«Dans la peau de…» Benoit Picard, auteur à l'âme voyageuse et curieuse du monde qui l'entoure – Bible urbaine

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«Dans la peau de…» Benoit Picard, auteur à l’âme voyageuse et curieuse du monde qui l’entoure

«Dans la peau de…» Benoit Picard, auteur à l’âme voyageuse et curieuse du monde qui l’entoure

Vivre un flou existentiel et quitter son confort pour trouver des réponses

Publié le 1 avril 2022 par Mathilde Recly

Crédit photo : Francis Fontaine

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d’en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur d’être dans sa peau, l’espace d’un instant. Aujourd'hui, on s'est glissé dans la peau de l'auteur Benoit Picard, dont le premier roman «Aller simple pour l'inconnu» est paru le 30 mars aux Éditions Hurtubise. Découvrez cette âme libre, curieuse et ouverte sur le monde qui nous entraîne dans le sillage de son personnage Rosalie, une jeune femme amorçant un grand départ pour de lointaines contrées et de nouvelles aventures!

Benoit, on est ravis de faire ta connaissance! Il paraît que tu es un grand voyageur et que cette passion nourrit ton inspiration d’auteur, toi qui aimes transporter tes lecteurs au fil de tes histoires. À quel moment as-tu eu la piqûre pour les aventures lointaines et la découverte de nouvelles cultures

«Tout a commencé lors de mon premier voyage en avion, pour aller en Angleterre. En atterrissant à Londres, je me rappelle avoir regardé par la fenêtre du terminal. La pluie tombait et un taxi anglais attendait des clients. C’est à ce moment que j’ai réalisé à quel point il est facile de voyager. Il y a des voyages pour tous les goûts et pour tous les budgets. Tout ce qu’on a à faire, ce sont les premiers pas, après, le monde s’ouvre à nous.»

«Mon attrait pour la découverte de nouvelles cultures s’est surtout développé en allant au Mexique. Ce fut mon premier véritable “choc culturel”, dans le bon sens du terme. J’ai tout aimé: la chaleur des habitants, la cuisine, la musique, la langue et l’histoire. C’est un pays qui gagne à être découvert, surtout lorsqu’on sort des traditionnels tout inclus. La péninsule du Yucatán est facile à parcourir en voiture et regorge de choses à voir. D’ailleurs, j’ai tellement aimé l’expérience que j’y suis retourné quatre fois et que, depuis ce temps, j’apprends l’espagnol.»

Quelle relation entretiens-tu avec la littérature, peu importe qu’on se place du point de vue de Benoit le lecteur, ou Benoit le créateur? On aimerait que tu nous en dises plus sur tes goûts et tes genres de prédilections.

«Autant comme lecteur que comme créateur, la littérature occupe une place très importante dans ma vie — et ma bibliothèque, une place très importante dans mon salon! Pour écrire, il faut lire beaucoup. Pour ma part, je lis tous les jours et je lis de tout.»

«Je n’ai pas de genres de prédilections à proprement parler. J’essaie au contraire d’explorer, de découvrir de nouveaux genres et de nouveaux auteurs. J’aime me laisser surprendre par ce que je lis. Parmi mes derniers coups de cœur, il y a Le sablier d’Édith Blais et Projet dernière chance d’Andy Weir, deux livres qui pourraient difficilement être plus différents l’un de l’autre.»

«Comme auteur, je m’intéresse beaucoup à la prose d’autres écrivains. J’aime découvrir le monde avec un regard différent du mien. Que ce soit l’absurdité réfléchie de Terry Pratchett, les phrases percutantes de Frédéric Beigbeder ou la façon dont Carlos Ruiz Zafón décrivait sa Barcelone natale, chaque créateur a une façon unique de raconter une histoire. C’est ce qui rend la littérature aussi intéressante.» 

