Ariane Moffatt à l’Église Sainte-Rose de Laval: soirée festive en lieu saint – Bible urbaine

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Ariane Moffatt à l’Église Sainte-Rose de Laval: soirée festive en lieu saint

Ariane Moffatt à l’Église Sainte-Rose de Laval: soirée festive en lieu saint

Publié le 28 octobre 2012 par Éric Dumais

Ariane Moffatt est montée sur l’autel de l’Église Sainte-Rose de Laval en interprétant, seule au piano, une reprise de la célèbre chanson «Like a Prayer» de Madonna. Un moment intime et riche en émotions qui n’était qu’un préambule au concert éblouissant à venir.

Ses quatre musiciens sont venus la rejoindre et ils ont chanté à l’unisson les paroles de la Madone. Après une salve d’applaudissements bien mérités, Ariane Moffatt a enchaîné avec «Walls of the World», le premier morceau de son nouvel album intitulé MA.

Il était magnifique de voir la jeune chanteuse de 33 ans et son groupe, tout de blanc vêtus, debout sur l’autel d’une église datant de 1856. Ainsi habillés, ils incarnaient la pureté et rendaient ainsi le haut respect de ce lieu saint. C’est ensuite l’excellente «In Your Body» qui a résonné, durant laquelle huit immenses projecteurs, ronds comme des citrouilles, ont clignoté à intervalles réguliers, rendant ainsi l’ambiance féerique et visuellement intéressante.

«C’est un plaisir de se recueillir tous ensemble. Peu importe sa spiritualité ou ses croyances, c’est toujours une belle expérience de se retrouver dans une église. C’est aussi tout un défi de rocker la church!», s’est exclamée une Ariane Moffatt très en forme et un brin ricaneuse. Puis, regardant autour d’elle, elle a trouvé incongrue l’idée de se retrouver ainsi sur un autel, aimée de son public. Une belle occasion d’entamer les premières notes de «Hôtel amour», l’un des plus beaux titres de son plus récent album.

La soirée s’est poursuivie au rythme des meilleurs succès de MA, notamment «Mon corps» et «L’homme dans l’automobile», qui ont été à eux deux des moments riches en émotions. C’est la chanson «Réverbère» qui a finalement donné l’envie aux spectateurs de se lever et d’applaudir, et l’atmosphère, soudain plus conviviale, a rapidement pris la tournure d’une messe gospel.

Ariane Moffatt et son band ont ensuite interpréter une reprise de «Running Up That Hill» de Kate Bush, avant d’enchaîner avec «Imparfait» de Daniel Bélanger, qui lui a valu une touchante ovation, puis «Alleluia» de Leonard Cohen, pendant laquelle chaque spectateur tenait un lampion allumé dans les airs. Un moment touchant qui se révélait un charmant hommage au grand poète de notre époque.

Celle qui était justement nominée pour le meilleur album anglophone de l’année à L’Autre gala de l’ADISQ ne s’est pas empêchée de jouer une chanson de Cohen, et ce, même si elle a perdu la manche face à un si grand adversaire. Ont suivi les pièces «Artifacts», «L’équilibre» et «Sourire sincère», qui ont marqué la fin de ce beau parcours musical.

L’engouement du public a obligé Ariane Moffatt à revenir en courant sur l’autel. À notre grande surprise, elle a interprété à nouveau «Like a Prayer» de Madonna, mais cette fois-ci en version rock électro allongée; les spectateurs, ravis, tapaient dans leurs mains en chantant haut et fort les refrains. Puis, l’inoubliable «Je veux tout» a suivi, mais c’est avec «Montréal» qu’elle a clôturé sa prestation, laissant le public lavallois en extase.

Aucun défaut apparent n’a entaché le concert d’Ariane Moffatt puisque le groupe avait la chance de bénéficier d’une acoustique de rare qualité. Espérons que nos lieux saints serviront davantage à servir notre belle culture québécoise dans l’avenir plutôt que de céder l’espace à des projets de condominiums d’une laideur indéfinissable. Amen!

Blood and Glass

C’est le trio Blood and Glass qui a ouvert le bal avec une prestation intime et très chargée visuellement. La voix de Lisa Iwanycki nous a transporté dans un univers organique et texturé où les mélodies, très ressemblantes à celles d’Austra ou Warpaint, nous révélaient un groupe méconnu au rare potentiel. Une charmante découverte, en somme, où la basse lourde de Morgan Moore et le clavier langoureux de Lisa se mariaient parfaitement au chant puissant de la jeune femme. Vous pouvez vous procurer dès aujourd’hui le maxi The White of My Eyes à l’adresse suivante: http://bloodandglass.bandcamp.com.

Appréciation: ****1/2

Crédit photo: Laurence Lebel

Écrit par: Éric Dumais

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