Chinese Man et Poirier au Métropolis lors du Festival international de Jazz de Montréal 2016 – Bible urbaine

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Chinese Man et Poirier au Métropolis lors du Festival international de Jazz de Montréal 2016

Chinese Man et Poirier au Métropolis lors du Festival international de Jazz de Montréal 2016

David contre Goliath

Publié le 3 juillet 2016 par Elise Lagacé

Crédit photo : Mathieu Pothier

C’est un de nos papes de l’électro, Ghislain Poirier, qui préparait le public pour Chinese Man hier au Métropolis. Le monstre français de l’électro hip-hop était immensément attendu depuis son dernier passage chez nous en 2012, et à son arrivée sur scène, la salle était pleine à craquer. Dans un choix de programmation logique sur le plan du style, mais contestable à d’autres niveaux, le Festival international de Jazz de Montréal a décidé d’offrir un face à face où le talent musical de l’un n’avait d’égal que la popularité de l’autre.

En première partie de Chinese Man vendredi soir, Poirier (que l’on connaît également sous les noms de scène DJ Poirier, Ghislain Poirier et projet Boundary) a choisi de nous présenter son dernier album Migration.

Quoique le DJ demeure très apprécié au Québec, force est de constater qu’il s’adresse encore à une niche de convaincus et qu’il s’agit probablement de la raison pour laquelle il ne fut pas coiffé du titre d’artiste de la soirée. Il faut dire que Poirier est résolument plus occupé à faire de la musique et à tourner partout dans le monde qu’à doper son indice de célébrité, et nous lui en sommes reconnaissants.

Cela dit, le parterre du Métropolis était déjà très plein pour recevoir celui qui a su les allumer avec sa dernière proposition électro house aux accents caribéens.

Dansant et vivifiant, Migration se révèle riche et complexe au plan musical. On y retrouve des rythmes puisés dans des traditions musicales antipodiques comme le hip-hop, le house et le reggae, alliés à un sampling inattendu et des skits percutants. À l’avant de la scène, Fwonte et Face-T, accompagnés du duo dansant Kassédo, donnaient la consigne au public plus que collaboratif qui a fait monter la température ambiante.

On souligne la constance du DJ qui nous a offert, une fois de plus, un projet musical abouti qui tire parti de toutes les contrées musicales, réelles et imaginaires, qu’il visite depuis ses débuts. Voilà ce qui imprègne son œuvre musicale, l’une des plus intéressantes parmi celles issues de notre province depuis 20 ans. Que ceux qui ne sont pas convaincus par les rythmes intenses de Migration aillent se gaver de quelques extraits du très distingué Boundary.

Vint ensuite Goliath: Chinese Man, immense et accompagné de moyens techniques plus qu’honorables et utilisés à bon escient; projections, conception d’éclairages spectaculaire… En gros, une plastique impeccable. Dès leur entrée, le trio de DJs, éclaboussés des cris du public compact qui délirait devant eux, a rendu au centuple cet amour qu’on leur offrait. La table était déjà dressée, le Métropolis s’est vite transformé en discothèque et Chinese Man a tout donné. Mais qu’est-ce que ce tout?

Parce que Chinese Man est bien de son époque et s’adresse à la tranche très définie des 30-40 ans sensibles à la culture hexagonale. Celle qui s’enflamme sur les premières mesures remixées du «Pudding à l’arsenic» et sur les échantillons de swing et de jazz dansant des années folles. Chinese Man c’est de l’électro, c’est un peu du jazz, un peu du hip-hop, mais surtout, c’est très propre. Ce qui ne leur enlève rien, demandez au public de samedi qui a passé un long moment au bord d’une hystérie partagée. Oui, on l’avoue, Chinese Man c’est géant… mais encore?

Étant donné leur exubérance et leur conformisme et qui font d’eux une valeur sûre, il s’agit d’un spectacle qui aurait grandement bénéficié de la grande scène extérieure plutôt que du Métropolis. La salle a vite semblé trop petite pour contenir cette dynamite et la sono aplatissait trop souvent la musique pour la transformer par moment en bruit de fond.

Que je crache dans la soupe, qu’importe, personne n’en a mangé, le parterre était «au taquet» et bien occupé à danser. Avec un peu de recul, on a cependant l’impression que musicalement parlant, c’est David qui a fait mouche avec son simple lance-pierre.

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Par Mathieu Pothier

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