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Crédit photo : Jack Pontarelli (Source: https://www.facebook.com/citizencope/)
Le Club Soda avait fermé son balcon pour la venue de Citizen Cope. C’est donc dans la plus grande intimité que le musicien nous a offert une prestation musicale très généreuse. En effet, le concert a duré un peu plus de deux heures, sans première partie. De quoi nous faire oublier les vingt minutes de retard en début de soirée!
Sans artifices
Greenwood s’est présenté à nous en toute simplicité. Sans un mot et vêtu d’un long pardessus bleu, d’une tuque rouge vin et de sa guitare électro-acoustique, il a commencé à chanter d’une voix que je trouvais particulièrement rauque, avec raison. Avant d’entreprendre «Healing Hands» (The Rainwater, 2010), troisième chanson du concert, il nous a avoué avoir très mal à la gorge à cause de la fumée projetée sur scène.
Malgré cet inconvénient, l’artiste a persévéré en partageant avec nous des œuvres de style folk urbain qui allie aux sonorités folk un heureux mélange de teintes de blues, de hip-hop et de reggae. Les huit premières chansons ont été interprétées par Citizen Cope en version solo acoustique, sous un éclairage simple et étrangement aléatoire.
On a eu droit à un début de concert lent où les transitions entre deux œuvres jouées me paraissaient exagérées. Il y avait aussi, selon mon avis, une uniformité du son qui rendait la performance plutôt platonique. Je ne percevais pas, chez l’auteur-compositeur, cet enthousiasme communicateur, ce lien précieux entre un musicien et son public, qui crée l’engouement et l’impatience d’entendre et de voir encore et encore un artiste se produire sur scène.
«Let the Drummer Kick» donne le réel coup d’envoi
En seconde partie du spectacle, on a joint la batterie et le clavier à la guitare électro-acoustique de Greenwood, ce qui a eu pour effet de donner un nouveau souffle à la soirée qui était jusque-là sans grand éclat.
C’est avec «Let the Drummer Kick» que le concert a vraiment pris une nouvelle tournure. Cette pièce, parue sur l’album Citizen Cope (2002), a répandu une énergie dans la foule et sur la scène, et j’ai vu soudainement les corps se mettre à danser.
Parmi la vingtaine de titres joués, j’ai particulièrement aimé les pièces «The River», «Sally Walks» et «Justice», tirées de son dernier opus, Heroin and Helicopters (2019). Greenwood n’a pas pour autant délaissé ses albums antérieurs. Il s’est fait un plaisir de revisiter des classiques, dont l’une de mes favorites «Pablo Picasso», sans oublier «Son’s Gonna Rise», «Hurricane Waters» et «Bullet And A Target», toutes tirées de The Clarence Greenwood Recordings, paru en 2004. Sa version de «Brother Lee» (Every Waking Moment, 2006) n’était également pas à négliger avec son rythme enlevant.
Un concert et des sentiments mitigés
En conclusion, si vous me demandez si Citizen Cope m’a éblouie, je vous répondrai d’emblée que non. J’ai assisté à un très bon spectacle, mais je ne suis pas touchée comme j’aurais espéré l’être à la fin de ce concert. Parfois, certains éléments extérieurs incontrôlables déjouent l’impression qu’un artiste aimerait laisser sur son auditoire, et c’est peut-être ce qui est arrivé lors de ce spectacle.
Quoi qu’il en soit, je crois que Citizen Cope gagnerait à rythmer un peu plus la partie solo acoustique de son concert. Écouter ses albums dans le confort de mon foyer, je l’ai fait à plusieurs reprises. J’aurais aimé ressentir une émotion différente, un grand frisson ou même une petite vague d’intensité! Un sentiment qui aurait distingué le live du son studio. En d’autres mots, j’aurais apprécié voir et entendre la passion communiquée par l’artiste à son public!
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de la rédaction