LittératureDans la tête de
Crédit photo : Éditions Albin Michel
Avant le Département V: les autres vies de Jussi Adler Olsen
Avant d’exercer sa plume à la littérature de genre, Jussi Adler Olsen, né en 1950 à Copenhague, au Danemark, a d’abord été leader d’un groupe de musique rock, en plus de prêter son talent de compositeur à des trames sonores de films. Dans une autre vie, il a aussi été libraire et éditeur, et ce, avant même que l’appel de l’écriture se fasse entendre dans sa tête.
Or, c’est en 1985 qu’il publie pour la première fois, mais il faudra attendre près d’une dizaine d’années avant que le Danois mette sur papier l’histoire qui allait faire naître une série mondialement reconnue à travers le globe, celle des enquêtes du Département V, laquelle met en vedette le trio étoile constitué de son protagoniste doux-amer Carl Mørck et de ses acolytes, Assad et Rose, un tandem pas piqué des vers.
Dans leur traduction française, les romans de la série nous sont parvenus, en France et ici au Québec, dès l’année 2011, avec Miséricorde, paru chez Albin Michel. Les éditions ont, par la suite, repris le flambeau, en publiant tous les autres titres. Ainsi, avec Profanation (2012), Délivrance (2013), Dossier 64 (2014), L’effet papillon (2015) et Promesse (2016), Jussi Adler Olsen établit avec doigté une cadence d’un roman par année, s’assurant toujours la fidélité absolue de ses fans.
Et avec Selfies (2017), son petit dernier, la rockstar du thriller ne fait pas exception avec la règle et nous livre, fidèle à lui-même, le septième roman de la série où rien ne va plus au sein du Département V.
«Mais alors, où sont les femmes hurlant mon nom?!» (Citation tirée d’une entrevue accordée au magazine Le Temps le 4 février 2016)
Tel un marionnettiste jouant habilement avec les cordes de la création, l’écrivain creuse, de roman en roman, la psychologie de ses personnages, nous dévoilant toujours plus de détails sur leur passé, leur vie actuelle et les éléments de leur existence respective ayant forgé les personnalités que l’on suit depuis toutes ces années, toujours sans créer trop d’attentes, avec cette justesse qui nous permet de savourer, chaque année, cet univers où il réussit à forger une enquête policière auréolée d’un contexte socio-politique contemporain, sans oublier cet aspect humoristique qui fait fort belle figure dans son univers.
Et parlons-en en quelques lignes de cet humour danois! Olsen, en entrevue avec le magazine suisse Le Temps, l’avoue lui-même et en toute transparence: les Danois sont capables de rire d’eux-mêmes, et ce, même lorsqu’ils prennent des décisions regrettables. Et, dans sa fiction, s’il y a bien un élément qui ajoute à l’intérêt de lecture, c’est bien cet humour pince-sans-rire qui nous fait toujours sourire au détour d’un chapitre.
Même avec sa tête d’homme frigide à qui on ne la fait pas, Carl Mørck est capable de réponses incisives, surtout à l’égard d’Assad, ce collègue un brin «souffre-douleur» et réfugié politique, qui écope bien souvent du caractère affable de l’inspecteur. En contrepartie, ce dernier ne se lasse jamais d’étourdir son acolyte avec ses références aux chameaux qui en exaspère plus d’un. Voilà une bien belle façon d’agrémenter par le rire une trame narrative souvent sombre et par moments violente.
«Le sexe mis à part, la mère et le fils se ressemblent comme deux outres d’eau […]. Deux gouttes d’eau, Assad. On dit deux gouttes.» (Citation entre Carl et Assad dans «L’effet papillon»)
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Par Éditions Albin Michel