«Intouchables» de René Richard Cyr au Théâtre du Rideau Vert – Bible urbaine

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«Intouchables» de René Richard Cyr au Théâtre du Rideau Vert

«Intouchables» de René Richard Cyr au Théâtre du Rideau Vert

Le rire comme remède à tous les maux

Publié le 27 mars 2015 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : François Laplante Delagrave

La fin, elle aussi, semble précipitée, comme si on avait voulu boucler toutes les intrigues d’un seul coup alors qu’elles auraient pu être développées bien davantage encore. Le résultat premier de ce rythme accéléré dans les intrigues est de ne pas réussir à nous émouvoir et à nous toucher autant qu’il serait possible de le faire avec un tel matériel. On sourit, on s’esclaffe, on rit, on passe un beau moment du début à la fin, mais outre deux scènes bien particulières dans la deuxième partie, on ne baigne pas dans l’attendrissement dans cette adaptation théâtrale. La comédie aurait-elle été trop utilisée – parfois à la limite du burlesque, à voir le jeu des comédiens durant les premières minutes, comme pour instaurer l’ambiance, avant de se placer – au détriment du relationnel?

Il faut dire qu’avec un acteur au sens du rythme aussi aiguisé et aux intonations aussi bien placées qu’Antoine Bertrand, et un comédien aussi solide que Luc Guérin, lui aussi reconnu pour son grand sens du comique, il était difficile de ne pas sauter à pieds joints dans la comédie pure. La scène de danse où Louis laisse aller tout son fou sur un grand classique de la musique pop de l’année 2000, avant d’entraîner Magalie, la membre du personnel soignant Yvonne (Michelle Labonté) et même le coincé ami intellectuel interprété par Frédéric Paquet dans sa folie, en est une de pur bonheur, et c’est véritablement sur cela qu’il faut miser.

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Parce qu’entre les scènes franchement ratées avec les comédiens plus jeunes (Jean-Carl Boucher, Simon Labelle-Ouimet et Véronic Rodrigue, dans le surjoué), et les nombreux changements de décor en bougeant de grands modules qui comportent chacun plusieurs éléments d’une salle, il fallait beaucoup d’humour pour faire passer ces écarts qui ne faisaient qu’alourdir inutilement le récit. L’arrivée de la fille de Philippe (Rodrigue) avec son copain Bastien (Labelle-Ouimet) dans la chambre du paternel? Trop intense, très en dehors du ton, et surtout très vulgaire, sans raison. Sans compter que quelques comédiens ont passé plus de temps à bouger les éléments de décor qu’à véritablement jouer.

C’est malgré tout aussi vite que l’éclair que passent les presque deux heures, plus entracte, du spectacle, grâce à sa distribution adulte impeccable et son humour présent, tout au long, autant pour démontrer l’amitié et l’attachement réel qui s’est développés entre Philippe et Louis, pour les guérir tous les deux, que pour faire passer un vrai bon moment aux spectateurs, qui ont eux aussi parfois besoin de se laisser aller et n’avoir rien d’autre à penser qu’à rire.

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La pièce Intouchables, adaptée du film d’Éric Toledano et d’Olivier Nakache par Emmanuel Reichenbach, a été mise en scène par René Richard Cyr et met en vedette Antoine Bertrand, Luc Guérin, Marie-Evelyne Baribeau, Chantal Baril, Jean-Carl Boucher, Simon Labelle-Ouimet, Michelle Labonté, Jean-Philippe Lehoux, Frédéric Paquet et Véronic Rodrigue. Plusieurs supplémentaires ont déjà été annoncées, menant la pièce à la Salle Pierre-Mercure du 6 au 10 mai et à l’Étoile Banque Nationale du Quartier Dix30 du 20 au 24 mai, après avoir terminé ses représentations jusqu’au 26 avril au Théâtre du Rideau Vert.

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