«Fréquences de Byzance», un concert dédié aux musiques anciennes à la Chapelle historique du Bon-Pasteur – Bible urbaine

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«Fréquences de Byzance», un concert dédié aux musiques anciennes à la Chapelle historique du Bon-Pasteur

«Fréquences de Byzance», un concert dédié aux musiques anciennes à la Chapelle historique du Bon-Pasteur

Des chants pluriséculaires pour nourrir le cœur et l’esprit

Publié le 8 novembre 2021 par Lucie Laumonier

Crédit photo : Photo à la une: www.facebook.com/smamontreal

Partir à la rencontre de musiques pluriséculaires, tel est le défi une nouvelle fois relevé par la chanteuse et oudiste Lamia Yared pour son dernier voyage musical, Fréquences de Byzance, présenté le 3 novembre dernier à la Chapelle historique du Bon-Pasteur par le Studio de musique ancienne de Montréal. Première itération de ce programme inédit, Fréquences de Byzance reviendra bientôt sur scène, a promis Lamia Yared, à la fin du concert, au plus grand bonheur des oreilles des amateurs de périples sonores et de traditions musicales!

 

La chanteuse à la voix envoûtante avait déjà proposé des concerts dédiés aux musiques anciennes, souvent savantes et orientales.

Fréquences de Byzance entraîne cette fois son public à la découverte de musiques syriaques et ottomanes du VIIe au XIXe siècles. L’émotion était vive à l’écoute de ces pièces anciennes, dont certaines ont été composées il y a plus de 1 400 ans! Quel honneur ça a été, pour moi, d’entendre résonner dans la solennelle chapelle du Bon-Pasteur ces chants qui nourrissent le cœur et l’esprit.

Comme une invitation au voyage dans le temps et dans l’espace, les treize pièces présentées ont été interprétées par un vibrant ensemble de musiciens et musiciennes, que Lamia Yared, jointe par courriel, a qualifié d’exceptionnels, et avec lesquels elle s’est dite choyée de travailler.

Mme Yared, à la direction musicale de ce projet, s’est entourée de Nizar Tabcharani au qanun, d’Abdul-Wahab Kayyali à l’oud, de Showan Tavakol au kemençe, de Sheila Hannigan au violoncelle et de Joseph Khoury aux percussions (bendir et riqq) pour lui donner vie.

Les musiciennes et les musiciens, forts de leurs bagages variés, ont livré un concert magistral. Les défis étaient pourtant nombreux, a expliqué Lamia Yared. Il s’agissait de trouver l’intonation et la justesse dans les sonorités respectives de ces genres musicaux exigeants: «L’esthétique et l’ornementation de cette période sont très particulières», explique Mme Yared. «Qui plus est», a-t-elle ajouté, «nous avions un mois pour apprendre à codifier toutes ces musiques et leurs modes respectifs!» 

L’ovation reçue à la clôture du concert montre que ces défis ont été relevés haut la main.

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Affiche officielle du spectacle

Les pièces, choisies avec soin par Lamia Yared elle-même, donnaient à apprécier la grande diversité des traditions musicales proche-orientales. Musiques sacrées d’abord, allant vers des chants syriaques des premiers chrétiens d’Orient aux sonorités contemplatives.

La deuxième partie du répertoire était consacrée à des chants phanariotes composés par des Grecs de la Constantinople ottomane, dont un passage a été interprété — presque incanté — en français afin d’en transmettre toute la charge émotionnelle. Le concert s’est achevé par des musiques profanes, notamment arméniennes, composées au tournant des XIXe et XXe siècles, aux rythmes plus enlevés.

L’interprétation virtuose de Lamia Yared et des quatre musiciens était empreinte d’un vif respect pour ces musiques anciennes dont ils ont déjoué la technicité avec un plaisir évident et communicatif.

Tous ont pu faire une démonstration de leur art lors de solos, des parenthèses qui ont permis de mieux apprécier l’étendue de leur talent. Le musicien kurde-iranien Showan Tavakol, au cours d’un solo remarqué, a fait danser son kemençe sous les regards admiratifs du public et de ses compagnons de scène.

Cette «première», comme l’a qualifiée la chanteuse à l’issue du concert, est pleine de promesses pour les représentations à venir.

De gauche à droite: Nizar Tabcharani (Qanun), Joseph Khoury (Riqq & Bendir), Showan Tavakol (Kemençe), Lamia Yared (chant et Oud), Sheila Hannigan (Violoncelle), ainsi que Abdul Wahab Kayyali (Oud). Photo: Gopesa Paquette

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Un complément historique, courtoisie de votre magazine préféré! Byzance, mais qu’est-ce que c’est? L’Empire byzantin est l’héritier médiéval de l’Empire romain d’Orient. Il s’étendait notamment sur la Turquie actuelle et sur certains territoires du Proche-Orient, comme le Liban ou la Syrie. Disparu en 1453, c’est l’Empire ottoman qui en gouverna les territoires, largement étendus, jusqu’au début du XXe siècle.

Byzance était aussi le nom donné à Istanbul, capitale actuelle de la Turquie, jusqu’au IVe siècle de notre ère, quand la ville prit le nom de Constantinople. Le toponyme Istanbul date quant à lui du début du XXe siècle.

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