dizaine de chansons rythmées qui manquaient cependant de corps et d’esprit. La jeune brunette est sans doute porteuse d’un certain talent qui mérite seulement d’être exploité davantage. La timidité de son spectacle a eu raison de la patience de la foule qui semblait encore plus fébrile de voir enfin arriver la vedette de la soirée.

Lentement mais sûrement, Kandle Osborne et ses quatre musiciens se sont frayé un chemin à travers la foule dense qui peuplait le parterre de l’O Patro Vys avant de monter, calmement, sur la mini scène au décor épuré. Un coup installé, Kandle, magnifiquement vêtue d’une robe à motifs de léopard, ne s’est pas fait prier avant d’attaquer le premier accord de l’excellente chanson «Small» et d’enchaîner, tout aussi rapidement, avec «Not Listening», dont les notes prolongées à la guitare électrique ont donné un envol psychédélique à la soirée.

La musique pop-rock feutrée et la voix vaporeuse de Kandle, qui rappelle à certains égards le timbre relâché de Nancy Sinatra, dégageaient, malgré la lenteur des mélodies, une énergie enveloppante et séduisante. Le voile créé par la fumée, qui enveloppait graduellement les charmants rideaux rouges à l’arrière et les contours de la salle, a produit un effet d’intimité fort intéressant pendant presque toute la durée du spectacle.

Kandle, qui gratte également de la guitare électrique, semblait très à l’aise sur scène, tout comme ses quatre musiciens, qui donnaient d’ailleurs l’impression d’être en véritable transe, en particulier son guitariste, qui semblait flotter d’aise dans un autre espace-temps, tout en mâchant librement sa gomme baloune.

Le quintette s’est ensuite lancé dans une rafale de chansons à paraître sur un futur album studio, dont l’excellente «So Bad», qui a permis au public hypnotisé de savourer quelques compositions en exclusivité.

Puis le groupe est revenu à la charge avec le succès «Know My Name», avant de clore le spectacle sur les accords rock énergiques de «Playing With Fire», une reprise des Rolling Stones.

Le seul hic de la soirée s’est fait entendre dès les premiers accords de «Know My Name», puisqu’un des haut-parleurs juché sur le côté de la scène s’est mis à gricher bruyamment pendant quelques secondes, ce qui a atténué drastiquement le moment-clé de la soirée. Autre bémol, la lead guitar et la basse, trop fortes, ont légèrement assourdi le son du clavier et du banjo, que l’on n’entendait presque pas.

Kandle et ses musiciens, en somme, ont offert une prestation d’une heure peu dynamique mais très satisfaisante. Pour ceux qui ont manqué le spectacle-lancement, vous serez heureux d’apprendre que la jeune blondinette stylée effectuera une série de concerts cet été en participant, notamment, à Osheaga  et au Festival d’été de Québec.

Pour plus d’information, visitez son site officiel au http://kandle.bandcamp.com.

Appréciation: ****

Crédit photo: Éric Dumais

Écrit par: Éric Dumais

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