«Koros», une expérience virtuelle de danse contemporaine présentée à l’Agora de la danse – Bible urbaine

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«Koros», une expérience virtuelle de danse contemporaine présentée à l’Agora de la danse

«Koros», une expérience virtuelle de danse contemporaine présentée à l’Agora de la danse

Un mariage unique entre la technologie et la danse contemporaine

Publié le 18 février 2023 par Olivia Gomez

Crédit photo : Do Phan Hoi

Jusqu’au 26 février, l’Agora de la danse présente l’événement «Koros», une expérience virtuelle d’environ 40 minutes de danse contemporaine où la technologie et l’humain se retrouvent au cœur de trois signatures chorégraphiques pour le moins singulières. À travers un casque de réalité virtuelle, le public est convié à découvrir trois œuvres emblématiques ayant été adaptées pour l’occasion: «The Complex Simplicity of Love» de Margie Gillis, «Allegro Barbaro» d’Hélène Blackburn et «6.58 Manifesto» d’Andrea Peña.

D’entrée de jeu, je ne vous cacherai pas que j’avais quelques appréhensions à l’idée de vivre une expérience de réalité virtuelle en danse contemporaine, car à mon humble avis, la danse se vit dans les espaces physiques et tangibles, et non à travers un casque.

Or, étant de nature curieuse, je me suis dit qu’il fallait absolument que je vive cette expérience, et je dois vous dire, après coup, que j’ai été amplement surprise.

Tout d’abord, j’ai eu droit à un bel accueil dès mon arrivée à l’Agora de la danse, où l’on m’a invitée à m’assoir sur une chaise qui pivotait à 360 degrés. Puis, j’ai eu droit à l’explication des consignes: je devais rester assise tout au long de l’expérience, mais je pouvais bien sûr profiter de la chaise mobile pour tourner dans mon axe; j’ai été invité à bouger mes mains et à choisir le parcours de mon choix en l’indiquant avec mon regard.

C’est ainsi qu’avec le casque sur la tête et les écouteurs dans mes oreilles, j’ai décidé d’entamer ma découverte avec l’œuvre de la chorégraphe Margie Gillis!

«The Complex Simplicity of Love» de Margie Gillis

Cette œuvre, qui a vu le jour il y a vingt ans et qui est née du désir de la chorégraphe de danser avec une personne absente, a vite su attirer mon attention et m’a fait vivre un moment tout en beauté et en poésie. À travers le casque, je pouvais voir Margie Gillis et les danseuses Geneviève Boulet et Susan Paulson, toutes vêtues de grandes robes légères, danser avec gaieté et délicatesse.

En ce qui a trait à la scène, un espace minimaliste s’offrait à mon regard, et la conception des éclairages, une création de Pierre Lavoie, ainsi que le va-et-vient des danseuses, s’accompagnait d’une animation 3D permettant à mes mains de s’intégrer en temps réel dans la chorégraphie.

L’œuvre «The Complex Simplicity of Love» de Margie Gillis

En fait, à travers des capteurs de mouvements, je pouvais me servir de mes mains afin de tracer des motifs de texture, par exemple de la fumée. J’ai trouvé cet aspect fort intéressant, car ça m’a permis, à moi aussi, de faire partie de l’œuvre, comme si je pouvais danser avec mes mains et ainsi participer à une œuvre de création collective aux côtés des artistes.

Ce fut un court numéro, mais la réalité virtuelle m’a permis de me sentir proche des artistes et de vivre un moment unique où j’ai pu apprécier la beauté du mouvement.

«Allegro Barbaro» d’Hélène Blackburn

J’ai par la suite choisi de poursuivre l’expérience avec la création de la chorégraphe de renommée internationale Hélène Blackburn et de sa compagnie de danse Cas Public.

Ici, une toute nouvelle façon de vivre et de voir la danse contemporaine m’a été présentée, puisque je me trouvais au centre de la scène (alors qu’en réalité j’étais toujours bel et bien assise sur ma chaise), et les artistes m’entouraient tout en dansant. J’ai trouvé ingénieux le procédé me permettant de pouvoir tourner sur mon axe, car je pouvais suivre dix danseurs qui bougeaient en groupe de façon circulaire, pour ainsi ne rien manquer de leur présentation.

J’ai eu droit à une œuvre énergique et singulière! J’ai été frappé par l’interprétation, le regard et la proximité des danseurs, car grâce au casque, deux mètres de distance nous séparaient, ce qui me permettait d’observer avec détail leur danse. Je pouvais même entendre leur respiration haletante se fusionner avec la bande sonore de Martin Tétreault, ce qui augmentait la sensation de proximité.

Le mariage entre la conception des éclairages d’Emmanuel Landry et les costumes de Michael Slack, robe et maillot noirs pour les filles et pantalon et chemise noire pour les garçons, ont aidé à créer et à peaufiner cet univers inspiré de la théorie des quatre tempéraments (théorie psychologique qui suggère qu’il existe quatre types fondamentaux de personnalités).

L’œuvre «Allegro Barbaro» d’Hélène Blackburn

J’en profite pour souligner le travail technique exceptionnel des danseurs ainsi que la chorégraphie et la mise en scène de l’œuvre, qui ont fusionné technologie et réalité avec beaucoup d’humanité.

«6.58 Manifesto» d’Andrea Peña

Mon expérience s’est clôturée avec un extrait de l’œuvre Manifesto d’Andrea Peña à travers laquelle l’artiste explore, les forces extérieures qui entourent l’être humain.

Grâce à un univers scénographique signé par Jonathan Saucier, je me suis retrouvé au centre d’un grand espace lumineux aux allures d’une salle d’opération où huit danseurs dansaient en solo et en duo avec en arrière-plan la voix de la chanteuse Soprano Erin Lindsay. La performance des artistes était superbe, j’ai d’ailleurs pu observer une parfaite symbiose entre leurs mouvements, leur technique et leur interprétation qui était puissante et qui reflétait toute la complexité de l’humain.

Or, même si je n’étais présente que virtuellement dans cette salle, j’ai ressenti encore une fois une grande proximité avec les danseurs, mais cette fois-ci, leur regard m’a rendue timide et parfois inconfortable. Pourquoi? Je crois que c’était un effet voulu de la part de la chorégraphe et, si c’est bien le cas, ç’a été pour le moins réussi.

Produit par l’Agora de la danse et réalisé par La Fouge, Koros s’avère une œuvre accessible, captivante, innovante, mais avant tout humaine, puisque la technologie crée un pont qui emmène le public à vivre un moment de proximité et de pure sensibilité avec les artistes.

Koros est présentée du 17 au 19 février avec des supplémentaires annoncées du 23 au 26 février à l’Édifice Wilder de l’Agora de la danse. C’est une expérience virtuelle à ne pas manquer!

L'événement de réalité virtuelle «Koros» en images

Par Do Phan Hoi @ L’Agora de la danse

  • «Koros», une expérience virtuelle de danse contemporaine présentée à l’Agora de la danse
    La chorégraphe Margie Gillis
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    La chorégraphe Hélène Blackburn
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