Le mini-album «Éclipses» de Fontarabie

À mi-chemin entre les ébauches rejetées et les nouveaux élans poussés vers l’avant, ce généreux EP, intitulé Éclipses, vient ironiquement apporter un peu de lumière dans la noirceur apparente qu’on retenait surtout lors du premier opus.

Plus chantant et moins musical, avec des élans davantage pop que son prédécesseur, mais pas pour autant radiophoniques, Mineau continue d’approfondir ce nouveau projet qui se distingue, certes, du groupe Malajube de par son concentré atmosphérique. Ainsi, dès la première pièce «Vent blanc», le groupe nous fait planer avec une image mentale d’un carrousel musical nous invitant à tournoyer avec lui. C’est encore plus évident lorsque le morceau «Secret professionnel» nous fait judicieusement valser avec lui.

La grâce éthérée du premier album est d’ailleurs toujours aussi présente et, si on a délaissé un peu les inspirations cinématographiques et les thématiques plus conceptuelles, la finesse musicale est encore bien au rendez-vous. Des fantômes qu’on imaginait hier, il s’est développé, depuis, un rêve que ces vingt minutes de musique nous font vivre éveillé…

L’aérienne «La fin de quelque chose» en offre probablement la plus belle démonstration. Alors que Mineau chantonne de sa douce voix «Ramène-moi au commencement», l’auditeur se dit sans hésitation qu’il retournera sans mal ni honte au début du disque pour réentendre ces jolies propositions à nouveau.

Après tout, la pièce-titre «Éclipses», un délire instrumental mais contrôlé, nous emporte vers divers horizons, tout en nous ramenant délicatement sur la terre ferme. En plus de clore judicieusement le disque. Fontarabie possède autant la capacité de nous emporter dans son univers distinct, voire de nous hypnotiser, grâce à ses charmes singuliers lorsque vient le temps de nous remettre sur pied. Adorable!