La bande dessinée «Le Noël de Marguerite» d'India Desjardins et Pascal Blanchet – Bible urbaine

LittératureBandes dessinées et romans graphiques

La bande dessinée «Le Noël de Marguerite» d’India Desjardins et Pascal Blanchet

La bande dessinée «Le Noël de Marguerite» d’India Desjardins et Pascal Blanchet

Un beau cadeau à offrir et à s'offrir

Publié le 2 décembre 2013 par Ariane Thibault-Vanasse

Crédit photo : La Pastèque

Si la maison d'édition La Pastèque ne déçoit pas souvent, le dessinateur Pascal Blanchet, lui, ne déçoit jamais. En duo avec l'auteure India Desjardins, il nous présente Le Noël de Marguerite, album d'une beauté graphique singulière. 

Marguerite est une vieille dame qui a tellement peur des multiples dangers qui rôdent à l’extérieur, qu’elle préfère rester chez elle en permanence et en toute sécurité, dans le cocon que lui confère sa maison. Loin d’être malheureuse, la dame s’isole néanmoins de sa famille. Le soir de Noël, alors qu’elle s’apprête à passer le réveillon devant ses émissions de télévision, elle fera la rencontre de visiteurs qui changeront sa manière d’entrevoir la vieillesse.

Pascal Blanchet est un dessinateur dont les illustrations parlent d’elles-mêmes. Un bédéiste de peu de mots, ou presque. On se souvient de La Fugue, petit bijou d’une grande sensibilité et dont une narration aurait été superflue. Ou encore Rapide Blanc, histoire d’un village désormais fantôme et où le texte s’imbrique à même l’image, vestige des mondes de la publicité et du design industriel qu’affectionnent Blanchet.

Le Noël de Marguerite diffère par le texte qui soutient cette fois-ci l’image. De concert, la plume d’India Desjardins et le feutre de Pascal Blanchet se complètent et le talent des deux artistes s’imbrique pour offrir un conte de Noël lumineux et qui détonne de la sempiternelle épopée de M. Scrooge.

Les dessins de Blanchet se sont adoucis. Les traits sont moins froids, moins minimalistes. Le résultat procure une atmosphère enveloppante qui illustre bien la prison de confort que s’est construite Marguerite. Toujours aussi cinématographique, il multiplie les angles et les points de vue rendant par le fait même un livre des plus dynamiques.

Il n’y a rien à redire sur le texte d’India Desjardins, hormis qu’elle a épuré son style pour laisser une grande place aux illustrations. Un peu trop peut-être, car tout est si bien scénarisé que les images pourraient très bien se tenir sans narration. Cela dit, la chimie opère entre Blanchet et Desjardins et l’on sent que les artistes se sont adaptés au style de l’autre. Un beau travail en symbiose. Il est aussi intéressant d’observer la réunion rafraichissante entre l’auteure talentueuse de la saga à succès Aurélie Laflamme et du tout aussi talentueux bédéiste, mais sans doute moins connu les lecteurs québécois. Puisse cette collaboration mettre Pascal Blanchet dans la mire du grand public afin que tous puisse jouir de ses dessins inimitables.

Si la fin moralisatrice et un peu précipitée laisse le lecteur sur sa faim (cinq pages supplémentaires auraient été les bienvenues), le Noël de Marguerite est un superbe album qui fera connaître aux jeunes et moins jeunes une partie de l’univers de La Pastèque qui fête d’ailleurs ses 15 ans cette année. Il ne serait pas surprenant que cette bande dessinée se fraye un chemin jusqu’à quelques pieds de sapin le soir du 24 décembre et qu’elle fera beaucoup d’heureux le matin venu.

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début