Le Zoofest présente «Liners Liners» avec James Mannella et Franky Laff – Bible urbaine

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Le Zoofest présente «Liners Liners» avec James Mannella et Franky Laff

Le Zoofest présente «Liners Liners» avec James Mannella et Franky Laff

Restreindre la durée des gags, maximiser le nombre de rires

Publié le 17 juillet 2015 par Jim Chartrand

Crédit photo : Louis Longpré

Laboratoire assumé dans le domaine du divertissement, le festival Zoofest existe pour permettre à des artistes de se lancer sur une corde raide dans des concepts qui les mettent à l'épreuve face au public. C'est dans cette perspective qu'on peut aborder l'amusant spectacle Liners Liners, qui présente James Mannella et Franky Laff dans une ambiance conviviale alors qu'ils défilent des one-liners pendant trente minutes chacun.

Pour ceux qui n’étaient pas au courant, il y a un volet anglophone au festival, et les deux humoristes québécois s’y risquent. Si James Mannella est habitué de participer régulièrement à des soirées dans la langue de Shakespeare, Franky Laff se lançait dans un nouveau défi découvrant par moment, avec le public, l’absurdité des versions anglaises de certains mots.

Installé dans l’accueillant décor intimiste de la salle-bar les Katacombes, le spectacle présenté assez tard en soirée permet d’évoquer ce petit quelque chose de la mythique salle du Comedy Cellar à New York. Dans le même ordre d’idée, on y voit deux humoristes essayer leur matériel de différentes natures pour faire rire le public.

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Pour ce qui est de James Mannella, finissant de l’École Nationale de l’Humour de la cohorte de 2010, il est en continuité directe avec son style habituel, nourri de réflexions vives et rapides qui ne manquent pas de toucher subtilement à l’absurde, aux différents niveaux de sens et à l’intelligence de second plan. Aidé d’un acolyte bipolaire et imaginaire en voix omnisciente, il sépare finalement son trente minuit en différentes catégories, où celle la plus significative présentera les clever jokes. De quoi donner des répits intéressants le temps qu’on salue et digère le brio de plusieurs de ses créations. Pour les habitués de son univers, beaucoup de matériel semblera familier avec la singularité de bénéficier d’un second souffle dans une autre langue.

Du côté de Franky Laff, on délaisse le charisme magnétique et rassembleur du précédent pour laisser place à un inconfort flagrant. Le second humoriste se nourrit des malaises et il le prouve à de nombreuses reprises. Que ce soit dans les pauses qu’il laisse entre chaque blagues ou dans sa façon de se mettre lui-même à l’épreuve en testant son matériel qu’il classe littéralement dans une boîte marquée «rire» et une autre marquée «pas rire» où y sont déposés ses écrits, disons que le comique n’a peur de rien, alors qu’il nous transportera un peu partout dans son imaginaire avant de clore la soirée avec quatre blagues physiques.

En somme, l’exercice est amusant et crée un défi des plus intéressants autant pour l’humoriste que pour les spectateurs. En limitant le matériel à quelque chose de direct et concis, le rire n’est pas nécessairement immédiat (la réflexion est par moment de mise, et le rire, à retardement) et la proximité des uns et des autres fait toute la différence dans l’appréciation des choses selon l’accueil du public. Néanmoins, pour ceux qui se lanceront dans le tout, ils auront certainement le plaisir de savourer la justesse de nombreuses créations et la finesse d’écriture, à leurs heures, de ces deux bons humoristes.

Liners Liners continue d’être présenté ce mercredi 15, vendredi 17 et samedi 18 juillet, toujours à 23h30 aux Katacombes.

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