Théâtre
Crédit photo : Courtoisie
10. L’écolière de Tokyo, texte de Jean-Philippe Lehoux, mise en scène de Charles Dauphinais, salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier
Suggestion de Pierre-Alexandre Buisson
Le décor est magnifique et hyper original; autant celui physique, qui sert à la production et dont on voit les différentes représentations des lieux tous superposés et visibles en tout temps, que celui suggéré, dans lequel on nous plonge : Tokyo. Un Tokyo vu par un jeune citoyen du monde égocentrique et insoucieux qui finira pourtant par changer sa perspective de la vie grâce à une rencontre particulière, qui nous marquera aussi. Discussions et réflexions sur l’identité québécoise, les chocs culturels, l’éthique et le mode de vie sont au programme de cette pièce qui, malgré son humour, a vite fait de passer au tragique. Jean-Philippe Lehoux signe une dramaturgie finement pilotée qui a un impact immédiat et tangible, et qui est pleine d’imagination, mais aussi d’humanité, tandis que ses personnages écorchés nous hanteront longtemps. Lire la critique
9. Pôle Sud, documentaires scéniques, texte et mise en scène d’Anaïs Barbeau-Lavalette et Émile Proulx-Cloutier, Espace Libre
Suggestion de Sara Thibault
Pour l’originalité du concept, qui mélange cinéma et théâtre – comme seuls les polyvalents Émile Proulx-Cloutier et Anaïs Barbeau-Lavalette savent le faire! -, mais aussi pour l’authenticité des personnages de cette œuvre, qui sont en réalité des témoins, de véritables habitants du quartier Centre-Sud qui ont accepté non seulement de se confier au couple sur leur vie, mais aussi de rapporter leur histoire sur la scène, chaque soir. La délicatesse avec laquelle le tandem a créé cette œuvre scénique épate et touche, et ils ont réussi à en faire un spectacle révélant profondément ce que la tendresse envers l’humanité peut apporter à l’art. Lire la critique
8. Des fraises en janvier, texte d’Evelyne de la Chenelière, mise en scène de Frédéric Bélanger, salle Rolland-Brunelle du Centre culturel de Joliette
Suggestion d’Alice Côté Dupuis
Il fallait être audacieux pour adapter en pièce musicale le tout premier succès d’une dramaturge aussi importante au Québec que l’est Evelyne de la Chenelière. Pourtant, c’est un pari réussi que Frédéric Bélanger et le Théâtre Advienne que Pourra ont livré au Centre culturel de Joliette, avec une distribution polyvalente et impeccable chacun dans son casting, des chansons charmantes et différentes de ce qu’on attend généralement dans un spectacle musical, et une mise en scène ingénieuse. Spectacle complet s’il en est un, Des fraises en janvier est à la fois drôle et attendrissant, tout en faisant réfléchir, et on a réussi à bien doser les numéros musicaux pour ne pas dénaturer l’œuvre originale, sans toutefois écarter le bel humour de l’écriture et chercher à contourner les clichés des scènes d’amour. Du magnifique travail! Lire la critique
7. Dénommé Gospodin, texte de Philipp Löhle, mise en scène de Charles Dauphinais, Théâtre de Quat’Sous
Suggestion de Pierre-Alexandre Buisson
Gospodin est un attachant personnage, un imbécile heureux qui a probablement mieux compris le système que nous. Son irrévérence et son obstination ravissent tout autant que le texte de Philipp Löhle, très fort et magistralement traduit et adapté. L’interprétation de Steve Laplante est elle aussi très rigoureuse et sentie. Les thèmes abordés, les revirements de situation et la douce ironie en fin de parcours en font une pièce savoureuse, dynamique et sans temps morts, qui fait réfléchir et qui est, surtout, pertinente. Lire la critique
6. Dans la solitude des champs de coton, texte de Bernard-Marie Koltès, mise en scène de Roland Auzet, Théâtre Prospero
Suggestion de Sara Thibault
Il y a une véritable musicalité dans le texte de cette pièce, et elle ravit autant que la parfaite maîtrise du jeu incarné des actrices françaises Anne Alvaro et Audrey Bonnet, qui ont joué le jeu jusqu’à livrer leur interprétation dans le stationnement mal éclairé du Théâtre Prospero. Les spectateurs se rassemblent donc à l’extérieur, un casque d’écoute spécial sur les oreilles, créant une intimité particulière avec la poésie philosophique de Koltès. La proposition est donc audacieuse, et le côté glauque de la mise en scène contribue à rendre la pièce inoubliable. Lire la critique