The Dears célèbrent leur 25e anniversaire avec un concert virtuel au Palais Montcalm

Les défis du spectacle virtuel

Je ne m’éterniserai pas trop sur les mauvais côtés de l’expérience. C’est évident qu’un spectacle présenté de la sorte ne pourra jamais égaler l’expérience qu’un concert en mode présentiel peut offrir. Je m’en suis rendu compte assez rapidement quand, après avoir ouvert avec deux chansons de leur plus récent album, les premières notes de «Who Are You, Defenders Of the Universe?» se sont fait entendre.

Il y a fort à parier que dans une salle pleine, la foule se serait animée et aurait bruyamment applaudi ce bon vieux classique après deux nouveautés. Mais on ne peut pas blâmer le groupe montréalais pour cela; c’est le lot de tous les spectacles virtuels.

Cependant, une fois passé par-dessus ces quelques détails, il va de soi qu’il faut lever notre chapeau à la formation The Dears, qui a su relever le défi de jouer devant une salle vide, tout en gardant une énergie et une fougue contagieuses. C’est particulièrement vrai pour le chanteur et guitariste Murray Lightburn, qui sait toujours charmer avec sa voix versatile et sa présence scénique.

Une setlist étoffée

L’ordre des chansons a permis aux musiciens de garder un rythme soutenu tout au long du spectacle. Chacun des huit albums du groupe a été représenté par au moins une chanson. Une grande place a évidemment été laissée à No Cities Left, l’album qui les a fait découvrir en 2003, mais également au dernier opus du groupe, Lovers Rock, sorti l’année dernière.

Ce spectacle est d’ailleurs la toute première occasion d’entendre ces chansons sur scène.

Toutefois, puisqu’il s’agit du 25^e anniversaire de The Dears, il aurait pu être intéressant de sortir des boules à mites au moins une chanson de la compilation Nor the Dahlias: The Dears 1995-1998, pour représenter les débuts du groupe, mais au-delà de cette omission, la setlist a été très bien balancée.

Une production réussie

Afin de célébrer cet anniversaire, le groupe a fait appel à un quatuor à cordes. C’est un bel ajout qui s’est mêlé particulièrement bien à leurs chansons plus sombres, comme «Onward & Downward» ou «Instant Nightmare».

Au niveau technique, la sonorisation est impeccable et a permis de bien établir l’ambiance sonore du spectacle. On vogue aisément entre les moments plus introspectifs et les envolées rock. L’éclairage, généralement sobre, est venu appuyer la performance aux moments opportuns. On ne se précipite pas entre chaque plan non plus, laissant chaque image s’imprégner avant de changer de point de vue, ce qui fait que notre attention reste sur la musique.

En fait, la grande réussite de cette production est de ne pas avoir voulu compenser l’absence de spectateurs avec du «superflu». On a laissé l’avant-scène aux musiciens et à la musique.

Somme toute, c’est un excellent concert auquel j’ai eu la chance d’assister et qui offre une bonne vue d’ensemble de ce que The Dears a produit au cours des vingt-cinq dernières années.

Avec l’annonce récente concernant la réouverture des salles de spectacles, on peut espérer que le groupe montréalais annoncera quelques dates prochainement, mais en attendant, ce concert virtuel vaut la peine d’être écouté dans le confort de votre salon.

Je vous le conseille idéalement avec une lumière tamisée et un bon verre de vin!

Le spectacle est disponible sur le site du Palais Montcalm jusqu’au 6 juin 2021. Pour lire d’autres articles sur l’actualité musicale, vous pouvez cliquer ici.