Littérature
Crédit photo : Les Éditions de la Bagnole
Dans Même pas vrai!, Marco raconte des épisodes de sa vie de son point de vue d’enfant, bien sûr. Et il faut dire que la vérité sort de la bouche des enfants! Qui oserait dire d’un nouveau-né qu’il a le «visage frisé comme un chou»?
L’album présente un portrait complet, pensera le lecteur, de la pensée d’un enfant. L’auteur nous montre bien comment les enfants font preuve d’un grand sens de l’observation et comment ils l’utilisent par la suite pour s’exprimer avec une grande honnêteté. Au fil des récits, le lecteur entre dans l’imaginaire d’un enfant, en voyant entre autres comment il interagit avec les objets.
Même pas vrai! nous rappelle également la crédulité amusante des enfants, notamment dans les histoires qu’ils se racontent entre eux. Qui aura l’histoire la plus intéressante ou plutôt, qui a envie de se rendre intéressant? Puis, l’envie de vouloir vivre une aventure semblable, d’être aussi intéressant (qui ne rêve pas de se faire enlever par un extraterrestre?).
Larry Tremblay s’est fait connaître avec L’orangeraie, publié aux Éditions Alto en 2013, qui a été ensuite traduit dans plusieurs langues. Si comme moi vous ne l’avez pas lu, vous ne serez pas perdu, mais vous comprendrez.
Vous comprendrez comment Larry Tremblay saisit la réalité et comment il nous la transmet d’une juste façon par les mots, faisant lui-même preuve d’un grand sens de l’observation.
Vous comprendrez comment il joue avec le rythme pour créer le portrait de Marco. Des phrases courtes, une réflexion sans détour. Dès les premières phrases, la voix de Marco s’installe dans notre tête. Un peu comme le faisait Charlie Brown dans Peanuts. Et pourtant, cette voix serait-elle aussi puissante s’il n’y avait pas le trait de Guillaume Perreault?
Les illustrations de Guillaume Perreault contribuent largement au récit. La combinaison entre le noir et le blanc et le crayon de bois ajoute une touche intemporelle au récit, nous rappelant les années à utiliser le bon vieux crayon à la mine HB. Avec leur allure de vieux reportage, les illustrations appuient le texte de Larry Tremblay. En y ajoutant un découpage dynamique, Guillaume Perreault a su suivre le rythme sec (phrases courtes) du texte, et ce, sans le surcharger d’illustrations.
Le style simple de Guillaume Perreault se marie bien à l’univers des enfants. Après tout, la pensée d’un enfant n’est-elle simple? Ne cherche-t-il pas une réponse simple à ses questions? Une réponse simple qui nous est bien souvent difficile de lui donner. On ne peut que décrocher un sourire en voyant la vision illustrée des enfants. Le lecteur rencontrera notamment l’ange qui passe comme quand on dit: «un ange qui passe».
Même si cet album rassemble un auteur et un illustrateur de talent, il n’y a pas de frissons au moment de terminer le livre. Le lecteur s’est laissé bercer, mais n’a pas été secoué. Une lecture confortable assurément, mais en manque de magie. Quelle trace laissera cet album à son lecteur? C’est à lui d’en décider, mais pensera-t-il réellement à recommander ce livre en premier?
«Même pas vrai!» de Larry Tremblay et Guillaume Perreault, Éditions de la bagnole, 192 pages, 29,95 $.
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de la rédaction