«Les murs blancs du Nord» de Catherine Durand: la douceur incarnée – Bible urbaine

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«Les murs blancs du Nord» de Catherine Durand: la douceur incarnée

«Les murs blancs du Nord» de Catherine Durand: la douceur incarnée

Publié le 30 novembre 2012 par Émilie Langlois-Pratte

Il y a quatorze ans, une petite étoile faisait sa place à sa façon parmi le répertoire de la chanson québécoise et traçait le sentier pour des Cœur de Pirate, Ingrid St-Pierre, Catherine Major et Salomé Leclerc. Contrairement à d’autres, qui se concentrent sur la prestance de la voix et l’interprétation presque théâtrale de leurs paroles, Catherine Durand a toujours misé sur ses textes saupoudrés de poésie et de subtilités, sur la simplicité et la douceur de sa voix ainsi que sur la qualité de la musique qui borde ses compositions. Cet automne, elle était mûre pour présenter à la lumière du jour son tout récent album, Les murs blancs du Nord, inspiré d’un voyage en Islande.

C’est drôle, parce que l’auteure-compositrice-interprète décrit sa dernière galette comme étant un album d’hiver. Mais, bien que le titre de son offrande rappelle la saison hivernale, ses compositions sont chaleureuses à en faire fondre les cœurs parce qu’il est bien difficile de rester de glace face à des textes aussi profonds et authentiques. Ce sont des paroles qui consolent, des berceuses pour des jours meilleurs, et l’amour semble en être la pierre angulaire. L’interprétation qu’elle en fait rend justice à ses écrits. La délicatesse de sa voix se fond aux mélodies, comme si elle faisait elle-même partie des instruments.

On dirait que cette fois-ci, Catherine Durand met un peu le folk de côté sans toutefois le délaisser pour faire place à une ambiance un peu plus pop. Mention particulière aux membres du band qui ont enregistré l’album avec elle: les partitions sont tout simplement impeccables, les textures, soyeuses et riches, les rythmes, enivrants, et les arrangements, recherchés. Tout est travaillé minutieusement pour créer une harmonie à la fois complexe et vaporeuse. Il faut s’y prendre à plusieurs reprises pour être capable de discerner toutes les subtilités musicales. Il faut dire que Catherine a drôlement su s’entourer des meilleurs musiciens: Jocelyn Tellier à la guitare et à la co-réalisation (collaborateur de Dumas), Robbie Kuster (Patrick Watson) à la batterie et François Lafontaine (Karkwa) aux claviers. Pour une première fois, Catherine s’associe à l’équipe de Spectra Musique afin de produire l’album.

Parmi les titres forts, «L’aube t’attendra» projette un message d’espoir, le tout dans une sonorité joviale et légère; lorsque tout va moins bien, il ne faut pas baisser les bras, la lumière jaillit tôt ou tard à l’autre bout du tunnel. Dans un même leitmotiv, la pièce «Mon cœur te portera» offre un soutien et un amour inconditionnel à un être qui lui est cher, dans une rythmique un peu plus dynamique et chaleureuse. Le solo de guitare au milieu du morceau est tout simplement délicieux. Une énergie nouvelle, une force différente vient s’installer à travers la piste «Point de départ» et les euphonies du clavier prennent toute leur importance, donnent une envolée musicale enveloppante. Finalement, «Je n’y suis pour rien» fait beaucoup penser à la jolie Salomé Leclerc, et rien n’est laissé au hasard, puisque justement la jeune artiste a participé à l’écriture du simple.

Bref, Les murs blancs du Nord est définitivement un album à ajouter à sa bibliothèque musicale. La simplicité lui va comme un gant, formule qu’elle utilise d’ailleurs depuis ses débuts.  Catherine Durand usera les planches de plusieurs scènes avec ses nouvelles compositions lors de sa prochaine tournée débutant le 7 février prochain. Pour plus d’information, visitez son site officiel au http://www.catherinedurand.com.

 Appréciation: ****

Crédit photo: Spectra Musique

Écrit par: Émilie Langlois-Pratte

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