Blondie, Arctic Monkeys et Anderson .Paak au jour 2 d’Osheaga 2018

La pluie et les orages menaçaient le bon déroulement des concerts prévus ce samedi à Osheaga. Toute la matinée, les festivaliers ont craint le pire. Heureusement, le mauvais temps s’est dissipé très rapidement et pratiquement tous ont pu profiter de leur artiste préféré.

Si la première journée avait été celle de l’humidité et de Karen O des Yeah Yeah Yeahs, la deuxième journée aura été marquée par le temps sec, les coups de soleil et Anderson. Paak. Il ne fallait surtout pas oublier sa crème solaire!

Bedouin Soundclash chasse le mauvais temps

C’est sous les premières notes de «Walls Fall Down» du groupe de ska ontarien Bedouin Soundclash que le soleil a commencé à se présenter. Bedouin a attiré une foule plutôt impressionnante pour un spectacle prévu à 14h. Particulièrement en voix, le chanteur Jay Malinowski a notamment fait sensation avec sa reprise de «Stand by Me» de Ben E. King.

De La Soul déplacé

Première déception de la journée: le trio hip-hop américain De La Soul a dû repousser son concert prévu sur la scène Verte à la suite de délais de transport. Leur prestation a été déplacée à 22h30, c’est-à-dire pendant Arctic Monkeys et Tyler, the Creator… Je doute fortement que De La Soul ait donc attiré le lot de spectateurs qu’il méritait. Dommage. Les spectateurs ont pu se rabattre sur le groupe LANY et de son chanteur bourreau des cœurs en attendant autre chose à se mettre sous la dent.

Milk & Bone: le nouvel album à l’honneur!

Le duo québécois de dream pop Milk & Bone proposait ses nouvelles chansons sur scène devant une foule nombreuse, quoiqu’un peu éparse et indifférente. Le son n’était pas très bon et toutes les textures sonores du groupe étaient par moments inaudibles. Leur performance a toutefois confirmé la bonne nouvelle: la pluie et les orages étaient définitivement derrière nous.

C’est toutefois pendant Alvvays que l’été est revenu. Leur performance était en parfaite symbiose avec le beau temps qui revenait: «Adult Diversion», «Dreams Tonite» et «Archie, Marry Me» en fermeture ont causé un véritable effet d’entraînement. C’était probablement l’un des meilleurs concerts de la journée.

Tais-toi, Blondie!

Un moment plutôt gênant: la légendaire Deborah Harry et ses vétérans comparses de Blondie se sont éternisés sur la scène de la Rivière en jouant 5 minutes de trop… À l’autre bout, des fans impatients attendaient la performance de l’excellent groupe Future Islands, déjà sur scène, qui semblait quelque peu exaspéré de ne pas pouvoir commencer en raison de Blondie.

Dans la plupart des festivals, on aurait coupé le sifflet du groupe, qui reprenait pour une deuxième fois (!), et de manière bien peu convaincante, son succès «Heart of Glass». «Shut up, Blondie, your set is done!», ont lancé quelques admirateurs de Future Islands. On se demande combien de temps de plus aurait été nécessaire pour que le festival coupe enfin le son…

Heureusement, Future Islands n’en a pas fait grand cas et a mis toute la gomme. Le chanteur, tout en voix et en émotion, a séduit le public avec ses envolées vocales, parfois semblables à des screams de métal. Difficile de ne pas avoir des frissons devant une performance aussi puissante, qui peut facilement rivaliser avec le meilleur groupe rock.

Un rare moment de répit

Aller à Osheaga, c’est parfois éreintant. Il faut marcher parfois plus d’un kilomètre chaque fois pour se rendre à sa scène préférée et il faut, bien entendu, s’hydrater suffisamment. Le groupe Lord Huron sur la scène Verte aura servi de moment de répit aux festivaliers désireux de recharger les batteries avant les gros noms de la journée plutôt que d’aller apprécier la performance de Khalid sur la scène principale. Le groupe a bien tiré son épingle du jeu. L’excellent morceau «The Night We Met» a résonné pendant que plusieurs festivaliers profitaient de l’ombre.

Le roi .Paak!

Après s’être sali au max pendant la prestation de Loud, le peuple osheagien a rappliqué pour ce qui s’annonçait comme LE concert à ne pas manquer: celui de la sensation Anderson .Paak, un musicien multi-instrumentiste jouant autant du R&B que du hip-hop et du funk.

Le bal s’est ouvert en quatrième vitesse avec «Come Down», qui a eu l’effet d’une bombe sur les fans. Anderson .Paak ne prend pas beaucoup de temps pour tout arracher, s’exécutant à la batterie et à la guitare en plus de remanier plusieurs pièces pour favoriser les moshpits. Pensons ici à «The Seasons / Carry Me» ou au refrain de «Ni***s in Paris» de Jay-Z et Kanye West interprétée au piano. De savoureux moments instrumentaux, gracieuseté du groupe d’Anderson .Paak, ont agrémenté le tout.

Très charismatique, l’artiste semblait heureux d’être présent et a offert une prestation d’une énergie qu’on voit peu. Il a très habilement su mettre la table pour Arctic Monkeys, le plat principal de la soirée.

Ce fut une deuxième journée remplie de surprises à Osheagaville, qui aura su profiter d’une programmation variée et de prestations plutôt convaincantes dans l’ensemble. J’ai l’impression que la troisième et dernière journée sera plus intéressante!

Highlights en rafale:

• Le gars qui s’était fait épiler le poil de chest en forme de cœur.
• La compétition de danse entre les spectateurs durant Anderson .Paak.
• Les musiciens de métro qui prolongent la fête après la soirée en faisant chanter en chœur des milliers de festivaliers dans les couloirs du métro.