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Crédit photo : Gracieuseté l'Orchestre Métropolitain
Le programme du concert reprenait le répertoire pour soliste et orchestre et pour orchestre seul de quatre compositeurs: Mozart, Tchaïkvoski, Massenet et Verdi. Les airs et œuvres choisis sortaient des sentiers battus. Ils étaient fort intéressants. À l’issu du concert, le ténor a rayonné dans le Tchaïkovski et le Verdi. Sa voix est sombre dans les basses et frêles dans les aiguës. Loin d’être un ténor léger, son timbre s’apparente plutôt à celui d’un baryton. Fondamentalement, Villazón est un artiste généreux qui a offert une prestation complète.
Dans le Mozart, Villazón était tout en voix, en nuances. Toutefois, son falsetto était un peu serré dans les aiguës. Dans le Il moi tesoro intanto du Don Giovanni, il a démontré sa prestance et sa précision dans les vocalises. Le ténor n’a pas été intimidé par la trop grande présence de l’orchestre en accompagnement. Quant au Per pieta non ricercate, il devenait rapidement lassant, linéaire. Un manque d’émotion? Peut-être. D’ailleurs, les sforzando manquaient d’aplomb.
L’ensemble du Tchaïkovski était sublime. La Polonaise de l’opéra Eugène Onéguine figurait parmi les réussites de la soirée. Nézet-Séguin maîtrisait totalement l’orchestre. Il a insufflé des nuances fabuleuses, notamment dans les pianissimos. Les trombones étaient un peu trop sonores dans certains passages. Par la suite, l’interprétation et la prononciation de Kuda, Kuda, du même opéra frisaient la perfection. On restait sur le bout de sa chaise. D’ailleurs, l’entrée des contrebasses était magnifique au début de cet air.
Au retour de l’entracte, Nézet-Séguin a dirigé la Suite pour orchestre no 5, scènes napolitaines de Massenet. L’interprétation des vents dans cette œuvre était bien. Cependant, les percussions manquaient de minutie. Malheureusement, des applaudissements maladroits du public ont forcé un arrêt. Dommage. Puis, Villazón est entré en scène et a interprété le Ô souverain, ô juge, ô père de l’opéra Le Cid. Le ténor a livré une belle interprétation, mais la finale n’était pas assez sentie. L’orchestre, quant à elle, était trop subtil.
Les œuvres de Verdi clôturaient bien le concert. Le Ciel, chef feci! de l’Oberto a décoiffé l’assistance. Le ténor a offert une prestation grandiloquente de cet air. Finalement, le O fede negar potessi…le quando le sere al placido était imparfait. C’est comme si le ténor voulait trop en donner. De fait, il a complètement raté la note finale. C’était disgracieux. Toutefois, l’orchestre, sous la baguette de Nézet-Séguin, a vite corrigé le tir.
En sommes, Rolando Villazón est une belle découverte pour le public montréalais. Il l’a d’ailleurs charmé tout au long du concert, laissant tomber les stéréotypes associés aux grands ténors lyriques. Effectivement, au troisième rappel, il s’est présenté sur scène, bière à la main pour chanter du Verdi! Ce concert mettait bien la table au thème de la saison prochaine: la musique est une fête.
Plusieurs présences estivales sont prévues pour l’Orchestre Métropolitain. Pour connaître le calendrier des activités, visitez leur site Web.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Le nozze di Figaro de Mozart
2. Don Giovanni - Il mio tesoro instanto de Mozart
3. Per pieta non ricercate - air de concert de Mozart
4. Eugène Onéguine - Polonaise de Tchaïkovski
5. Eugène Onéguine - Kuda, Kuda de Tchaïkovski
6. Marche slave de Tchaïkovski
7. Suite pour orchestre no5, scènes napolitaines de Massenet
8. Le Cid - Ô souverain, ô juge, ô père de Massenet
9. La traviata - Prélude de Mozart
10. Oberto - Ciel, che feci de Verdi
11. La forza del destino - Ouverture de Verdi
12. Luisa Miller - O fede negar potessi... quando le sere al placido de Verdi
Rappel
13. Extrait de Zarzuela
14. La tabernera del puerto - No puede ser de Sarachaga
15. Extrait de Brindisi de Verdi