Littérature
Crédit photo : Montage: Michelle Paquet
Alors, lorsque vous aurez pris connaissance de nos suggestions lecture, on vous recommande de courir acheter vos coups de coeur à votre librairie préférée. Ensuite, installez-vous confortablement, sur votre balcon, votre sofa douillet, votre lit électrique ou double, c’est à vous de trouver le spot parfait pour être bien tranquille! Prêt? C’est parti!
Pierre-Alexandre Buisson, rédacteur Théâtre et Sorties
Saints-Damnés de Marie-Laurence Trépanier (Boréal)
Ce premier roman, qui propose un intrigant hybride entre le conte et le roman policier, raconte la vie de Millie, une enfant trouvée dans une forêt et élevée par un couple déchiré. La chenille se transforme en papillon, et Millie devient une jeune femme d’une grande beauté qui attire la convoitise de tous. Une oeuvre qui n’a pas peur des transgressions et qui est d’une troublante actualité.
Ce qu’on respire sur Tatouine de Jean-Christophe Réhel (Del Busso)
L’illustre poète de Repentigny signe ici son premier roman, et propose un récit très personnel constituant un portrait à la fois simple et élaboré d’un narrateur qui brandit à bout de bras ses nombreux défauts. Ça aurait pu être déprimant si la poésie de Réhel n’était pas si unique, mais ça devient entre ses doigts une inoubliable ode à la déprime du quotidien.
Les villes de papier de Dominique Fortier (Alto)
L’écriture feutrée de Dominique Fortier trouve ici une muse à sa hauteur. L’énigmatique poète américaine Emily Dickinson, une recluse dont on sait très peu de choses, est ici la vedette de ce récit qui pourrait être considéré comme une «biographie partielle des zones d’ombres». C’est un hommage au pouvoir de l’imagination, et aux petits moments répétitifs de notre vie qui sont autant de briques pour construire notre univers mental.
Alexandre Provencher, rédacteur Littérature, Théâtre et Musique
Le fleuve — Le ciel et L’enfer de Sylvie Drapeau (Leméac)
La grande tragédienne Sylvie Drapeau nous ouvre des pans de sa vie personnelle dans trois courts romans autobiographiques chez Leméac Éditeur. Tout d’abord, dans Le fleuve, elle relate son enfance sur la Côte-Nord et la noyade de son frère dans le Saint-Laurent (2015). Puis, avec Le ciel (2017), elle rend hommage à sa mère: sa confidente, sa muse, son phare. Enfin, avec L’enfer (2018), elle expose avec émotion et fébrilité, la schizophrénie de son autre frère, le cadet. Son écriture est à la hauteur de son jeu: riche, senti et happant.
Royal de Jean-Philippe Baril Guérard (Ta Mère)
À la Faculté de droit de l’Université de Montréal, les étudiants n’ont qu’une seule idée en tête: décrocher un stage dans un prestigieux cabinet. Toutes les règles sont permises et échouer n’est pas une option. Avec un style d’écriture unique, une narration au «tu» et un héros que l’on aime haïr, ce roman est exceptionnel et critique les pires facettes de notre société de consommation, de surperformance et, aussi, d’égos surdimensionnés! Une belle trouvaille pour remettre les pendules à l’heure à la rentrée…
Avant l’après | Voyages à Cuba avec Georges Orwell de Frédérick Lavoie (La Peuplade)
Gros coup de cœur de l’hiver 2018, ce récit fait voir Cuba autrement. Rien à voir avec les photos de tout-inclus sur TripAdvisor ou la piscine d’un resort désolé de Cayo Coco. Ici, Frédérick Lavoie fait la rencontre de Cubains, de tout acabit, à l’aube de grands changements sociaux, culturels, économiques… et, peut-être, politiques. Comme prémisse de ce récit, Lavoie se questionne sur l’autorisation par Cuba, de la première édition traduite du livre 1984 de George Orwell. Ses nombreux allers-retours nourrissent son analyse et notre curiosité quant à l’avenir insondable de ce pays.
Sara Thibault, rédactrice Littérature, Théâtre et Sorties
Le corps des bêtes d’Audrée Wilhelmy (Leméac)
Dans son troisième roman, Audrée Wilhelmy transporte le lecteur dans un univers onirique et sensuel avec la mer comme toile de fond. Revisitant le mythe de Salomé, Le corps des bêtes raconte avec une douce pudeur la relation particulière de la jeune Mie avec sa mère Noé et son oncle Osip.
Charlotte Mercille, rédactrice Littérature, Théâtre et Sorties
Dans le champ amoureux de Catherine Chabot (Atelier 10)
Le théâtre n’est pas en reste cet automne avec le petit dernier de la collection Pièces chez Atelier 10. Dans son deuxième texte, la jeune dramaturge (Table rase) pousse le couple au bord du précipice pour mieux le questionner. «Elle», auteure-barmaid, et «lui» doctorant en philosophie, incarnent le ressentiment qui peuvent découler d’une volonté obstinée de vivre ensemble. De la crise de jalousie à la réconciliation maladroite, les répliques crues évoquent notre soif candide pour l’amour éternel, malgré le taux grandissant d’unions brisées et la multiplication des façons de s’aimer. C’est l’occasion idéale de lire la pièce, avant de la voir (ou de la revoir) à Espace Libre dès le 25 septembre.
Chambre 1002 de Christyne Brouillet (Éditions Druide)
Avis aux lecteurs gourmands, la prolifique Chrystine Brouillet marie sa passion pour la gastronomie à sa plume enlevante dans un tout nouveau roman policier. L’intrigue nous transporte à New York où une chef montréalaise de renommée internationale perd conscience dans un grave accident de voiture. Pendant son coma, les amis d’Hélène tenteront de la ranimer par tous les moyens, incluant évidemment ceux de la cuisine. Deuxième incursion gourmande pour l’écrivaine après Treize à table, Chambre 1002 promet un éloge à l’amitié qui, parions-le, vous gavera de descriptions alléchantes.
Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba (Éditions XYZ)
Son nom le dit bien, le premier roman de la jeune écrivaine se prête joliment au cocooning automnal qui s’annonce. Comme son héroïne, celle-ci a quitté le confort de la ville pour passer l’hiver dans les confins de Kamouraska. Sur fond de froid glacial, la langueur des jours de solitude – de l’eau qui s’accumule dans les tasses près de la fenêtre au grincement des arbres – est dépeinte à merveille entre les pages de ce court récit. Qui sait, peut-être que vous serez habités par une fièvre d’évasion semblable à la fin de cette invitation à la contemplation!
L’homme aux deux ombres de Steven Price (Éditions Alto)
La dernière brique du poète-romancier Steven Price s’ouvre sur une prémisse bien sinistre. Une tête de femme est repêchée dans les eaux de la Tamise, par une nuit sans lune de 1885 à Londres. Plongé dans un univers de faux-semblants, le lecteur fait la connaissance de deux personnalités marquantes de l’histoire londonienne, le détective de légende William Pinkerton, et son suspect numéro un, Edward Shade. Le lecteur motivé qui n’a pas peur du nombre de pages se délectera assurément d’un écho à Sherlock Holmes, emballé toutefois dans une prose beaucoup plus sombre.
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