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Crédit photo : Mathieu Pothier, Claude Dufresne (Radiohead) et Pat Beaudry (Melanie Martinez)
Melanie Martinez
La jeune chanteuse américaine est une ancienne de The Voice et remporte un succès monstre sur YouTube. Elle possède un EP, Dollhouse (2014), et un album, Cry Baby (2015), qui sont créés à partir d’un personnage qu’elle a inventé de toutes pièces et qu’elle personnifie; Cry Baby. Elle offre de l’électro pop surréel, contenant des airs de comptine, mais avec des paroles troublantes. Par ailleurs, l’image de l’artiste est quelque peu effrayante; elle a des cheveux similaires à ceux de Cruella De Vil, est vêtue de robes de poupée, arbore plusieurs tatouages et porte du rouge à lèvres foncé. Tous des éléments que nous avons retrouvés hier dans le cadre de sa prestation. Un décor enfantin et un lit de bébé trônaient sur la scène et, tandis que le panneau tombe, on aperçoit Melanie faire son apparition et interpréter «Cry Baby».
Elle a beaucoup bougé sur la scène et a même fait plusieurs pas de danse. Elle a pris le temps de se présenter, ainsi que son groupe, et semblait très à l’aise sur scène. De plus, le public connaissait certaines de ses chansons, dont «Dollhouse», «Sippy Cup» et «Pity Party», créant ainsi un lien avec la chanteuse. La foule a également démontré son engouement pour «Mr. Potato Head» et «Mad Hatter». Martinez chante avec beaucoup de passion et est particulièrement expressive, adoptant des airs dramatiques pour mieux illustrer ses paroles perturbantes, tandis que sa musique est très pop, cela créé une rupture déroutante, tel un film d’horreur. Ce fut un très bon spectacle.
MØ
Karen Marie Ørsted, connue sous le nom de scène MØ, est une artiste électro à la voix singulière. La jeune artiste originaire du Danemark, a lancé, un premier album en 2014 intitulé No Mythologies To Follow. Nous la connaissons surtout pour son immense succès «Lean On», une collaboration avec Major Lazer et DJ Snake ainsi que «Kamikaze», un duo avec Diplo. Visiblement très en forme, elle a débuté son concert avec Don’t Wanna Dance», qui a suscité très peu de réactions. La suivante, «The Sea», a marqué quelques points, mais c’est la troisième pièce, «Walk This Way», qui a finalement réchauffé les festivaliers. La voix de MØ était très bonne, bien que rauque à l’occasion, ce qui, en fait, donnait de la profondeur à sa manière d’interpréter.
Elle a beaucoup dansé, de façon très énergique. Elle a poursuivi avec son succès «Kamikaze» et la foule fut particulièrement réceptive. Elle a su établir un lien avec le public en posant quelques questions à l’auditoire et elle a aussi ajouté une touche personnelle en expliquant que «Pilgrim» est l’un de ses morceaux favoris et qu’elle ne la joue pas à chaque concert. En guise de réponse, le parterre a dansé, mains dans les airs. La chanteuse, pour sa part, dansait avec énergie. Elle a conclu son spectacle avec les extraits «Final Song», que les gens ont vraiment apprécié, ainsi que la bombe «Lean On», où le parterre en entier dansait furieusement.
BØRNS
Le musicien américain BØRNS (Garrett Borns) est relativement nouveau dans l’industrie, après un EP intitulé Candy (2014) et un album studio, Dopamine (2015), le chanteur et guitariste a su séduire le public grâce à sa musique pop et indie, à saveur folk. Le rockeur sait créer des ambiances intersidérales, un peu comme MGMT sait le faire. Il a commencé avec «Seeing Stars», qui a ravi le public. Il a poursuivi avec «Dopamine» qui n’a pas su enthousiasmer les gens présents (il faut dire que le parc Jean-Drapeau s’est rempli progressivement bien que lentement, le site était relativement désertique en après-midi). «Dug My Heart», qui est davantage axé sur le songe a ravivé l’intérêt tandis que «10,000 Emerald Pools», la reprise de «Bennie and the Jets» d’Elton John ainsi qu’«Holy Ghost» ont plu au public. Tristement «Past Lives» a laissé les festivaliers plutôt froids. Il s’est largement repris en terminant le concert avec son tube «Electric Love».
BØRNS affichait un air très décontracté, vraiment serein, et sa musique a définitivement un esprit très années 60-70, à la Led Zeppelin (d’ailleurs, physiquement, le musicien peut faire penser à Robert Plant). Peut-être est-ce trop calme pour les spectateurs, car bien que très appréciée comme prestation, le public n’a pas connu de moment de frénésie. Le chanteur semblait dans sa bulle et bougeait très mollement sur la scène.