Le 30 mars, ton roman Aller simple pour l’inconnu est paru aux Éditions Hurtubise. On y suit Rosalie Bouchard, une jeune femme de 28 ans qui, visiblement, coche toutes les cases d’une vie stable et «réussie»… Pourtant, elle réalise qu’elle n’est pas heureuse, ce qui la pousse à amorcer un grand départ pour de lointaines contrées et de nouvelles aventures! Qu’est-ce qui t’a donné l’envie d’aborder ce besoin viscéral de quitter une certaine routine et de se laisser porter par la soif de voyages?

«J’ai écrit le roman dans le contexte de la pandémie. Avec les restrictions mises en place, les voyages étant rendus très difficiles, j’avais moi-même envie de quitter ma routine et de m’évader. J’ai donc puisé dans ce sentiment, et j’ai profité de l’écriture du livre pour revivre certaines de mes expériences sur la route.»

«Il y a aussi une universalité dans la remise en question de Rosalie. Nous sommes tous confrontés un jour ou l’autre au flou existentiel qui la tenaille, et avons chacun notre façon de trouver nos réponses. Pour elle, la solution était de faire une pause dans sa vie et de quitter son confort pour partir à la recherche de ce qui pouvait la rendre heureuse.»

«La notion de “réussite”, dans notre société, peut être très rigide et n’est pas faite pour tout le monde. Rosalie préférait suivre ses valeurs plutôt que celles qui lui étaient dictées. Tout comme elle, j’ai parfois été confronté à des sourcils froncés dans mes choix de vie. J’ai alimenté sa quête intérieure en réutilisant cette impression de parfois aller à contresens.»

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Et alors, comment ta propre expérience de voyageur t’a-t-elle permis de raconter les anecdotes et péripéties que va vivre Rosalie à travers cette histoire? Est-ce un roman d’apprentissage en fait, ou non?

«Évidemment, je me suis inspiré de mes voyages pour écrire le roman. Autant de mon inexpérience lors de mes premières sorties à l’international que de mes mésaventures, ou encore de la façon dont j’ai grandi en visitant de nouveaux pays, en m’exposant à des cultures différentes de la mienne.»

«Au-delà des photos parfaites des réseaux sociaux, la route est parsemée d’imprévus. Ce sont pourtant ces petits moments qui créent les plus beaux souvenirs et qui donnent un sens aux voyages. On se souvient plus de notre valise qui s’est brisée, ou du mauvais chemin emprunté à cause du manque de clarté du GPS, que du selfie pris devant un monument célèbre.»

«Découvrir le monde, c’est apprendre à se connaître. Au cours de ces mois passés sur la route, Rosalie change, elle évolue. Elle fera des rencontres déterminantes qui influenceront sa façon de voir la vie. Donc, en ce sens, le roman partage certains thèmes avec les romans d’apprentissage. En même temps, j’ai voulu que le ton soit léger et qu’il donne l’impression de voyager entre amis. Je voulais que la lecture soit rafraîchissante et qu’elle donne le goût de faire ses valises.»

À court ou moyen terme, quels sont tes prochains projets de voyage et/ou d’écriture? On est aussi curieux de savoir si tu réserves une suite à ce premier roman!

«À court terme, je prévois un voyage à l’été en Grèce et en Turquie. À moyen terme, j’ai des destinations plein la tête. Étant donné que la situation sanitaire demeure complexe, je préfère ne pas élaborer de plans trop longtemps à l’avance.»

«J’ai plusieurs projets d’écriture en cours, mais je n’ai rien à annoncer pour le moment. Pour ce qui est d’une suite à Aller simple pour l’inconnu, rien n’est encore décidé. C’est une histoire complète qui pourrait toutefois être continuée. J’ai adoré créer certains des personnages et, qui sait, je pourrais un jour avoir envie de repartir sur la route avec eux.»

Pour découvrir nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/nos-series/dans-la-peau-de.

*Cet article a été produit en collaboration avec les Éditions Hurtubise.

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