Cœur de pirate et Félix Dyotte au Métropolis de Montréal

Une première pour l’auteure-compositrice-interprète de 26 ans: c’est nul autre que Nico Archambault et sa conjointe Wynn Holmes qui signait la mise en scène du spectacle Roses, au sein duquel ont été ajoutées quelques chorégraphies simplistes, il va sans dire, qui nous permettaient de voir une Béatrice Martin plus à l’aise dans ses mouvements, plus en contrôle aussi derrière son micro. Le dosage était juste à point (sauf la voix qui était forte par moments) et la foule a bien réagi, participant chaque fois qu’elle y était invitée par l’artiste.

Cassant la glace en beauté après la courte performance de Félix Dyotte, Cœur de pirate a salué timidement la foule, caressant du bout de ses doigts les touches de son piano pour marquer le point de départ du concert avec «Oceans Brawl», l’un des plus beaux titres de Roses, pendant que des projections sur écrans géants laissaient entrevoir un fonds marins en mouvements. L’effet était saisissant et englobant, puisqu’elles s’étendaient d’un bout à l’autre de la scène.

«Nous sommes Cœur de pirate! C’est tellement fou que vous soyez là! Merci à POP Montréal. C’est la première date de la tournée Roses. Alors la prochaine, c’est une nouvelle chanson», s’est exclamée Béatrice Martin pour l’une de ses rares interventions, y allant d’une «Undone» derrière le micro, aux côtés de ses musiciens sorelois Renaud Bastien (son arrangeur de longue date, notamment pour Trauma et Child of Light), Alexandre Gauthier et Amélie Mandeville.

Béatrice Martin n’a peut-être pas dansé comme si sa vie en dépendait, et comme certains médias le laissaient présager dernièrement, mais elle a offert quelques chorégraphies en solo, tapant dans ses mains pour marquer le rythme, par exemple. Rien n’était trop forcé et cela conférait une nouvelle dimension à son spectacle, en plus du mérite d’occuper son corps aux bons moments. Elle s’est laissée aller durant le sprint final d’«Our Love», dansant sur place comme si elle était torturée, pendant que ses musiciens battaient la mesure à ses côtés.

Coeur de pirate s’est retrouvée seule sur scène durant «Francis», rendant un hommage à son meilleur ami Francis, présent hier soir, spécifiant au passage qu’il était célibataire! Enchaînée avec «Dead Flowers», ce fut un beau prélude à sa reprise de «Slow Show» de The National, avant de tomber vers une finale plus pop. «Ensemble», «Adieu», «Crier tout bas», et «Oublie-moi» ont entre autres marqué le dénouement du spectacle, sans aucun rappel, mais avec l’assurance qu’elle avait livré la plupart de ses succès, et une bonne performance pour une fille qui était habituée au confort et à l’élégance de son piano.

Ne manquez pas son retour au Métropolis de Montréal le mercredi 23 mars 2016.

FÉLIX DYOTTE

C’est l’ex-Chinatown Félix Dyotte qui a eu comme défi de briser la glace devant un Métropolis paqueté. Courageux, l’auteur-compositeur-interprète s’est présenté aux côtés de sa claviéristes Carmel Scurti-Belley, jouant en duo les bons côtés de son album homonyme dont «Téléphone» ou «Les gens sont décevants». Malgré une bonne livraison, et l’heure qui était à la prestation intime, la plupart des spectateurs avaient mieux à faire que d’écouter attentivement l’artiste, mais ce n’est pas la première fois et ce ne sera sans doute pas la dernière! Découvrez son univers musical au www.felixdyotte.bandcamp.com.