«In Flames» de Kandle – Bible urbaine

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«In Flames» de Kandle

«In Flames» de Kandle

Une folk-rock noire pour bien canaliser la tristesse

Publié le 3 mars 2014 par Éric Dumais

Crédit photo : Dare to Care

C’est le visage légèrement incliné du côté de la noirceur que la Montréalaise Kandle s’expose, avec un regard vide un brin mélancolique, sur son premier album complet intitulé In Flames. Réalisé par son père Neil Osborne et son guitariste Sam Goldberg Jr. à Vancouver, la jeune Montréalaise offre une suite plus mature et aboutie à  son EP, sorti sur Bandcamp en 2011.

Il n’y a pas à dire, depuis que l’étiquette montréalaise Dare to Care a révélé que la jeune Osborne allait faire paraître son album le 3 mars 2014, plusieurs mélomanes se sont empressés de noter la date à leur agenda. C’est que Kandle est vite tombé dans l’œil des mélomanes, avec cette folk-rock noire et ce timbre de voix aux vibrations bien ressenties qu’on avait déjà expérimentées sur les excellentes «Know My Name» et «Playing With Fire», notamment.

Et la timide Kandle Osborne, qui vient de souffler sur ses 23 bougies, a pris de court ses fans en octobre dernier avec la sortie d’un premier clip hyper dark où l’auteure-compositrice préparait sa propre mise en terre. Hanté par la présence d’un démon qui l’a forcée à préférer la soumission par la mort à la fuite incessante, Kandle construit son cercueil, préférant de loin le repos éternel à une vie de souffrances: «He’ll take you like he took me in the night / Too scared too fight / Take you like he took me in the night.»

À travers ce lot de nouveaux morceaux sombres et envoûtants à la fois, où l’on ressent bien son amour pour Nick Cave, Tom Waits et Ty Segall, on sent que le guitariste chéri Sam Goldberg Jr. a bien peaufiné ses accords blues pour donner du corps à des pièces qui nous bercent voluptueusement. La pièce d’ouverture «So Bad», puis les morceaux «Oh Great», «Winter» et «Not Up to Me», avec cet élan vocal tout en puissance durant le refrain!, témoignent bien de ce désir de faire grincer les guitares électriques, qui marquent toujours le rythme.

Kandle renoue également avec son chant langoureux, limite vaporeux, qu’on avait eu le temps de bien apprivoiser sur son précédent EP. En effet, les ballades «Gimme a Pill», «Baby» et «Sweet Dreams» mettent en valeur cette voix vibrante, très écho, effet qui apportent profondeur et puissance à une voix qui sort littéralement des tripes. Impossible de passer outre la pièce «Protector», chantée en duo avec Sam Roberts, et «Control Me», le plus récent single, où l’ennui et la solitude trouvent leur réconfort.

Oscillant entre des textes plus noirs et plus personnels, Kandle nous dévoile à chaque tournant une facette plus sombre de sa personne qui, heureusement, n’altère en rien son visage angélique. Un album qui se savoure bien d’un bout à l’autre, sans anicroche, sans aucune difficulté.

 

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