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Crédit photo : Mathieu Pothier
Comme toute bonne fan hyper excitée, je ne pouvais que penser (et parler) du gros show de la soirée, mais avant de se rendre là, j’avais toute une journée à vivre au parc Jean-Drapeau. Le soleil tapait fort lorsque je me suis installée pour écouter mon premier concert de la journée, celui de la New-Yorkaise LP sur la scène principale du festival.
Son set était parsemé de morceaux que tout le monde, ou presque, connaissait, même s’il ne savait pas qui était l’artiste sur scène, comme «Into the Wild», qu’elle a jouée au ukulélé. Avec ses lunettes fumées rondes et son t-shirt orange psychédélique, LP jouait devant des projections de John Lennon et Yoko Ono lors de leur fameux bed-in pour la paix, il y avait clairement une petit vibe peace & love dans l’air tout au long de la prestation.
Au karaoké avec Debbie Harry
Je l’attendais avec presque autant d’anticipation que les headliners, Debbie Harry a changé la musique telle qu’on la connaît maintenant en étant l’une des pionnières du new wave. On lui doit également les hits «Call Me», «One Way or Another» et «Heart of Glass». Hits qu’elle a brulés un peu trop rapidement à mon goût au début de son set. La foule courait pour arriver près de la scène de la Rivière lorsqu’elle a commencé avec «One Way or Another», et la foule s’est fait un plaisir de gueuler avec elle tout au long de sa performance.
Le seul hic? Tout ça manquait un peu de puissance. Il faut dire qu’Harry a maintenant 73 ans et qu’elle n’arrive plus tout à fait à atteindre les mêmes notes qu’avant. On s’en rendait tout particulièrement compte sur «Heart of Glass», qui devenait quasi méconnaissable en live. Reste que c’était tout de même un magnifique moment que de voir plusieurs générations de fans chanter en coeur «The tide is high but I’m holding on. I’m gonna be your number one».
Petite pause Netflix
Je ne suis pas retournée chez moi en plein milieu de la journée, ne vous méprenez pas, j’ai tout simplement fait un petit arrêt à la scène de la Vallée pour attraper une partie du set de Calpurnia. Si le nom vous semble familier, c’est probablement parce que le groupe est fronté par Finn Wolfhard, le kid de Stranger Things.
Les fans étaient nombreux pour venir voir le groupe de Vancouver, le devant de la scène débordait sur le gazon autour et dans l’allée sur les côtés et rendant la circulation difficile autour de la scène. De mon côté, je me suis allongée dans le gazon pour écouter leur indie-rock bien ficelé. Des pièces originales comme «Waves» m’ont particulièrement marquée, et j’ai bien hâte de voir comment ces jeunes vont évoluer. Ils ne sont que des ados et déjà ils jouent dans certains des plus grands festivals au monde, c’est un pas pire début!
Je n’ai pas pleuré, mais j’ai acheté un t-shirt
Après ma petite pause à Calpurnia, j’ai décidé de vivre l’expérience de fan à fond et de manquer Carpenter Brut pour aller me pogner un bon spot devant la scène pour Arctic Monkeys. Après un petit stop à la table de merch, faufilée à travers la foule qui se dirigeait vers le concert d’Anderson .Paak.
Armée de popcorn, de deux tall cans et de patience, j’ai amorcé l’attente de plus d’une heure qui m’attendait. Entre des groupes de festivaliers qui hurlaient, se renversaient de la bière dessus ou discutait du meilleur moment pour popper ce qu’ils avaient amené dans leurs petits baggies, je me suis assise par terre et j’ai commencé à discuter avec une fan finie du groupe. On ne s’est jamais présentée officiellement, mais quand je dis à la fille à mes côtés que c’est un peu un rêve d’adolescente de voir Arctic Monkeys, elle me répond «I think for me, it’s the dream of a lifetime, I can’t believe this is actually happening!».
Dès les premières notes de «Do I Wanna Know» en ouverture, c’était’hystérie devant la grille, mais personne ne poussait, tout le monde était étonnamment respectueux dans mon coin. À ma droite, ma nouvelle amie pleure à chaudes larmes avec un grand sourire au visage. On danse nos vies sur les hits de AM comme «Why’d You Only Call Me When You’re High» et «Knee Socks». La toune titre du petit dernier, Tranquility Base Hotel & Casino, offre un moment de répit à la foule et me permet de me faufiler vers la sortie.
Alex Turner n’est plus le jeune poète indie qui faisait battre mon coeur d’adolescente. Il a maintenant le coco rasé, sa voix a changé, mais son talent avec les mots réussit encore à venir me chercher. Hier, on était loin du Alex qui chantait «You’re rarer than a can of dandelion and burdock. And those other girls are just postmix lemonade» dans mes écouteurs pendant mes pauses au secondaire, mais «Do you celebrate your dark side. Then wish you’d never left the house? Have you ever spent a generation trying to figure that one out?» au piano, en vrai, c’était assez magique. Alex Turner a vieilli, moi aussi.
Je suis partie après 45 minutes pour aller reposer mes pauvres genoux à la maison. Une partie de moi aurait aimé rester jusqu’à la fin et revenir en métro avec la masse de fans motivés qui sont restés jusqu’à la toute fin, mais un coup bien installée dans mes draps, je ne regrettais rien.
Découvrez le retour de notre collaborateur Édouard Guay à la page 2!