«Dans la peau de…» Théo Leblanc, co-auteur du roman «Premier essai» – Bible urbaine

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«Dans la peau de…» Théo Leblanc, co-auteur du roman «Premier essai»

«Dans la peau de…» Théo Leblanc, co-auteur du roman «Premier essai»

Père et fils nous racontent leur expérience d'écriture... à deux fois deux mains!

Publié le 3 juin 2022 par Éric Dumais

Crédit photo : Julie Artacho

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d’en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur d’être dans sa peau, l’espace d’un instant. Aujourd'hui, on s'est glissé dans la peau de Théo et Carl Leblanc, co-auteurs de l’autofiction «Premier essai», publiée aux Éditions Hurtubise. Père et fils nous racontent l’expérience d’écriture qu’ils ont vécue à deux fois deux mains!

Carl, on est ravis de te parler brièvement suite à notre discussion passionnante et touchante autour de Perdre Mario, un documentaire-hommage que tu as réalisé et qui nous a touché droit au cœur. Théo, entre nous, cest une première fois, mais on espère que ce ne sera pas la dernière! Dites-nous, doù vous est venue cette fibre sensible et artistique pour la littérature et le cinéma? Cest de famille, ou?

T. L.: «Certains diront que, cette fibre, «on la ou ne la pas», mais je crois quelle se développe. Elle peut pousser à lécole, dans nos cercles, ou encore à la maison! On oublie souvent que le cliché des médecins fils de médecins et des avocates filles davocates ne vient pas juste de pression parentale, mais souvent simplement dune passion commune. Cest le cas de mon père et moi. Il aime écrire et jaime écrire. Est-ce que jaime écrire parce quil aime écrire? Peut-êtrePeut-être pas. Je ne me lancerai pas un débat béhavioriste. Mais si oui, je len remercie.»

C.L.: «Dans la famille, disons qu’il y a surtout une passion pour le récit, il y a la joie de raconter. Théo nous a déjà offert comme cadeau de Noël un récit qu’il nous avait conté à haute voix du haut de ses cinq ou six ans! J’ignore d’où viennent les passions, mais disons qu’une famille, si on espère que ce ne soit pas un boulet, c’est forcément un creuset!»

Une preuve que la création vous unit comme père et fils: vous avez alisé, à lépoque du confinement, le petit exploit décrire à deux têtes le roman Premier essai, une autofiction publiée aux Éditions Hurtubise et qui se veut un premier pas, pour toi, Théo, dans le monde de lédition. Qui dentre vous a eu lidée dune écriture en duo et comment avez-vous trouvé cette expérience plutôt unique au Québec, au final?

T. L.: «Ce nest ni lun ni lautre qui a dabord eu lidée décrire ce roman. En fait, cette aventure que vit léquipe de football des Aigles, elle est fortement inspirée de faits vécus, vécus par mon père, mes amis et moi il y a presque quatre ans. Cest un moment très marquant dans nos vies, et çen est un beau. Puis, il y a deux ans, ma mère a été lélément déclencheur. Elle nous simplement dit un jour: «Vous devriez raconter ça, ensemble».

«Cest tout ce que ça prenait; la machine était partie. Nous la remercions encore à ce jour.»

C.L.: «On nous dit que c’est une première québécoise en effet, mais nous n’avons évidemment pas pensé à ça. Il se trouve que cette histoire, oui, nous l’avons vécue ensemble, mais de deux points de vue différents et, au Québec comme ailleurs, cette expérience, du sportif et du parent supporter, des centaines de milliers de gens la vivent. Le roman que nous en tirons n’a pas été écrit à quatre mains, mais bien à deux fois deux mains. Le lecteur alterne entre deux narrateurs qui vivent la même histoire, et moi-même, j’ai découvert des choses en lisant Théo.»

Théo, on aimerait tentendre sur lhistoire derrière Premier essai, un roman dun peu moins de 300 pages, en librairie depuis le 11 mai. Dans ce récit qui se déroule en 2020, tu racontes, en alternance la voix de ton père, les exploits des Aigles, léquipe de football du collège Jean-Eudes, au moment où celle-ci convoite le Bol dor, un championnat provincial de niveau secondaire. Dis-nous ce qui ta donné lélan pour foncer tout droit dans cette direction et à quel genre de roman doit-on sattendre.

T. L.: «Suite à lidée de ma mère, jai trouvé géniale celle de travailler avec mon père. Javais envie de revivre cette aventure, de la faire revivre à ceux qui lont vécue et de la faire vivre pour une première fois aux autres. Javais aussi tout simplement envie décrire. Nous avions une histoire, un projet et un plan; cétait le simple plaisir décrire qui me poussait quotidiennement à pianoter sur mon ordinateur.»

«Je pense que cest un roman qui peut plaire à beaucoup de gens. La présence du football sert de toile de fond à une histoire damitié, de persévérance, damour parental et despoir. Avoir un narrateur adulte et un autre adolescent permet à des lecteurs de tous âges de sattacher aux personnages et de sidentifier à leurs relations interpersonnelles

«Cest aussi un roman de réflexion, et ce, pour les deux narrateurs. Cest écrit avec amour, suspens et humour. Bref, c’est une belle histoire à lire au soleil cet été

Dans le fond, avec Premier essai, il ne faut pas uniquement sattendre à un récit de placages et de lancers de ballon ovale, cest ça? En vrai, cest plus à un roman dapprentissage auquel nous avons droit, et aussi à une métaphore sur la vie et sur les amitiés adolescentes. Parle-nous brièvement de Théo, ton narrateur de 16 ans, et des péripéties qui pimenteront sa vie, mais aussi de cette relation père-fils qui, bien sûr, évoluera au fil des pages.

T. L.: «En effet, lapprentissage est au cœur du roman, autant pour le père que pour ladolescent, car lpère voit son fils grandir et apprend à mieux le connaître à travers cette aventure. Cest aussi un roman damitié. Les jeunes personnages du roman sont soit des camarades de classe, soit des coéquipiers, mais ils sont avant tout des amis, une deuxième famille. Les personnages adultes qui donnent vie aux chapitres du narrateur père ne sont pas non plus que des parents supporters, mais aussi une bande damis qui se voient tous les samedis dans les estrades.»

«Il y a donc une relation père-fils mais surtout parent-enfant qui évolue à travers une série dapprentissages et de moments remplis damitié et despoir.»

Et alors, peut-on dire que ce «premier essai» dans lunivers de la fiction aux côtés de ton père, un nom déjà connu dans le milieu, ta donné lélan nécessaire pour poursuivre, cette fois en solo? En vrai, on aimerait savoir si lécriture de ce premier roman ta donné le sentiment davoir trouvé ta «voicomme écrivain en devenir!

T. L.: «Je crois que ça m’a certainement donné un élan, mais aussi des outils, parce que, mine de rien, écrire un roman ce n’est pas qu’une question de créativité ou dorthographe. Ça demande une éthique de travail, de l’organisation et bien plus. Donc, avoir la chance de faire ça une première fois avec quelqu’un qui a de l’expérience comme mon père, c’est très enrichissant et ça donne envie de relever le défi seul la prochaine fois.»

«En ce qui concerne le terme «écrivain», je me garde une petite gêne pour linstant, mais cest bien sûr quelque chose qui mintéresse!»

Pour découvrir nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/nos-series/dans-la-peau-de.

*Cet article a été produit en collaboration avec les Éditions Hurtubise.

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