Entrevue avec Catherine Paquin-Béchard pour la pièce «En cas de pluie, aucun remboursement» – Bible urbaine

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Entrevue avec Catherine Paquin-Béchard pour la pièce «En cas de pluie, aucun remboursement»

Entrevue avec Catherine Paquin-Béchard pour la pièce «En cas de pluie, aucun remboursement»

Le vent dans les voiles... au Théâtre Jean-Duceppe!

Publié le 5 septembre 2016 par Charlotte Mercille

Crédit photo : Théâtre Jean-Duceppe

La jeune comédienne Catherine Paquin-Béchard a le vent dans les voiles. Celle qui s’est fait connaître à la télé dans les émissions Mon ex à moi, Unité 9 et Complexe G a passé l’été au Petit Théâtre du Nord où était présentée En cas de pluie, aucun remboursement. La dernière création satirique de Simon Boudreault se déplace cet automne au Théâtre Jean-Duceppe du 7 septembre au 15 octobre 2016.

En cas de pluie, aucun remboursement se passe dans un parc d’attractions qui ressemble à un mélange entre La Ronde et un parc aquatique en plein été. «Au royaume du Super Fun, le King de la place (Raymond Bouchard) pense à prendre sa retraite. Il aimerait que sa fille Marie-Jeanne prenne la relève, mais elle se révèle absolument inadéquate à la tâche», raconte Catherine Paquin-Béchard. «Tous les employés du parc luttent donc pour essayer de se hisser à la faveur du King. Mon personnage est le seul qui ne prend pas part à la lutte parce qu’elle s’en fout tout simplement.»

Marie-Jeanne est un «bébé gâté, un enfant roi centré sur elle-même et qui prend constamment des selfies». Les plans d’avenir de son père constituent le moindre de ses soucis. La jeune comédienne avoue aimer jouer les méchantes. «C’est le fun! Même quand le public ne t’aime pas, en étant vilaine, tu peux te permettre de commettre l’interdit, d’être bitch le temps de la pièce».

Pour Catherine Paquin Béchard, En cas de pluie, aucun remboursement est une pièce à l’humour à double tranchant. «En surface, Boudreault présente une image premier degré très drôle, ludique et colorée. Toutefois, on ne se rend compte qu’à la fin de l’épaisseur des blagues. La pièce fait réfléchir malgré les rires et l’emballage bonbon. On se sent happé à notre insu par cette réflexion en toute fin de parcours.»

«Simon Boudreault voulait faire une caricature où on dénonce les jeux de pouvoir insoupçonnés, ceux qui ne retrouvent pas toujours au niveau du gouvernement. Le texte est actuel, intelligent et amené avec humour», ajoute la comédienne. Simon Boudreault est connu pour sa plume qui allie l’acerbe à l’humour. Le contraste entre les éléments du quotidien et ceux grandioses est très marqué. Incisif, «il n’y va pas avec le dos de la cuillère», prévient Catherine. En revanche, «les personnages se veulent caricaturaux, mais conservent leur profondeur humaine.»

Cette joute de pouvoir a une connotation féodale qui rappelle les intrigues politiques de House of Cards, Les rois maudits ou encore Game of Thrones. «C’est la loi du plus fort, un thème dominant dans les grands classiques de la littérature, du cinéma et de la télévision. La pièce amène cette trame à saveur monarchique dans un contexte très moderne.» On la remarque notamment dans les surnoms des personnages comme Louis le Juste et Marie Jeanne la Bien-Aimée, à la manière des rois d’antan. «Simon Boudreault s’est vraiment amusé avec ces codes ancestraux», estime Catherine Paquin-Béchard.

Situer le parc d’attractions représente tout un défi scénique au Théâtre Jean-Duceppe. «C’est très actif et physique comme mise en scène. Par exemple, on passe d’une scène dans une montagne russe pour ensuite se retrouver dans une piscine à vagues. C’est demandant sur le plan de la machinerie, des décors, et aussi sur celui du jeu. Le public et les acteurs n’ont pas beaucoup de temps de repos.»

La distribution comprend des personnages de tous les âges. «Tout le monde peut s’y reconnaître et saisir le propos», pense Catherine Paquin-Béchard. Ce n’est pas une pièce ciblée vers une tranche d’âge en particulier. Les jeunes et moins jeunes seront également conquis.

Avec un été de représentations à Blainville derrière elle, la production aura certainement évolué d’ici la première montréalaise du 7 septembre prochain. «On en profite pour raffiner certains détails, repenser des choix de mise en scène. On va s’adapter à une plus grande salle entre autres». Le théâtre reste toujours proche de l’évolution des comédiens. «On va refaire la même chose qu’à Blainville tout en approfondissant, en l’amenant ailleurs comme pour n’importe quel spectacle repris sur une longue période de temps», conclut l’actrice.

En parallèle de cette production au Théâtre Jean-Duceppe, Simon Boudreault a aussi une autre pièce écrite dans la même veine, Gloucester: Délire shakespearien, à l’affiche au Théâtre de la Bordée de Québec du 20 septembre au 15 octobre 2016.

La pièce «En cas de pluie, aucun remboursement» est une création du Petit Théâtre du Nord présenté au Théâtre Jean-Duceppe du 7 septembre au 15 octobre 2016.

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