Finir l’été en beauté… et en 21 lectures!

Finir l’été en intrigues

Sous couverture
Claude Brisebois, Éditions Druide

La grande maîtrise (tant du fond que de la forme) de Claude Brisebois fait de Sous couverture un délicieux polar qu’il fait bon avoir le temps de savourer. Cette enquête littéraire, qui se déploie sur pas moins de 500 pages, plaira autant aux amateurs de littérature pour son contexte qu’aux fervents des polars à saveur classique avec cette élégance un peu surannée qui nous rappelle certains vieux maîtres du polar américain tels que Block et Westlake.

Le lagon noir
Arnaldur Indridason, Points

Pour ceux qui préfèrent découvrir les cadavres plutôt que les vieux manuscrits, il y a Le lagon noir d’Arnaldur Indridason. Le voilà votre polar bien noir qui vous tiendra sur le bout de votre chaise longue et qui vous fera oublier de mettre de la crème solaire! Paru l’an dernier, il s’offre en format poche depuis juin et, vraiment, il n’y a aucune raison de s’en priver. Personnages vivants et sympathiques, intrigues haletantes qui s’entrecroisent savamment, on tourne la première page et on ne s’arrête plus.

Les Rivières suivi de Les Montagnes
François Blais, L’Instant Même

Petits bijoux que ces deux intrigues noires de François Blais! On dévore l’une comme l’autre alors que Blais grince en s’amusant (et en nous amusant) avec les mots, les personnages et les situations. Il a toujours ce don unique d’invoquer des personnages en quelques mots et on le retrouve toujours aussi inspiré. On n’a pas fini la dernière page qu’on a déjà hâte au prochain.

Amqui
Éric Forbes, Héliotrope Noir

Deuxième récit de notre liste se déroulant partiellement dans la vallée de la Matapédia, Amqui est le premier polar d’un auteur qui, tout comme son alter ego littéraire, est libraire et collectionneur de romans policiers. Cet anti-héros attachant sort de prison avant le terme de sa peine pour exercer une vengeance rigoureuse et méthodique, alors qu’un inspecteur démotivé au bord de la retraite se lance à ses trousses. Avec des personnages mémorables qui ne s’embarrassent pas de glamour et des scènes d’action haletantes, Forbes nous offre une première œuvre fort solide, qui évite habilement les clichés habituels et qui dresse un portrait original du milieu criminel québécois. Il rend un hommage bien personnel à ses maîtres à penser, Chandler et Himes, sans toutefois les plagier, et le résultat est magistral. –Pierre-Alexandre Buisson

En ces bois profonds
François Lévesque, Tête première

Raconté à la première personne par une adolescente aux pieds palmés qui se trouve repoussante, et dont la mère monoparentale n’est pas un modèle éducatif, ce thriller atmosphérique narre le soudain retour du duo familial à Rivière-aux-Hiboux, un petit village éloigné où a eu lieu, il y a presque dix-sept ans, une terrible tragédie. Le récit évoque, volontairement ou non, l’ambiance des romans d’épouvante français des années 60, notamment ceux de la collection «Angoisse» de Fleuve Noir. C’est à la fois contemplatif et introspectif, et les très courts paragraphes donnent un ton d’urgence au récit. Le lecteur se retrouvera en fin de compte aussi incertain que les personnages de la matérialité des évènements, et surtout très surpris d’avoir dévoré le tout en quelques heures. François Lévesque est critique de cinéma au Devoir, et auteur de plusieurs romans de genre. –Pierre-Alexandre Buisson

Envie de finir l’été en vers, en fresques, en amour et en littérature québécoise? Tournez la page!