«Dans la peau de...» Alexandre Martel, alias Anatole – Bible urbaine

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«Dans la peau de…» Alexandre Martel, alias Anatole

«Dans la peau de…» Alexandre Martel, alias Anatole

De l’humanité et de la fourrure

Publié le 16 novembre 2018 par Michelle Paquet

Crédit photo : Leo Hamel

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d'en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur de se glisser dans sa peau, l'espace d'un instant. Cette semaine, nous avons interviewé Alexandre Martel, l'homme derrière le personnage d'Anatole, qui vient tout juste de faire paraitre son plus récent album, Testament.

1. On t’a d’abord connu en tant qu’Alexandre de Mauves, mais il y a quelques années, tu es devenu Anatole, le squelette, le dandy, le personnage. Comment est-ce qu’Anatole est né?

«J’me suis réveillé un matin et on avait défoncé mon char. Ma guitare acoustique était dans ledit char la veille, là elle n’y était plus. À la place, un paquet d’ossements, un ordre divin. J’ai mangé les lambeaux de viandes qu’il y avait sur les os, je suis rentré, j’ai dormi soixante jours. Je ne me suis jamais réveillé. Anatole s’est levé et a craché par terre.»

2. On te lisait en entrevue expliquer que Testament était en quelque sorte la mort du personnage d’Anatole. Raconte-nous comment tu en es venu à vouloir tuer ta propre création.

«J’étais écœuré d’avoir à porter ce que j’avais créé, d’avoir à remplir des attentes que je m’étais imposées et que j’avais transmises à ceux qui venaient voir le spectacle. Il fallait que ce soit toujours plus gros, la surenchère était devenue le mot d’ordre. Il me fallait briser la cage que j’avais construite en voulant me libérer d’une autre cage.»

3. Testament aborde aussi la relation de l’artiste avec la scène, cet endroit où il est sacrifié devant son public. Ton ami et collaborateur Hubert Lenoir semble avoir un discours similaire ces temps-ci. Sans vouloir parler pour lui, qu’est-ce que qui vous a mené vers cette réflexion commune à ton avis?

«Pour citer Mouffe: plus on en donne, plus le monde en veut. Le spectacle en tant qu’art sera toujours une esthétisation des sacrifices et des mises à mort, une manière pour l’être humain d’assouvir sa soif de violence et d’être fidèle à son impression qu’il doit tuer ce qu’il a de plus précieux pour que le monde continue de tourner.»

4. Avec le spectacle Testament, mais aussi avant avec L.A. Tu es des nôtres, tu brises le mur entre les spectateurs et l’artiste. En te promenant dans la foule, en bousculant le public, en grimpant un peu partout, et j’en passe. D’où te vient l’envie d’avoir cette relation avec le public?

«J’ai toujours voulu explorer la scène en tant que médium. Souvent, on ne la voit que comme un plateau servant à présenter une œuvre déjà écrite alors que la scène est une écriture en soi.»

5. Maintenant que la première incarnation d’Anatole est morte, qu’est-ce qui attend son public pour la suite?

«De l’humanité et de la fourrure.»

Pour consulter nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…

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