Dès le 14 janvier, «Les mains d’Edwige au moment de la naissance» vient brasser les cartes au Théâtre La Bordée – Bible urbaine

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Dès le 14 janvier, «Les mains d’Edwige au moment de la naissance» vient brasser les cartes au Théâtre La Bordée

Dès le 14 janvier, «Les mains d’Edwige au moment de la naissance» vient brasser les cartes au Théâtre La Bordée

Entre drame et fantastique, des enjeux actuels mis en lumière

Publié le 9 janvier 2020 par Mathilde Recly

Crédit photo : Tous droits réservés, La Bordée.

Du 14 janvier au 8 février 2020, le Théâtre La Bordée à Québec présente Les mains d’Edwige au moment de la naissance. Cette pièce, écrite par l’auteur Wajdi Mouawad et publiée en 1999, est ici revisitée par Jocelyn Pelletier qui offre un œil nouveau et une approche conceptuelle pour parler des grands enjeux tragiques soulevés par le texte original. Afin d’en savoir un peu plus sur ce spectacle, nous avons échangé avec le metteur en scène au sujet de ses réflexions artistiques et de ses choix de mise en scène.

Entre tension dramatique, tragédie et fantastique

L’histoire est, somme toute, assez simple à comprendre: Edwige est une jeune femme qui possède un don extraordinaire et, lorsqu’elle prie, une eau pure jaillit de ses mains. Ses parents y voient une occasion en or de monnayer ce pouvoir et prétextent l’enterrement d’Esther – la sœur d’Edwige –, disparue subitement il y a une dizaine d’années, pour rassembler du monde et faire payer les gens afin d’assister au miracle qui coule des mains d’Edwige lors de la prière. Toutefois, la principale intéressée s’oppose vivement à ce projet farfelu qui va à l’encontre de ses valeurs et de ses convictions profondes. D’ailleurs, elle est persuadée que sa sœur n’est pas décédée et qu’elle reviendra sous peu. En parlant du loup, la voici qui est tout à coup de retour à la maison, et sur le point d’accoucher…

«Au-delà du fantastique, l’écriture de Wajdi Mouawad est très concrète, mais aussi poétique et imagée avec les envolées d’Edwige et d’Esther», précise notre interlocuteur. «D’un autre côté, l’auteur se rapproche de l’écriture du théâtre tragique, puisqu’on fait référence à ce qui se passe en haut, tout en restant en bas. L’intrigue avance et l’étau se resserre. On sent énormément l’urgence; c’est très actif et c’est ce qui vient donner la touche thriller à l’histoire.»

Un reflet d’enjeux plus que jamais d’actualité

Edwige est une sorte d’héroïne moderne: elle a de grandes convictions, est très sensible et dispose d’une «hyper lucidité» hors du commun quant au monde, à la violence et aux inégalités. Comme l’explique Jocelyn Pelletier, en défendant à tout prix ses valeurs, «le prix est élevé pour Edwige, parce que sa famille va être très dure avec elle: la jeune femme va être isolée et traitée d’égoïste».

Selon le metteur en scène, ce personnage permet à Wajdi Mouawad de faire passer le message central qui est: «Qu’est-ce qui nous sauvera de ce monde?» Et il s’avère que cette problématique est un reflet de notre société moderne: «Nous vivons dans un monde en perte d’identité, avec un avenir peu reluisant et beaucoup d’éco-anxiété. Mais ce que dit cette pièce, c’est qu’on va pouvoir s’accrocher à quelque chose: l’amour. Sans être traité à l’eau de rose, ce sujet est très beau et touchant dans la pièce, car dans l’adversité, il y aura au moins l’amour.»

Le metteur en scène Jocelyn Pelletier pendant les répétitions.

Épurer pour mieux frapper

En collaboration avec Jean-François Labbé, le concepteur du décor, Jocelyn Pelletier a pris le parti d’éviter l’escalier traditionnel et l’environnement un peu «crasse» pour représenter le sous-sol où se terre Edwige. L’un comme l’autre voulaient un espace scénique un peu plus poétique. Leur choix s’est donc tourné vers un plateau dénudé et sans accessoires – ou presque –, puisque selon le metteur en scène, «dans la langue de Wajdi, tout est dit et incarné. Donc, nous avons choisi de ne presque rien mettre pour que tout puisse exister à travers les mots des personnages; ce qui, d’ailleurs, permet de mettre en lumière que le simple fait de parler libère des fardeaux et fait exister les rêves ou les angoisses.»

Au-delà d’un espace scénique épuré, un clin d’œil a été fait à l’art plastique: Jocelyn Pelletier a décidé d’user de la peinture et de maquillages «pour venir marquer l’espace mâtiné de résistance d’Edwige dans son sous-sol. On a travaillé avec ces éléments pour représenter la corruption des gens en haut venus pour la célébration, et qui, petit à petit, s’impatientent et commencent à saccager la maison, à violer l’intimité de la famille et à faire du bruit, pour finalement mettre le feu à la maison. Notre travail visuel s’est ainsi inscrit en appui avec le côté fantastique de la pièce.»

La pièce Les mains d’Edwige au moment de la naissance est présentée à La Bordée du 14 janvier au 8 février. Retrouvez sur scène Marianne Marceau-Gauvin dans le rôle d’Edwige, ainsi que Normand Bissonnette, Samuel Corbeil, Lorraine Côté, Annabelle Pelletier-Legros et Lucien Ratio. Pour acheter vos billets, cliquez ici.

*Cet article a été produit en collaboration avec Théâtre La Bordée.

«Les mains d'Edwige au moment de la naissance» en images

Par Tous droits réservés, La Bordée.

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