LittératureDans la peau de
Crédit photo : Mathieu Taillardas
Mélanie, c’est un plaisir de te parler! On te l’avoue d’emblée, on ne sait que très peu de choses sur toi. Bon, ce n’est pas tout à fait vrai. On sait que tu es Française, que tu vis actuellement à Toronto, et ce, depuis 2015, et que ton cœur balance entre le design web, le slam et l’écriture. Parle-nous brièvement de toi et de la personne que tu es devenue, là maintenant.
«Là, maintenant, il semblerait que je sois devenue une autrice! 🙂 J’ai 37 ans, un caractère de cochon (il paraît), deux chats et un peu la bougeotte. Et j’ai bien envie de m’arrêter là pour garder un peu de mystère…»
Le 4 octobre, les Éditions David ont publié ton premier roman, Plurielle, où ta fibre féministe semble en plein éveil (elle l’était déjà, cela dit…!) et où tu abordes, toujours avec humour, «des traumas de l’enfance dans une histoire de femme(s) milléniale(s) qui oscille entre génération #metoo, embrigadement religieux et rage de vivre». Dis-nous, ça te démangeait depuis quand, exactement, l’idée d’écrire ce livre (et d’écrire tout court)?
«Écrire tout court, ça me démange depuis que j’ai lu mon premier Oui Oui. Mais il faut avouer que je n’avais pas grand-chose à dire à l’époque. Puis, je suis devenue ado et là, des tonnes de poèmes dramatiques ont commencé à fleurir dans le coin de mes cahiers.»
«Certains ont même survécu à mes nombreux déménagements et aux changements de pays. Quant à ce roman, j’avais envie de l’écrire depuis mes vingt ans, mais je ne savais pas comment raconter cette histoire, comment en faire un récit qui intéresse quelqu’un d’autre que moi. Il m’a fallu plus de quinze autres années pour réussir à en faire un vrai roman (enfin j’espère, tu me diras).»
À travers ce récit qu’on oserait presque qualifier de polyphonique, on découvre «trois identités, trois caractères, qui s’imbriquent et souvent se déchirent», à savoir ceux de Victoire, Lola et Sara, tes protagonistes féminines, tes plurielles. Parle-nous d’elles: qui sont-elles? Comment se sont-elles rencontrées? Qu’ont-elles en commun? Et bien sûr, où s’en va cette histoire? Tant de questions dans une seule et même question!
«En effet, ça fait beaucoup de questions! Le tout en 200 mots, hein? Lola est la petite rêveuse, Victoire, l’extravagante rebelle, et Sara, l’adulte responsable. Leur rencontre est tout le sujet du roman, et donc là où s’en va cette histoire (et hop, deux réponses en une!)»
«Pour ne pas divulgâcher, je ne dirai pas un mot de plus à ce sujet, même sous la contrainte. Ce qu’elles ont en commun, c’est une rage de vivre à toute épreuve. Finalement, ce roman, c’est leur manuel de survie.»
D’après toi – et si tu te fies aux échos reçus par tes proches et tes nouveaux fans! –, avec quelles sensations ou émotions nos lecteurs quitteront ton univers, dès la dernière page lue? On te met aussi au défi de qualifier ton écriture… t’es game?
«J’suis toujours game, faut pas me chercher. J’espère bien laisser les lecteurs et les lectrices avec la larme à l’œil et un petit sourire en coin.»
«Pour les fans, je te redirai quand ils et elles commenceront à affluer par centaines. Quant à mon écriture, je la qualifierais de “plurielle”.»
«Et là, t’es pas plus avancé, mais tu ne peux pas nier que j’ai joué le jeu.»
Et alors, à quelle occasion aurons-nous la chance d’entendre parler de toi à nouveau? Dis-nous-en plus sur tes projets en cours, sur tes projets à venir et, pourquoi pas, sur tes projets les plus fous! On sait être très discrets, t’inquiète…
«J’espère que tu auras de mes nouvelles bientôt, mais je t’avoue qu’en ce moment, c’est un peu difficile de prévoir quand sera la prochaine fois que tu entendras parler de moi. Le maître mot des mois à venir sera aventure et quand tu parles de projet fou, tu ne crois pas si bien dire.»
«Si tu me cherches, je serai quelque part entre le Canada et le Chili dans ma nouvelle maison à roues. Le périple commencera à la mi-octobre. Onze pays et plus de 11 000 kilomètres à parcourir. C’est un peu vague comme lieu de rencontre, mais promis, ce n’est pas du tout parce que je n’ai que modérément confiance en ta discrétion. Je te ferai signe quand je serai arrivée à l’autre bout du monde.»
«Souhaite-moi donc bonne chance!»