Osheaga 2015, jour 2 | Kendrick Lamar, Weezer, St. Vincent et Patrick Watson

ST. VINCENT

Non mais quelle assurance ! Après s’être fait présenter par la voix informatisée de «Fitter Happier» de Radiohead, Annie Clark a foulé les planches de la grande scène de la Rivière d’une main de maître. Petite déception toutefois: adieu chevelure spectaculaire et argentée, St. Vincent a maintenant les cheveux courts et noirs. Mais bon, il s’agit du seul bémol, car tout le reste était prenant et cinglant! Le ton fut d’ailleurs bien donné avec «Birth In Reverse» et «Rattlesnake», tirées de son dernier album homonyme. Le charisme bizarroïde de Clark est indéniable, chacun de ses petits pas suscitant une réaction de la foule. La pop non orthodoxe de St. Vincent passe magnifiquement bien et la foule se levait chaque fois qu’elle touchait à sa guitare, notamment sur l’excellente «Cruel».

«Welcome to the freaks of Montreal», a lancé Clark entre deux chansons. Elle s’est installée sur un podium pour offrir une version à la fois délicate et explosive de «Cheerleader». Sa versatilité était étonnante, elle qui peut se permettre des moments lancinants et même un clin d’œil à «Personal Jesus» de Depeche Mode. Son jeu de guitare est très communicatif, comme s’il s’agissait d’un langage bien distinct. Ce fut une performance grandement inspirée et de loin le meilleur spectacle de l’après-midi, même si elle aurait sans doute pu jouer plus tard en soirée si la programmation n’avait pas été aussi chargée.

ALVVAYS

Quelques petits problèmes de son et un léger retard n’ont pas empêché le groupe canadien de livrer une solide prestation. Le temps était peut-être nuageux, la musique d’Alvvays mettait pourtant des sourires sur tous les visages. Les guitares résonnaient pour le plaisir des nombreux fans qui se sont déplacés pour voir le quatuor sur la scène de la Vallée. La voix de la chanteuse Molly Rankin épousait les mélodies jouées visiblement sans effort par le reste de son groupe. «Next Of Kin» et «Ones Who Love You» sont des pièces pop-rock indémodables.

Venait ensuite la sublime «Archie, Marry Me», que le groupe devra sans doute jouer à chaque concert jusqu’à la fin de sa carrière à en juger par la réaction du public. Il semble que les gens aient vraiment adopté cette chanson, tout le monde décidant de chanter chaque parole du morceau. Après avoir raconté une anecdote sur la prestation de Pavement à Osheaga en 2010, Rankin a signalé à la sécurité qu’ils pouvaient libérer les ballons de plage pour ajouter à l’ambiance festive. Même si plusieurs éléments semblaient vouloir jouer contre eux (surtout le temps nuageux), Alvvays a réussi à bien tirer son épingle du jeu.